Dans la plaine fertile des Doukkala, la courge n'est pas seulement un légume. Elle est mémoire alimentaire, héritage paysan et symbole identitaire. Cultivée depuis des générations, elle raconte l'histoire d'une région où la terre et l'homme se confondent dans une tradition vivante. À l'occasion de la première édition du Festival de la courge de Doukkala, organisé à El Jadida du 21 au 23 novembre 2025, nous avons rencontré Bouchain Nefsaoui, président de la Fondation Mazagan pour la culture et les médias, qui revient sur les ambitions de cet événement inédit au Maroc. * Mr Bouchaib Nefsaoui, pourquoi avoir intégré un concours de beauté dans un festival agricole ? Bouchain Nefsaoui : Nous avons voulu surprendre et élargir les horizons. « Miss Courge » n'est pas un concours classique centré sur l'apparence. Il s'agit de mettre en avant des jeunes femmes capables de représenter la région par leur personnalité, leur confiance en soi et leur engagement. La courge devient ici un symbole : elle relie le terroir à l'humain, et l'élégance à la mémoire collective.
* Quels critères ont guidé la sélection des candidates ? Bouchaib Nefsaoui: Le jury a retenu des critères précis : la force de caractère, la capacité de communication, la créativité et la présentation de projets liés à l'environnement et à l'agriculture locale. Nous voulons que « Miss Courge » incarne une jeunesse consciente de son patrimoine et prête à le valoriser.
* Comment le public perçoit-il cette initiative insolite ? Bouchaib Nefsaoui: Avec curiosité et enthousiasme. C'est une première au Maroc, et elle suscite beaucoup d'intérêt. Le concours attire l'attention parce qu'il associe beauté et responsabilité sociale. Il donne aux jeunes femmes une tribune pour exprimer leurs idées et leur attachement au terroir.
* Que représente pour vous la courge dans ce contexte ? Bouchaib Nefsaoui: La courge est un produit du terroir, presque un patrimoine des Doukkala. Elle est le fil conducteur du festival : dans la gastronomie, l'artisanat, l'art et même dans ce concours. « Miss Courge » illustre que ce légume peut devenir un vecteur de mémoire, d'innovation et de rayonnement culturel.
* Quel message souhaitez-vous transmettre à travers « Miss Courge » ? Bouchaib Nefsaoui: Que la beauté est indissociable de la conscience et de l'engagement. Nous voulons montrer que les jeunes femmes de Doukkala peuvent être ambassadrices de leur terroir, porteuses de projets et actrices du développement. « Miss Courge » est une manière de célébrer l'humain autant que la terre.
Bref, avec « Miss Courge », le Festival de la courge de Doukkala introduit une dimension insolite et symbolique : transformer un produit agricole en emblème culturel et donner aux jeunes femmes l'occasion de représenter leur région autrement.
