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Le Maroc et la dépréciation de l'Euro par rapport au Dollar
Autant de difficultés dont il faudrait se prémunir que d'opportunités à saisir
Publié dans L'opinion le 16 - 06 - 2010

L'euro accentuait son rebond face au billet vert, hier lundi, au-dessus de 1,22 dollar pour la première fois en 10 jours, poussé par un regain de confiance sur la vigueur de la reprise économique mondiale après la publication d'indicateurs rassurants en Europe et au Japon.
Ce rebond, pour le moment conjoncturel, ne doit pas occulter le fait que depuis le début de l'année en cours, la monnaie européenne a perdu de sa valeur face au dollar américain, passant de 1,40 $ l'euro à moins de 1,22 $, soit le plus bas niveau de l'euro depuis quatre ans.
En fait de recul, il ne s'agirait, selon plusieurs experts européens, que d'une simple correction du cours de l'euro. La valeur actuelle de l'euro reflèterait mieux ainsi les performances de l'ensemble de l'économie européenne. Car, du fait de la politique de monnaie forte de la banque centrale européenne, la BCE, et sous la pression de l'Allemagne dans le même sens, l'euro représentait beaucoup plus la situation des économies européennes les plus puissantes et les plus compétitives, comme celle de l'Allemagne, et ce au détriment des économies les moins performantes, comme celle de la Grèce.
La dépréciation de la monnaie européenne ne doit donc pas être perçue comme l'expression de très graves difficultés dans la zone euro, mais juste d'une nécessaire réévaluation de l'euro.
Afin de relancer une économie européenne en crise, les décideurs européens n'avaient pas tellement de choix. La marge de manoeuvre sur les taux directeurs pratiqués par les banques centrales étant réduite, il ne restait plus que la dépréciation de l'euro par rapport au dollar.
Quelles en seraient
les conséquences
sur le Maroc ?
Il est évident qu'en raison des plans d'austérité que les pays européens, les uns après les autres, sont entrain de mettre en œuvre, dans l'espoir de revenir aux normes du «Pacte de stabilité» (qui limite le déficit public des pays de la zone euro à un seuil de 3%, alors qu'il est actuellement proche de 10% dans la plupart des économies européennes), la demande extérieure des pays de l'UE va s'en ressentir et les partenaires commerciaux de l'Europe auront, alors, à en subir les conséquences.
Ainsi, dans le cas du Maroc, dont l'UE est le premier partenaire commercial (58% de total des échanges commerciaux du Maroc en 2008), l'impact de la crise économique en Europe a déjà entraîné, en 2009, une réduction des exportations marocaines vers l'UE de 22.6% et une réductions des importations de 17.6%, par rapport à 2008.
Globalement, d'après les statistiques de l'Office des changes, les exportations du Maroc ont reculé, passant de 155,7 milliards de DH en 2008 à 111,8 milliards de DH en 2009.
Si la dépréciation de la monnaie européenne devait se poursuivre au même rythme, il est certain que cette situation se traduirait pour le Maroc par un surenchérissement de ses importations, du fait que le Maroc est énergétiquement dépendant de l'étranger, et une baisse de ses exportations.
Outre les exportations marocaines vers les pays de l'UE, l'impact des plans d'austérité mis en oeuvre par les pays européens se répercuterait également sur les recettes touristiques du Royaume. L'estimation faîte par l'Office Marocain du Tourisme, selon laquelle, en 2010, le tourisme national profiterait de perspectives plus favorables concernant l'évolution des arrivées touristiques au niveau mondial, semble, de ce fait, bien peu probable.
Il faudrait aussi s'attendre à un tassement des transferts des MRE, qui constituent près de 10% du PIB, en raison des difficultés du marché de l'emploi dans les pays d'Europe. Les Investissements directs étrangers au Maroc ne manqueraient pas non plus de souffrir d'une poursuite de la dévaluation de l'euro         .
