Il y a des matchs qu'on gagne par le jeu, d'autres par la tête. Et certains par l'ambiance. Le Maroc-Mali de cette CAN 2025 appartient sans doute à cette troisième catégorie. Sur le papier, les Lions de l'Atlas partent avec un léger ascendant. L'historique des confrontations le confirme, tout comme la qualité intrinsèque d'un effectif qui, malgré une entame poussive face aux Comores, a su faire la différence au moment opportun. Deux buts, une victoire, l'essentiel est assuré. Mais convaincre reste un chantier ouvert. Face au Mali, l'équation se complique. Les Aigles ne sont pas une équipe tapageuse, encore moins provocatrice. Ils jouent propre, discipliné, sans animosité inutile. Un adversaire respectable, donc dangereux, car rarement pris en défaut par l'excès d'engagement ou la nervosité. Ce genre d'équipe qui vous pousse à produire du jeu, sans vous offrir de raccourcis. Dans ce contexte, les supporters des Lions de l'Atlas doivent jouer pleinement leur rôle et faire vibrer le stade Moulay Abdallah par leur encouragement bien rythmé, devenu une référence mondiale: l'ambiance fait désormais partie de l'arsenal tactique de notre équipe nationale. Le stade en fusion, arme silencieuse des Lions de l'Atlas. Le bruit devient un langage. La ferveur, une pression supplémentaire sur l'adversaire. Le Maroc joue à domicile. Pas seulement géographiquement, mais émotionnellement. Le stade doit être un espace hostile pour l'autre, protecteur pour les siens. Bruyant, exigeant, sans jamais basculer dans l'excès. Un soutien qui transcende sans étouffer. Car le Mali se respecte, mais ne se craint pas. Et un Maroc averti en vaut deux. À condition de ne pas confondre confiance et suffisance. Dans cette CAN, la victoire n'est pas seulement une affaire de talent. Elle est aussi une question de voix. Et sur ce terrain-là, le public marocain a un rôle à jouer.