"L'institutrice" ou "Les chiens du village" est le deuxième long métrage "cinéma" de Mustapha Khayat depuis trente ans. En effet, depuis "L'impasse" (Al Warta) en 1983, Khayat s'est pleinement consacré à la télévision en réalisant pour les deux chaines publiques des téléfilms, des feuilletons, des séries, des émissions et même des sitcoms. Son sort est presque identique à celui de son frère, Abderrahman qui, malgré son diplôme "cinéma", n'a fait carrière qu'au petit écran. Et pourtant, "Al Warta" devait assurer à Mustapha un meilleur sort cinématographique car l'un des premiers succès publics en salles avec en tete d'affiche Omar Sayed dans son premier grand rôle au cinéma. Durant une si longue absence sur le grand écran, on finit forcément par perdre la main, voire la "vue". Bien qu'en faisant un film pour le grand écran, Khayat réfléchit "petit". Un sujet relevant du consommable avec des stéréotypes communs à tous. Un respect indéniable de la morale collective avec les "Bons", fiers de leur statut d'un coté, et les "Méchants", en attente d'etre inévitablement punis de l'autre. Au milieu: les indécits, les lâches, les conciliants, les sacrifiés qui viennent meubler cette histoire supportable certes, mais au dénouement fort prévisible. Contrairement à ses habitudes, le réalisateur n'a fourni qu'un maigre effort au niveau de la vraisemblance. On se demande ce qui justifie la présence d'un "Mo9adam" en plein village, lui qui exerce administrativement en milieu citadin. Et puis cette fameuse arrestation venue remettre les pendules à l'heure et qui en même temps sème la zizanie au niveau de la crédibilité des personnages. On voit mal un simple civil, sans statut particulier, se livrer seul à des arrestations, en l'absence flagrante des gendarmes dont là est la principale attribution en milieu rural. Les erreurs relevant de l'amateurisme prennent ici une ampleur d'une toute autre dimension car commises par un vieux routier de l'écran qu'est Mustapha Khayat, car lui, n'a plus droit à de telles "bavures". L'avance sur recettes était-elle si insignifiante pour infliger au film une telle invraisemblance ? Pour rester crédible aux yeux du public, valait-il peut-être la peine de s'abstenir d'en réaliser. Résumé du film Naïma, enseignante, arrive dans le village où elle est mutée. Aussitôt, elle se trouve déjà confrontée à beaucoup de problèmes : le harcèlement de Khalid, le play-boy du village, qui n'arrête pas de la draguer. Puis Ch3aiba, le débile mental. qui lui colle comme son ombre. Hsina aussi, surnommé le Jrou, qui ne cess de la dévorer de son regard lubrique et puis ces chiens errants du village qui la menacent avec ses élèves. Fiche artistique Najat Ouafi Abdellah Didane Loubna Chouklat Rachid La3roussi Abbes Kamel Abdelkader Mouta3 Mohamed Yazidi Mohamed Harraga Mohamed Kafi Fiche technique Titre : L'institutrice (Al Mou3alima) Titre initial : Les chiens du village (Klab Douar) Origine : Maroc Année : 2010 Durée : 1h 30 Réalisation : Mustapha Khayat Scénario : Ali Asma3i Image : Fabrice Maurice Yassine Bouderba Son : Issam Khayat Montage: Hanane Safouh Adil Mimdal Musique: Ahmed Bahri Production : Chakib Films Espace cinématographique