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Pour un développement industriel inclusif et durable
Publié dans L'opinion le 06 - 05 - 2014

Déclaration de Lima de 1975 sur l'industrialisation des pays en voie de développement
Il y a presque 40 ans, les pays du monde se sont réunis, dans un contexte de crise internationale, à Lima (Pérou) lors de la deuxième Conférence Générale de l'Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) où ils ont adopté la Déclaration de Lima et le Plan d'Action sur le Développement et la Coopération Industriels le mois de mars de 1975. Un an plus tôt, l'Assemblée générale des Nations Unies avait adopté deux résolutions concernant la Déclaration et le Programme d'action sur l'instauration d'un nouvel ordre économique international qui appelait, entre autres, à soutenir l'industrialisation des pays en voie de développement.
La Déclaration de Lima de 1975 soulignait le rôle essentiel de l'industrie en tant que moteur de croissance pour assurer le développement économique et social des pays en voie de développement. De plus, compte tenu de l'importance attachée à l'industrialisation, les pays participants ont fixé l'objectif quantitatif à atteindre pour les pays en voie de développement à 25 pourcent de la production manufacturière mondiale avant l'année 2000 et cela en assurant une distribution adéquate entre ces pays. La déclaration de 1975 soulignait également l'importance de développer les ressources humaines nécessaires pour accompagner ce processus d'industrialisation qui devrait avoir lieu d'une façon inclusive, notamment en intégrant les femmes et en respectant l'environnement.
Mais est-ce que l'objectif de la Déclaration de Lima de 1975 a été atteint ? En l'année 2000, l'activité industrielle continuait à être concentrée dans les pays industrialisés malgré le fait que les pays en voie de développement représentaient plus de 24 pourcent de la valeur ajoutée manufacturière (VAM) mondiale -par rapport à 14 pourcent en 1980. Il faut souligner qu'en termes d'intensité industrielle –mesurée par la VAM per capita- l'écart entre les pays industrialisés et ceux en voie de développement restait significatif en 2000. De plus, un nombre très limité des pays en voie de développement situés en Asie de l'est (Chine, République de Corée, Indonésie, Thaïlande, Malaise et Singapore) principalement et en Amérique latine (Brésil, Mexique et Argentine) accaparaient en l'année 2000 la vaste majorité de la valeur ajoutée manufacturière des pays en développement. La Chine représentait à elle toute seule plus de 29 pourcent de la VAM des pays en voie de développement et l'Asie de l'est dans son ensemble 54 pourcent. Dans l'ensemble, l'inégalité en termes de valeur ajoutée manufacturière s'est réduite dans les pays en voie de développement durant la période 1980-2000 notamment à cause du progrès dans l'Asie de l'est tandis que la moitié inférieure de la population des pays en voie de développement a vu sa contribution à la VAM de ce groupe des pays stagner à 10 pourcent, par conséquent cette couche de la population n'a pas connu de réduction de l'inégalité.
Le secteur industriel aujourd'hui
Comment a évolué le secteur industriel depuis l'année 2000 ? Les pays en voie d'industrialisation ont continué à accroitre leur participation dans la valeur ajoutée manufacturière mondiale grâce au phénomène du transfert progressif de la production industrielle des pays industrialisés à ceux en voie d'industrialisation pour répondre aux besoins des marchés grandissants de ces derniers et bénéficier de leur avantages tels qu'une main d'œuvre moins couteuse. Ainsi en 2012, les pays en voie d'industrialisation représentaient 35 pourcent de la VAM mondiale. Cette dernière a atteint 8,9 milliards de dollars américains en 2012. Cependant, des variations très significatives se sont produites. Ainsi, la Chine représentait 17,5 pourcent de la valeur ajoutée manufacturière mondiale en 2012. Parmi les pays en voie d'industrialisation, il faut souligner le progrès affiché par l'Asie de l'est et le Pacific qui représentaient 58 de la VAM des pays en voie d'industrialisation en 2012 et l'Asie du sud et centrale avec 9 pourcent de la VAM de ce groupe des pays tandis que l'Amérique latine et le Caraïbe ainsi que les pays en voie d'industrialisation de l'Europe ont vu leur contribution se réduire. Il y a eu donc une concentration importante de la production manufacturière. En effet, les cinq pays en voie d'industrialisation les plus importants, c.à.d. la Chine, l'Inde, le Mexique, le Brésil et la Turquie ont atteint 71 pourcent de la valeur ajoutée manufacturière de ce groupe des pays.
