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Patrimoine archéologique et architectural
Une priorité pour le développement
Publié dans L'opinion le 21 - 10 - 2011

La société civile, dans plus d'une ville marocaine, s'organise et s'élève contre l'abandon du patrimoine archéologique ou architectural. Or, aujourd'hui plus qu'hier, du fait du grand développement urbain effréné des villes marocaines et de l'intervention des projets touristiques, le patrimoine archéologique et architectural est de plus en plus menacé. C'est là l'un des thème s du séminaire «Tanger, patrimoine et mise en valeur» organisé au musée de la Casbah de Tanger les 3 et 4 courant, évoquant notamment la ville de Tanger qui constitue un vrai gisement archéologique et architectural où une multitude d'époques se superposent (Lire entretien ci-contre avec le conservateur du Musée). Cette menace contre une partie de la très riche Histoire du Maroc, à cause du développement urbain d'une part et de l'abandon de l'autre, est bien réelle et requiert intervention urgente (Lire l'entretien à propos des sites archéologiques des usines de salaison de poissons).
A Casablanca où le chantier de la réhabilitation de la médina ancienne est en marche avec délai de fin de travaux 2013 (maître d'ouvrage l'Agence urbaine), la société civile pour la sauvegarde du patrimoine a introduit des traditions de sensibilisation (journées du patrimoine de Casamémoire notamment). Tout dernièrement c'est l'Université du patrimoine avec chaque mois une conférence et des ateliers sur l'architecture et le patrimoine, initiative de l'association Casamémoire et l'Institut Français de Casablanca. Ce programme vient d'être entamé avec une première conférence pour le mois d'octobre «Qu'est-ce que le patrimoine? la notion de patrimoine : historique et évolution, du «monument historique» au «bien commun» par Aomar Akerraz, archéologue, directeur de l'Institut national des sciences de l'archéologie et du patrimoine.
CIP
Pourtant l'intérêt concret pour la conservation du patrimoine, au-delà des colloques et séminaires, existe si minime soit-il. Ainsi, coup sur coup, deux sites archéologiques viennent de connaître du nouveau avec la création d'une administration de conservation du patrimoine à l'intérieur du site : il s'agit du site archéologique de la ville antique de Tamouda située dans la vallée de Martil et à 4 kms au Sud de Tétouan et du site archéologique de Ksar Sghir. L'inauguration de ces administrations in situ a été effectuée la semaine dernière. Les sites sont ouverts à nouveau au public des visiteurs et doivent participer pleinement dans la promotion du tourisme culturel et du développement régional et local. Mais surtout mettre en valeur l'identité du Maroc dans la richesse et la diversité de sa civilisation. Dans le site de Ksar Sghir c'est l'inauguration mardi 11 octobre du Centre d'interprétation du patrimoine (CIP), premier du genre au niveau national (Lire article sur le CIP). Cette structure innovante comporte une exposition permanentes de pièces archéologiques issues des fouilles dans le site et une exposition sur l'Histoire du site lui-même, sur son environnement méditerranéen, celui de la tribu Anjra de même qu'il est doté d'une salle de projection où est visionné un documentaire sur le site. Comme nous l'explique Abdelatif Boudjay archéologue et conservateur du site de Ksar Seghir, ce dernier fait partie intégrante du Grand Tanger. Un colloque international dernièrement organisé les 17 et 18 juin 2011, à Ksar Es-Seghir, a fait la part des choses sur «2500 ans d'échanges inter-civilisationnels à travers la Méditerranée».
Pour l'histoire il y a lieu de noter que deux sites archéologiques seulement étaient auparavant dotés in situ de conservateur, Chellah et Volubilis, tous deux hérités en l'état de l'époque coloniale. Le site Banasa sur la rive gauche de l'oued Sebou, à 17 kms de la ville Mechraa Bellaksiri, avait pu bénéficier de la même situation. Il fallut donc attendre ce mois d'octobre 2011 pour que deux autres sites rejoignent les précédents cités, dotés chacun d'un conservateur, le site de Tamouda et celui de Ksar Sghir. Cela intervient dans le cadre d'une stratégie du ministère de la Culture mise en place depuis 4 ans en 2008, apprend-on. D'autres sites archéologiques doivent être dotés de conservateurs comme celui de Mzouda, à Larbaa Ayyacha, région de Larache et le site fameux de Lixus qui sera lui aussi doté d'un CIP.
Un débat national
Parallèlement aux sites archéologiques, il y a les monuments d'architecture urbaine qui suscitent un intérêt accru comme c'est le cas dans la ville de Tanger. A ce propos, Abdelatif Boudjay, qui avait participé au séminaire sur le patrimoine de Tanger, nous déclare :
« S'il y a consensus total en ce qui concerne l'importance du patrimoine archéologique et architectural au Maroc après plus de deux décennies de plaidoyer, il y a eu malheureusement manque d'une volonté politique pour passer à l'action du fait que jusqu'à présent le patrimoine ne constitue pas encore une priorité pour le développement. Le patrimoine nécessite aujourd'hui un débat national comme cela a été le cas pour l'éducation, la santé, le tourisme, le sport, l'environnement… Le travail de sensibilisation investi généralement par la société civile, qui s'interpose aussi contre la destruction des monuments historique, risque de tomber, à la longue, dans une certaine mode. Il faut une stratégie globale. On le sait, des résultats se font jour dans certains secteurs clefs du développement grâce à des stratégies qui intègrent tout un dispositif. Au niveau local, des Conseils élus par exemple ne font rien pour protéger le patrimoine, au contraire ce sont des destructeurs parce qu'ils sont loin d'avoir pris conscience de l'importance des sites qui se trouvent dans leurs territoires et rejettent toujours la responsabilité sur le ministère de la Culture. De plus il y a un vide juridique pour la délimitation des responsabilités afin de faire la différence entre les sites à caractère national comme les murailles et ceux à caractère local...»
A l'instar d'autres villes, la conservation du patrimoine archéologique et architectural se pose pour Tanger. Depuis toujours l'intérêt était axé sur les vestiges extra muros, comme souvent rappelé. Peu d'intérêt pour la médina elle-même et la ville européenne.
Mostafa Azouga archéologue, conservateur des monuments historiques à l'Agence urbaine de Tanger ayant lui aussi participé au séminaire de Tanger, évoque une «bonne cadence» dans le processus d'inscription des monuments historiques dans la capitale du Détroit.
«Un bâtiment inscrit monument historique est mieux protégé contre des atteintes possibles» dit-il.
Il précise qu'avant l'indépendance n'étaient inscrits comme monuments historiques à Tanger que la Casbah, la muraille, la grande mosquée et le palais Dar Makhzen. L'inscription de ces monuments avait été effectuée pendant la période internationale. Après l'indépendance, le processus de classement a été arrêté jusqu'à l'année 2000 où il reprend avec une «grande cadence». Ainsi une trentaine de bâtiments ont été classés de manière collective. D'autres listes sont préparées pour le classement.
«Nous avons recensé à Tanger 170 bâtiments de valeur architecturale datant du milieu du XIXème siècle jusqu'à fin des années 50 du XXè. Parmi cet ensemble il y a la Villa de France, hôtel rendu célèbre parce que le grand peintre Matisse y avait séjourné».
Il reste que la médina aussi attend d'être réhabilitée dans bien des endroits dont la muraille. Le travail de restauration de la maison de Sidi Abdallah Guennoun grâce à deux ONG est un exemple édifiant d'intervention louable pour un grand symbole culturel et spirituel de la ville.


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