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Les bruits et la fureur
Thème et variations : Sahara, séquence Minurso
Publié dans L'opinion le 25 - 04 - 2013

L'Histoire des peuples et des pays se tisse parfois à la faveur de grands malentendus, et ce, depuis que le monde est monde. Le nez de Cléôpatre – heureusement ou hélas – a été ce qu'il a été. Faut-il s'en réjouir ou le déplorer ; là n'est pas l'objet fondamental de ce texte.
Mais reconnaissons tout de même que, suite à leurs accointances plus qu'équivoques, deux jeunes dames, n'ayant rien de commun qui puisse les réunir, ont réussi, à la suite d'un rapport savamment concocté, à mettre le monde en émoi et à déclencher un déluge de réactions multiformes, tous azimuts.
Aminatou Haïdar, pour ne pas la nommer, du fin fond de notre Sud natal, a réussi la gageure d'autogérer la promotion de ses intérêts les plus égocentriques pour, au final, donner du fil à retordre aux gouvernants du pays où elle est née, où elle habite et où elle tient salon au milieu d'un aréopage de personnages (de personnalités, aussi, reconnaissons-le) auxquels elle distille un venin venu de l'Est. Caisse de résonance d'une Algérie qui depuis près de quarante ans n'en finit pas de tirer les ficelles tout en jouant les Ponce-Pilate, elle a campé admirablement son rôle de relais indéfectible de ses maîtres à penser du Palais de la Mauradia. Cette femme apparaît ainsi comme l'archétype de ces transfuges savamment manipulés par la redoutable Sécurité Militaire du pays voisin et n'ayant pu éventer à temps la perfidie de leur duplicité, nous n'aurions aujourd'hui, croient-ils, que nos yeux pour pleurer pendant qu'ils agissent désormais au grand jour et sous les spots des chaînes satellitaires.
Mais nous ne pleurerons pas ! Les Marocains ont toujours prouvé que c'est face à l'adversité qu'ils font montre de leur solidarité, de leur cohésion de leur mobilisation et, cette fois encore, n'en doutons pas, cette magie opérera.
Deux femmes et un cousin ...
La deuxième protagoniste de cette performance mémorable n'est autre que la fille de feu Robert Kennedy, frère du même Kennedy, tous deux tragiquement assassinés au summum de leur gloire respective.
L'enfer, dit-on, est pavé de bonnes intentions et on ne peut que faire l'éloge de la fille de l'illustre Attorney Général disparu en juin 1968, laquelle a dédié une partie du patrimoine dynastique à une Fondation portant le nom de cette même dynastie pour, dit-elle, la défense des Droits humains à l'échelon planétaire. Objectif plus que louable et tout aussi généreux. Qui pourrait reprocher à quiconque de protéger la veuve et l'orphelin, le gueux et le manant, le souffreteux, et l'affamé ? Saint Vincent de Paul et, bien plus près de nous, mère Thérésa et (là, c'est chez nous que cela se passe) notre Aïcha Echchena nationale, lauréate d'un quasi-prix Nobel, se sont fixé le même objectif et cultivent le même idéal.
Jusqu'ici, tout va bien et personne n'aurait l'outrecuidance ou l'impudence d'ergoter sur ces nobles motivations et ces velléités éminemment altruistes, foncièrement généreuses.
Là où les choses se gâtent, c'est lorsque l'appréciation devient sélective, subjective, partiale, pour tout dire, et fonctionne selon la tête du client et en fonction du capital de sympathie (ou d'aversion) que l'on éprouve à l'égard de tel ou tel candidat potentiel à cette thérapie.
Voilà pour les œillères que nos frères d'Alger ont diaboliquement confectionnées pour Mrs Kennedy et que, « Ameuta tout » lui a fait porter comme un talisman maléfique.
Mais trêve de lamentations ou de récriminations !
Soyons clairs. Essayons d'être honnêtes puisque nous venons de formuler la même exigence envers l'Autre.
Si on en est arrivé là, c'est bien à cause de nous-mêmes et d'une incurie antérieure qui nous a pénalisés.
Avoir à ce point sous-estimé le degré de nuisance d'une illuminée qui a quand même réussi à berner tout le monde ici et ailleurs, relève d'un manque flagrant de vision prospective et/ou de vigilance préventive.
Nous ne récoltons aujourd'hui que ce qui ...n'a pas été semé en tant voulu par ceux qui en avaient le devoir.
Si on est arrivé là c'est bien parce que pendant de longues années ce dossier a été géré d'une manière chaotique, incohérente pour tout dire. Les conflits des compétences, les antagonismes confraternels, le cloisonnement des Départements concernés, la course aux préséances ont durablement empêché l'adoption d'une action méthodiquement concertée et sainement conduite par tous ceux qui détiennent une parcelle des prérogatives inhérentes à l'Affaire.
