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Algérie : Activistes, journalistes et syndicalistes toujours en quête des droits élémentaires
Publié dans L'opinion le 03 - 01 - 2014

Activistes, syndicalistes et journalistes ont passé, l'année 2013, à militer pour pouvoir exercer leurs droits les plus élémentaires en Algérie, où la situation des droits humains échappe à toute évaluation indépendante, puisque les Ongs internationales y sont frappées d'interdiction.
L'année qui vient de s'achever fut aussi celle de la contestation populaire, qui a tourné, à maintes reprises, au drame avec la multiplication des tentatives de suicide et d'immolation par le feu de manifestants désespérés. Les manifestations quasi-quotidiennes à Alger et ailleurs ont pour credo la réclamation des droits socio-économiques de base, à leur tête l'emploi et un logement décent.
Nombre de ces manifestations ont été réprimées violemment, en particulier à Alger où les autorités interdisent tout rassemblement de quelque nature qu'il soit. A titre d'exemple, un sit-in d'enseignants grévistes a été dispersé de manière musclée, début octobre dernier, et des participants ont été victimes d'arrestations ciblées avant même leur arrivée au lieu du rassemblement.
A en croire Eric Goldstein, Directeur-adjoint de la région MENA à Human Rights Watch (HRW), l'Algérie est «le seul pays d'Afrique du Nord qui bloque systématiquement les visites des ONG de défense des droits de l'Homme, alors que ces dernières se rendent librement et régulièrement en Egypte, en Libye, en Tunisie, au Maroc».
Les organisations locales n'ont pas dérogé non plus à la règle de la censure. En novembre dernier, l'Association algérienne pour la lutte contre la corruption (AACC) a été empêchée de participer à une conférence onusienne sur la corruption, à Panama-City, à cause d'un «veto» opposé par le gouvernement algérien.
En outre, l'Algérie a continué à rejeter les demandes formulées de longue date dans le cadre des Procédures spéciales du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, relatives à des visites par les Rapporteurs spéciaux sur la torture, sur la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste, ainsi que sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires, et par le Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires.
Poursuivi pour un dessin jamais publié
Grave précédent dans les annales des atteintes interminables à la liberté de la presse, le caricaturiste Djamel Ghanem, qui travaille pour un journal régional, a été poursuivi par son employeur pour un dessin jamais publié évoquant «la maladie du chef de l'Etat».
Le caricaturiste a été accusé, sur la base d'une plainte de son journal La Voix de l'Oranie, «d'abus de confiance, tentative de nuire à l'entreprise et atteinte à la personne du Président», sur la base «d'un corps de délit qui serait en réalité inexistant du point de vue du droit», comme l'a bien expliqué un commentateur.
L'affaire de Djamel Ghanem était intervenue juste après celle du blogueur Abdelghani Alaoui, poursuivi en justice après la publication sur son compte Facebook de photomontages et de caricatures du chef de l'Etat et du Premier ministre.
La défense du jeune blogueur algérien, écroué depuis le 15 septembre dernier, avait annoncé l'intention de saisir le Conseil des droits de l'Homme (CDH) de l'ONU et l'élaboration d'un mémorandum à l'adresse du Rapporteur spécial de l'ONU sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression. Les deux démarches visent à faire «condamner l'Algérie pour violation des droits de l'Homme et atteinte à la liberté d'expression».
Tout en demandant la libération immédiate d'Abdelghani Alaoui et l'annulation de toutes les charges engagées contre lui, l'organisation Amnesty International s'est insurgée contre le pouvoir d'Alger, en soulignant que «les autorités algériennes semblent essayer d'étouffer les critiques en cette période d'incertitude précédant les élections présidentielles de l'année prochaine».
Entre ces deux affaires, le journaliste Rabah Benamghar a été condamné pour diffamation d'un élu local, ce qui avait constitué «une menace importante pour la liberté de l'information», selon Reporters sans frontières (RSF) qui a pressé les autorités de ce pays à «réformer le texte portant sur le statut des journalistes».
Excédés également par leur condition sociale, des journalistes se sont rebiffés contre le peu de considération à leurs droits économiques. Certains ont observé des grèves, d'autres ont menacé d'imiter leurs confrères. En Algérie, les journalistes du secteur privé perçoivent, chaque fin de mois, des modiques sommes qui ne leur permettent pas de faire face au renchérissement du coût de la vie. D'après plusieurs rapports indépendants, qui stigmatisent la situation professionnelle et matérielle dans le privé, les journalistes de la presse dite indépendante touchent en moyenne des salaires ne dépassant pas 300 euros.
Syndicats indépendants asphyxiés
A l'image de la liberté d'expression malmenée et du musellement de la presse indépendante, les libertés syndicales n'ont pas été mieux loties en 2013. «Les autorités algériennes devraient cesser de mettre des entraves à la création des syndicats indépendants ainsi qu'à l'organisation et à la participation à des manifestations pacifiques et des grèves du travail», avait exigé Human Rights Watch.