Il faudrait toutefois nuancer les difficultés pour le Maroc qui ne vont pas manquer de découler de la dépréciation de l'euro, sachant que cette dépréciation devrait se traduire par un retour à la croissance dans la zone euro. Selon les projections d'économistes européens, en passant sous la barre des 1,20 dollars (ce qui reste toujours probable), la dépréciation de l'euro devrait permettre à la croissance de progresser vers les 2 à 2,5 % d'ici l'année prochaine, à travers une amélioration de la compétitivité des produits européens et, donc, des exportations. La croissance en valeur, c'est-à-dire augmentée de l'inflation, tournerait, alors, autour des 4%. Soit un demi point de plus environ que le service de la dette publique. La crise de la dette pourrait être alors résorbé et la zone euro sauvée de la débâcle.
Seulement, une telle amélioration ne serait pas ressentie effectivement avant quelques mois. 
Par ailleurs, cette relance de la croissance par amélioration artificielle de la compétitivité des produits européens ne saurait être que modeste, car plus de 85% du PIB de la zone euro découle du commerce entre les pays membres et non avec le reste du monde.
En fin de compte, cette dépréciation de l'euro ne sera bénéfique que pour quelques pays, dont le principal partenaire du Maroc en Europe, la France, puisque ses exportations se font à hauteur de 40% hors zone UE. Alors que pour d'autres pays comme l'Espagne, autre partenaire d'importance du Maroc, cette dépréciation de l'euro est loin d'être une aubaine, du fait qu'une bonne partie de sa dette est libellée en dollars. 
Sur un autre plan, il faudrait d'abord souligner que le panier de cotation du dirham est dominé à hauteur de 80% par l'euro, le reste pour le dollar. Or, au moment où le cours de l'euro est passé de 11,40 Dhs à 11 Dhs, le cours du dollar, lui, est passé de 7,50 Dhs à 9 Dhs. Le dollar américain s'est donc renchérit par rapport au dirham bien plus que le dirham ne s'est renchérit par rapport à l'euro.
Certains milieux financiers au Maroc soutiennent que le Trésor public aurait l'intention de procéder à un emprunt d'un milliard d'euros au cours de cette année pour une durée de dix ans, dans le but de financer le déficit budgétaire et de renforcer les avoirs extérieurs du pays. Il est à noter, à ce sujet, que les réserves du Maroc en devises sont passées de 200 milliards de DH avant la crise financière internationale à 170 milliards aujourd'hui. Cette détérioration s'explique par la baisse, en 2009, des recettes voyages de 5%, des transferts des MRE de 5,3% et des recettes des investissements et prêts privés étrangers de 26,1%.
Cependant, la dévaluation de l'euro offre aussi une opportunité pour le Maroc de mobiliser des fonds sur le marché obligataire. Les marchés mondiaux de capitaux disposent actuellement de liquidités abondantes et le Maroc jouit d'une stabilité de ses équilibres macro-économiques et d'une bonne notation (BBB) en «Investment grade», qui lui permet de gagner la confiance des investisseurs.
Si le Trésor a évité, jusqu'à présent, de s'aventurer sur les marchés financiers, c'est parce que le marché de la dette souveraine est actuellement en proie à la rage vorace des spéculateurs et en raison de la prime de risque élevée, qui se traduirait pour le Maroc par un coût du crédit plus élevé. Le Trésor craint également un «effet d'éviction», c'est à dire la possibilité que des institutionnels marocains procèdent à une sortie de devises. Il faudrait souligner, en effet, à ce sujet que depuis août 2007, une circulaire de l'Office des changes a autorisé les OPCVM, les assureurs et les caisses de retraite à placer en devises une part de leur actif à l'étranger, alors qu'auparavant, seules les banques marocaines, via leurs filiales à l'étranger, avaient la possibilité de participer aux souscriptions des obligations du Trésor émises sur le marché international. 
Il semblerait que le Trésor cherche à mobiliser uniquement des fonds provenant exclusivement des investisseurs étrangers. Il faudrait, donc, au Maroc de mettre l'accent, à travers une campagne de communication ciblée, sur la bonne tenue de ses indices macroéconomiques et ses prometteuses perspectives de croissance future, afin de donner le coup de pouce nécessaire en vue d'exploiter cette opportunité.


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