Depuis le départ de Me M'hamed Boucetta du ministère en charge de notre cause première et dont le Parti de l'Istiqlal avait proclamé a priorité au même titre que le retour d'exil du Sultan Sidi Mohammed Ben Youssef, notre diplomatie n'a jamais connu la cohérence ou la constance qui sont le gage véritable de toute productivité. Aujourd'hui, osons l'espérer, nous rebondissons.
Prémonition outre-atlantique
Déjà, il y a de cela 15 ans, j'avais dans les colonnes d'un hebdomadaire d'audience transnationale, tiré la sonnette d'alarme et formulé ainsi mes appréhensions : Cette affaire ne m'aurait procuré qu'un vague sentiment de vanité dérisoire. Elle ne suscite en moi au contraire qu'une certaine tristesse face à la désinvolture avec laquelle certains de nos gouvernants conçoivent la préparation de leur tâche. Lorsque l'égocentrisme béat supplante l'incontournable militantisme patriotique, lorsque l'image de marque de l'individu prend le pas sur le rayonnement du pays, il n'y a rien à attendre de ceux qui en sont les protagonistes et alors, bien sûr, bonjour les dérapages, les impostures, la « mésinformation » et les saupoudrages trompeurs (1).
Je réagissais ainsi face à un cas de piratage et de spoliation manifestes dont j'étais la cible lorsque de 1993 à 1997 je pilotais sous les auspices et le soutien de S.E. Ahmed Snoussi Représentant du Royaume à l'ONU et Président du Conseil de Sécurité le programme intitulé « Présences du Maroc à Atlanta » et dont l'impact a été salué par la presse américaine (Atlanta Daily World des 23 et 24 oct. 1977). Il faut dire que ledit programme a été une réplique revisitée de la manifestation éponyme que j'avais dirigée à Grenoble et Paris en 1985 et où, étrangement, j'ai eu maille à partir avec le même homme d'Etat qui venait d'être nommé à la tête du ministère de la Culture. Le hasard est capricieux et les voies du Seigneur impénétrables et seule l'édition de cet événement itinérant que j'ai conduit en 1999 à travers le Mexique avec le soutien, cette fois L.L.E.E les Ambassadeurs Abdelmalek Cherkaoui et Mohamed Layachi a miraculeusement échappé à la vindicte et aux assauts inhibiteurs de « qui vous savez », désormais au sommet de son ambition puisqu'il présidait aux destinées du ministère des Affaires étrangères. Toujours ce jeu à cache cache d'un hasard toujours malicieux...
Mêmes causes : mêmes effets
A l'origine de ces carences et dysfonctionnements d'antan, il y a bien des causes endogènes que le politologue (que je ne suis pas) saura disséquer et mettre en évidence pour inciter nos gouvernants à rectifier le tir.
J'avais comme l'impression d'assister à une scène de pyromanie où les incendiaires, quoique clairement identifiés, ne suscitent qu'un mépris indifférent de la part ceux qui sont censés les neutraliser à temps.
Et c'est seulement lorsque les flammes du sinistre deviennent ravageuses que l'on se décide à acquérir les extincteurs et à alerter nos proches, nos amis, nos partenaires et nos alliés (réels ou virtuels) pour nous aider à conjurer les périls.
Manifestement, il y a là comme un ver dans le fruit et cette stratégie du saupoudrage à posteriori est tout sauf productive.
Il importait donc de revoir la copie. C'est désormais chose faite de nous remettre en question et d'opter pour une stratégie à la fois réaliste et prospective.
La haute politique, la grande diplomatie, ne s'accommodent ni d'approximation ni d'improvisation, encore moins de sensiblerie pour croire que nos amis sont inconditionnels, que ce qui est beau aujourd'hui le restera ad-vitam éternam.
Déjà, par le passé, cette méthodologie ne produisait pas grand- chose.
En 2013, à l'heure de la globalisation et des autoroutes de l'information, cette conception des choses s'apparente à un flagrant manque de mise à niveau et à un angélisme pernicieux doublé d'un regrettable déficit de communication.
Dieu soit loué ! Nos vœux sont exaucés et la réaction énergique de notre diplomatie new-look a réussi un véritable coup de poker en acculant nos adversaires à une reculade salutaire pour tous et à une conception des choses plus saines et plus réalistes.
Bravo donc à tous ceux qui ont su superbement transmettre le « Message Maroc » d'une manière solennelle, avec une célérité et une efficacité qui ouvre toutes les espérances et qui honorent les maîtres d'œuvre et maîtres d'ouvrage de cette performance bienvenue.
1) Maroc Hebdo International n° 316 du 17 avril 1998
* Membre du Club Maroc-Amérique (1962)
Membre du Morocco-Américan Circle (1993)
Directeur Programme Maroc-Atlanta (1993-1997)


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