L'organisation internationale de défense des droits humains avait, en effet, dénoncé les «entraves à la création des syndicats indépendants» et à l'organisation de «manifestations pacifiques» en Algérie.
Selon HRW, les autorités ont bloqué des manifestations, arrêté arbitrairement des militants syndicaux et poursuivi certains d'entre eux au pénal pour l'exercice pacifique de leurs activités syndicales. Elles ont renvoyé des fonctionnaires suite à des grèves pacifiques et emprisonné des leaders syndicaux pour des accusations à caractère politique.
«Les autorités algériennes se livrent à des manoeuvres administratives visant à refuser le statut légal à certains syndicats indépendants», déplorait HRW, expliquant que «la loi régissant la légalisation de nouveaux syndicats exige seulement que ces groupes notifient les autorités de leur existence, et non pas qu'ils sollicitent la permission de se constituer».
Human Rights Watch constatait, sur la base de témoignages d'une vingtaine de syndicalistes, que ces pratiques ont instauré «un climat d'intimidation et de peur empêchant que se développent des syndicats indépendants en parallèle des syndicats appuyés par l'Etat qui existent déjà».
A titre d'exemple, l'organisation internationale cite le refus de délivrer le récépissé d'enregistrement au Syndicat des enseignants du supérieur solidaires et au Syndicat national autonome des postiers (SNAP).
Pour Joe Stork, directeur par intérim de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch, «les travailleurs ne devraient pas risquer d'être licenciés ou jetés en prison pour avoir pris part à des activités syndicales pacifiques».
Punition des activistes
Dans le même registre, des militants des droits de l'Homme ont été condamnés à la prison ferme dans une affaire qui remonte à mars dernier, lorsque des activistes de la ville de Ghardaia avaient manifesté pour dénoncer la dilapidation des fonds publics.
Le responsable de la section locale de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH), Kamel Eddine Fekhar, a ainsi écopé d'un an de prison ferme, alors que ses 15 compagnons ont été condamné chacun à 6 mois de prison ferme suite aux incidents ayant émaillé l'ouverture de la 46ème édition de la Fête du tapis de Ghardaïa, le 26 mars dernier.
Les militants avaient assuré qu'ils ont été victimes «de coups, de torture, puis d'arrestations d'une manière raciste flagrante lors d'un sit-in pacifique de solidarité avec les chômeurs et leurs revendications légitimes».
Réagissant à sa condamnation, Kamel Eddine Fekhar a souligné que ces sentences «lourdes» confirment «les accusations grotesques fomentées comme d'habitude par la police de Ghardaïa», faisant remarquer que ce verdict illustre la volonté de «punir les activistes humanitaires, les chômeurs, les syndicalistes autonomes et toute personne qui ose réclamer ses droits ou s'opposer au pouvoir».
«Encore une fois, nous demandons avec insistance à toutes les organisations des droits de l'homme non gouvernementales, surtout au Haut Commissariat aux droits de l'Homme, l'ouverture d'une enquête approfondie sur les dépassements de l'appareil judiciaire algérien lors du traitement des dossiers des activistes humanitaires, des syndicalistes autonomes et des chômeurs», a lancé le militant de la LADDH.
Les forces de l'ordre pointées du doigt
La même région de Ghardaïa va boucler l'année sur de nouvelles accusations de violations des droits humains, à la suite d'affrontements intercommunautaires entre Mozabites berbérophones et Chaambis arabophones.
Après les heurts du 22 novembre dans la localité de Guerrara, à 130 km de Ghardaia, chef-lieu de la wilaya, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH) avait accusé les forces de l'ordre d'attitude scandaleuse et de parti pris , stigmatisant «le fait de cibler les Mozabites lors des interpellations alors que la destruction des biens privés, en plus de celle des biens publics, les a touchés particulièrement».
«L'attitude scandaleuse de certains agents des forces de police que ce soit lors du conflit (gestes obscènes, comportement et propos racistes, etc.) ou lors de l'arrestation des Algériens Mozabites (jeter de l'eau froide sur des détenus, les obliger à se déshabiller, les obliger à mimer des attitudes obscènes) laissent croire que les forces de police algériennes se comportent comme les forces d'occupation américaine en Irak, notamment dans la prison d'Abu Ghraib», s'était élevée la LADDH.
Lors de la résurgence de ce conflit communautaire à quelques jours de la fin de l'année, cette fois-ci dans la ville de Ghardaïa, des citoyens ont, à nouveau, accusé la police de «torture» et de «répression», une version complètement étayée par la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme.
Dans ce contexte, la LADDH a rendu public un communiqué dénonçant «les agissements scandaleux des services de la police censés représenter une institution républicaine», notant que «la responsabilité première de l'Etat est la protection des personnes et des biens dans le respect des lois de la République», responsabilité à laquelle ce même Etat a failli sur tous les registres, tout au long de l'année écoulée.


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