Elle est l'une des figures les plus populaires de la scène artistique marocaine. En témoignent les visites et messages de sympathie qui pleuvaient à une clinique de Casablanca où elle fut admise d'urgence le 5 mai dernier, suite à une complication cardiovasculaire. Naima Bouhmala, qui s'est rétablie depuis, comédienne de la première heure, ne mesurait peut être pas son immense célébrité qu'elle a acquise des décennies durant, d'abord sur la scène théatrale avant de prolonger une fructueuse carrière sur les écrans, particulièrement à la télévision. C'est une actrice simple, comique qui articule bien ses répliques. Elle est également sincère et authentique. Là où elle participe, elle laisse des traces. Les téléspectateurs ne sont pas d'oublier ses prestations dans "3az Lkhail Mrabatha" de Farida Bourkia, "Khamsa ou Khmis"ou "Sta Man Stin" et d'autres produits télévisuels où elle a excellé dans ses rôles. Même chose lorsqu'il s'agit de spots publicitaires où l'image et la présence de Naima Bouhmala, à elle seule, est susceptible d'atteindre les cibles les plus réservées. Pourtant, elle n'a pas les moyens nécessaires à même de permettre l'épanouissement requis. Mal gré, bon gré, elle reste de cette lignée d'artistes qui font de l'art leur raison d'être en affichant une détermination à toute épreuve. Quand Naima Bouhmala avait investi le monde artistique, les chemins n'étaient pas parsemés de roses. A l'âge de 12 ans, elle est déjà sur scène où elle incarnait la fille de Bouchaib Bidaoui au sein de la célèbre troupe d'Ahmed Kadmiri. Elle fut encouragée dans cette voie par son père qui la présenta lui-même au ténor Abdeslam Hannat. Ensuite, elle rejoint la troupe "Al Oukhoua Arabia", dirigée par Abdel3adim Chénaoui, qui va lui attribuer son premier grand rôle dans la pièce "Annisiane" (l'oubli). Après la mort subite de Bouchaib Bidaoui, la troupe de Kadmiri n'avait d'autre alternative que de faire appel à Naima pour remplacer le comédien défunt, si célèbre dans le rôle de l'épouse envahissante qu'il incarnait et ce, sur insistance du public marocain, à la scène comme à la télévision, où l'on s'est amplement familiarisé avec les sketchs comiques de la troupe. Depuis, Naima Bouhmala a fait du chemin et il ne passe pas une saison sans qu'elle soit sollicitée en lui attribuant des rôles spécifiques à sa personne: originale et profonde aidée par un accent bedouin hors du commun. La pièce "Goulou L3am Zine", écrite et mise en scène par Miloud Lahbichi en 1995, va connaitre un immense succès populaire où Bouhmala est partie prenante. Parfois, fait rare sur la scène artistique marocaine, on écrit autour d'une personne en particulier. Ce fut le cas de la pièce "3yout 3aitona", écrite et mise en scène par Tahar Marzak, produite par la troupe "Al Kawakib Cha3bia", où elle tient le role d'une "Cheikha" dans la pure tradition populaire marocaine. Aussi, en l'espace de quelques années, Naima Bouhmala a réussi à conquérir les coeurs et à gagner la sympathie de tous. C'est un personnage qui passe très bien et qui finit par s'imposer à tous les genres. Elle reste omniprésente et meme lorsqu'elle ne prend pas part à des productions qu'il nous est donné de suivre de temps à autre, on sent qu'il y a un rôle pour elle, le rôle qui requiert des qualités d'une certaine valeur. Heureusement peut être pour elle, elle qui doit continuer et maintenir l'idée qu'on se faite d'elle. Il ne s'agit nullement de se produire pour le plaisir, ni de tomber dans le star-system, mais essayer plutot de rester dans le but de nourrir sa célébrité réaliste. C'est la meilleure manière de garder l'estime du public. Filmographie sélective - 2004 : A Casablanca les anges ne volent pas (Mohamed Asly) - 2004 : Casablanca day light (Mustapha Derkaoui) - 2007 : Les fruits de mer (Abdellatif Houjib) - 2007 : La désillufion (Abdelouhed Boujnane) - 2008 : Accident à l'amiable (Samy Layani) - 2008 : L'mmeuble (Samy Layani) - 2012 : Road to Kabul (Brahim Chkiri) - 2012 : Un Marocain à Paris (Said Naciri)