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CULTURE ET CIVILISATION
Le spectacle mythique et symbolique
Publié dans L'opinion le 02 - 03 - 2013

Le monde mythique, dans sa formation primaire, n'est pas le produit de l'imagination qui se détache de la réalité sensible pour s'éparpiller comme un rêve, mais préfigure le tout de l'être. La conscience primitive est pénétrée par le mythe, ne pense et n'agit qu'à travers lui. L'homme primitif ne conçoit la réalité et les choses que dans la mesure où il se fond dans le mythe et laisse celui-ci se fondre en lui.
C'est dans ce sens qu'on peut comprendre l'art préhistorique et les arts primitifs. Pour l'humanité, ces arts constituent en général les sources de l'art universel. Toutefois, ces arts, qui préfigurent l'enfance de l'art, ont suivi leur propre évolution, une évolution lente en somme, car ils restent dans toutes leurs représentations pénétrés par les figures mythiques ambiantes, liés intimement par ce milieu imaginaire. L'interpénétration de l'art et du mythe dans leur état primitif est directe, spontanée et immédiate, et la conscience primitive qui les formule est comme ensorcelée par l'atmosphère mythique, inconsciente, prisonnière de l'objet révélé devant elle.
La formation des concepts des dieux
Cette conception nous mène à la création et à la formation des concepts des dieux. On sait que l'humanité, durant son histoire culturelle, est passée par trois grandes phases ; après avoir élaboré les figures mythiques des forces de la nature, elle a pu accéder au polythéisme, puis enfin au monothéisme. Seulement, dans son premier stade, Usener a pu déceler trois autres phases de développement fondamentales. La première phase, la plus reculée, est caractérisée par la formation des « dieux personnels », des dieux qui possèdent maintenant un nom propre, une personnalité et une signification précise.
Ce qui est important à souligner dans ces représentations mythiques fondamentales de l'humanité, durant la formation des concepts des dieux, c'est que la relation entre l'être et le sacré, entre l'habituel et l'inhabituel, est basée essentiellement sur le spectacle.
L'essence du spectacle
L'idée du spectacle est au début inconsciente, indéterminée ; ce n'est qu'une excitation instantanée, un contenu de l'âme qui s'objective, une décharge qui s'extériorise dans une activité individuelle ou en collectivité, animant toute la tribu. Cette excitation, qui est à la base de la création des dieux de l'instant, devient, avec l'évolution de l'esprit, une décharge mythico-rituelle, possédant plus ou moins sa fonction, sa signification et son domaine. Dans ses formes primaires les plus anciennes, le spectacle se base sur l'activité tâtonnante des cinq sens en même temps, sur la relation immédiate, inconsciente et ébauchée de tous les arts, sans aucune distinction.
Ce n'est pas encore une fête ou un rythme de la vie, c'est tout simplement une vague activité essentiellement humaine, un besoin organique qui doit s'accomplir, mimant les aspects extérieurs de la nature, pour répondre aux appels de la nature, en écho tout aussi vague et imprécis. Le grondement du tonnerre, le bruissement du feuillage, le hurlement de la bête qui agonise, la marche furtive ou accablée de cette bête, sa peau poilue ou laineuse, sont imités et mimés dans les spectacles expressifs, pour des besoins immédiats, se préparer à la chasse, faire calmer les forces de la nature ou les rendre plus clémentes.
L'héritage symbolique
Les rites et les coutumes peuvent être interprétés en ce sens comme des spectacles symboliques. Ils se perpétuent et se transmettent par mimétisme des pratiques ancestrales, spectacles enseignés et répétés dans leurs plus fins détails.
Comme tout spectacle mythique ou symbolique, le rite est un message dont la signification s'oublie au fil du temps, mais qui pénètre profondément l'inconscient collectif. Il est à la base de l'identité communautaire. Comme l'écrit C. Lévi- Strauss à propos du tatouage qui fait partie des rites primitifs et traditionnels : « Chez les Maoris comme chez les indigènes de la frontière paraguayenne, l'élaboration du décor facial et corporel se fait dans une atmosphère semi-religieuse » (Anthropologie structurale).
Cette atmosphère religieuse et sociale, dans laquelle le rite se déroule, se prolonge dans le spectacle quotidien, à travers toute une symbolique des regards, des gestes, des visages, des mains, des parures, des habits, dans le mariage ou le deuil, le baptême ou la circoncision, dans les fêtes religieuses et sociales.
Etant donné que les rites et les coutumes ont en général une essence religieuse et sociale, ils permettent de donner une signification à l'identité d'un peuple, de constituer la symbolique religieuse de chaque culture et de chaque civilisation. Les religions abondent en symboles, en images et spectacles symboliques ; et c'est l'ensemble de ces symboles propres à chaque peuple et à chaque religion, constitués en types, qui reconduisent les rites dans lesquels nous vivons. Et comme l'écrit George Jean, « sans que nous ayons à les interroger d'abord sur la logique qui les assemble, les symboles religieux déclenchent les émotions et les paroles qui les accompagnaient quand nous avons appris le comportement de prière ». (Langage de signes). « En reproduisant ce comportement, ajoute-t-il, nous participons au rite qi relie la communauté et communions avec dans une émotion de la totalité ou du divin ».
De là, on peut distinguer la symbolique musulmane de la symbolique chrétienne et hébraïque. En parallèle, on peut définir aussi la symbolique mésopotamienne, la symbolique égyptienne ancienne, la symbolique grecque, etc. En général, quelles qu'elles soient, ces symboliques ont une relation, plus ou moins directe, avec le spectacle qui revêt à son tour des dimensions différentes, selon la conception de chaque peuple, de chaque culture. De là se valorise son importance à travers les civilisations.


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