L'activité industrielle mondiale est donc aujourd'hui concentré, d'un côté, dans les pays industrialisés qui ont retenu les activités les plus complexes et les plus rémunératrices des procèdes industriels et, d'un autre côté, dans un certain nombre des pays en voie d'industrialisation qui ont réussi à attirer une partie significative de l'activité industrielle mondiale. Les autres régions et pays du monde n'ont pas réussi à effectuer la transformation structurelle de leurs économies grâce à l'industrialisation et restent, souvent, dépendants des fluctuations importantes des cours des matières premières.
L'histoire économique récente montre que l'industrie, et plus particulièrement, le secteur manufacturier a joué un rôle primordial dans la presque totalité des pays qui ont réussi à achever une croissance économique significative, rapide et soutenue. L'intérêt pour le secteur manufacturier s'explique, entre autres, par son rôle directeur dans la création et la dissémination de technologie et de l'innovation et d'augmentation de la productivité, son fort potentiel de création d'emplois à forte valeur ajoutée, ses effets et liens étroits avec les autres secteurs de l'économie et son rôle en tant que locomotive du commerce. La récente crise financière a confirmé que les pays avec une base industrielle plus forte ont montré une résilience plus importante.
Pour toutes ces raisons, on assiste, aujourd'hui, à un intérêt rénové à la fois dans les pays industrialisés et dans les pays en voie d'industrialisation concernant le rôle du secteur manufacturier dans leurs économies. Mais, en plus des effets de concentration dont on a déjà parlé, les pays qui souhaitent développer leurs secteurs industriels aujourd'hui sont confrontés à un environnement complétement diffèrent de ceux connus par les pays qui se sont déjà industrialisés, sans oublier les nouvelles règles de commerce, les accords de libre-échange, les droits de propriété intellectuelle, les accords internationaux sur l'environnement et le changement climatique, etc.
Pour un développement industriel
inclusif et durable
L'agenda de développement post-2015 va aider la communauté internationale dans la définition des Objectifs de développent durable (ODD) qui remplaceront les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).
Dans ce contexte, les pays du monde entier se sont à nouveau retrouvés à Lima en décembre 2013 lors de la quinzième Conférence générale de l'ONUDI et les états membres de notre organisation ont adopté la Déclaration de Lima 2013, une déclaration historique qui présente les priorités de l'ONUDI pour les prochaines années tout en plaçant le développement industriel inclusif et durable au cœur de la nouvelle approche qui est structurée autour de trois domaines thématiques, notamment le développement des capacités productives et des capacités commerciales, la production durable et l'efficacité énergétique industrielle.
Le Directeur général de l'ONUDI, M. LI Yong a évoqué l'importance des contributions que la nouvelle vision du développement industriel inclusif et durable aura pour garantir un avenir plus prospère aux pays en voie de développement. M. LI Yong a rappelé aussi l'existence de multiples chemins pour achever un développement durable et la responsabilité de chaque pays pour décider de la stratégie qui s'adapte le mieux à ses besoins. Le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, M. Ban Ki-moon a souligné de son côté le rôle primordial de l'ONUDI en tant qu'agence des Nations Unies responsable de l'industrialisation et l'importance de ses contributions futures dans la préparation et mise en œuvre de l'agenda de développement post-2015.
La deuxième Déclaration de Lima souligne le rôle du développement industriel inclusif et durable pour garantir une croissance économique soutenue et invite à considérer l'importance de ce sujet dans le cadre de la préparation de l'agenda de développement post-2015.
Le bien-être humain est basé sur le progrès économique, la prospérité et les opportunités équitables, un environnement sain et productif et la gouvernance participative. De plus, la durabilité nécessaire n'est atteinte que lorsque toutes ces dimensions du développement sont présentes et se renforcent mutuellement. Le développement industriel durable et inclusif favorise et soutien ainsi la transformation structurelle et la croissance économique durable et inclusive, le développement social et la protection de l'environnement.
L'approche de développement industriel inclusif et durable de l'ONUDI est au cœur du Plan d'accélération industrielle 2014-2020 du Royaume du Maroc qui vise à transformer le secteur industriel marocain en tant que levier principal de croissance nationale.
L'ONUDI vise avec sa nouvelle approche à atteindre un développement industriel inclusif et durable qui contribuera à assurer à ce que :
- Chaque pays accroisse son niveau d'industrialisation et bénéficie de l'internationalisation des marchés de produits et services industriels.
- Chaque personne profite de la croissance industrielle et les femmes et les hommes de tous les pays partagent la prospérité générée.
- La croissance économique et sociale ait une base plus large soutenue par un cadre environnemental durable.
- Tous les acteurs du développement combinent les connaissances et les ressources pour ainsi maximiser l'impact du développement industriel inclusif et durable.
La nouvelle vision de l'ONUDI constitue le pilier sur lequel l'organisation continuera à contribuer au développement et à la prospérité dans le cadre de l'agenda du développement à long terme au-delà de 2015.
*Représentant Résident de l'Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel au Maroc


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