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La Fondation Sidi M'Chiche Al Alami a 20 ans : Kénitra, nouveau pôle d'action culturelle
Publié dans L'opinion le 05 - 12 - 2014

Pour la pérennité de l'Histoire de Kénitra, moult manifestations artistiques et culturelles ont eu lieu, dans le cadre de la commémoration du vingtième anniversaire de la Fondation Sidi M'Chiche Al Alami qui a fait parler d'elle depuis sa naissance en 1994, grâce à ses multiples actions et prestations diverses, autant dans le mécénat, le social, le culturel, l'éducation, l'artistique, le sport, la restauration de sites religieux comme les anciennes zawayas de Kénitra.
Quant à la construction de la très fascinante Mosquée Andalouse Sidi M'chiche Al Alami (une fierté pour l'Art architectural islamique du Maroc au XXème siècle), celle-ci est devenue un pôle d'attraction puis un point de mire pour les mass Média, les Radios, et Télévisions du monde arabe.
Certes, l'idée du Dr Mustapha Mechiche Alami d'intéresser des artistes de renom de créer des fresques et des peintures historiques au service de l'Histoire du Maroc, pour réaliser une grande exposition unique en son genre au sein de la galerie des Arts plastiques de la Fondation Sidi M'Chiche Al Alami, a été bien accueillie par M. Mohamed Amine Sbihi, ministre de la Culture qui a, d'ailleurs, inauguré officiellement le 12 septembre cet événement de haute gamme, à l'honneur des quatre peintres, Ahmed Benyessef, Milly Corica, Léonardo Caposiena et El Mehdi Ichar, les auteurs de fresques et de toiles dans le but de sauvegarder une tranche d'histoire de Kénitra sous le joug du colonialisme français, ainsi que de mémoriser à jamais des évènements et des batailles historiques ayant eu lieu lors de la guerre du Rif, notamment, l'exécution de Résistants, la bataille de Tétouan et celle d'Anoual dans laquelle l'armée espagnole fut décimée par les guerriers du leader Abdelkrim El Khattabi.
Jusqu'à la réalisation de ce projet de grande envergure et d'un Intérêt national nécessaire et très important, le monde arabe n'avait pas entrepris ce genre de procédé pour pérenniser à jamais des scènes épiques de haute importance, ayant marqué son Histoire pourtant bien riche en actions héroïques fort louables, qui méritent d'attirer particulièrement, l'attention de certains peintres de notoriété. Alors que l'Occident, par contre, a été conscient du rôle crucial que devait jouer les peintres d'Histoire en parallèle des historiographes à travers leurs ouvrages. Néanmoins, sans remonter à l'antiquité égyptienne, dont les artistes peignirent des scènes historiques sur les murs des Palais et des hypogées de la vallée des Rois, nous savons pertinemment que la légendaire guerre de Troie fut l'un des thèmes inépuisables et privilégiés des peintres de la Grèce. Polygnote, Zeuxis Parrhasios, qui furent des grands maitres de la peinture, représentèrent divers épisodes de leur temps. Protogene avait peint l'une des batailles d'Alexandre le grand. Cependant, c'est à l'époque de la Renaissance que les Artistes firent revivre les traditions de la grande peinture d'Histoire.
De ce fait, la bible et les légendes inspirèrent Giotto et d'autres grands Maitres. Aujourd'hui, Le « Triomphe » de Jules César par Andrea Mantegna et Le sacre de Napoléon Bonaparte de Jacques-Louis David sont, parmi tant d'autres chefs d'œuvre, la fierté des célèbres Musées du Monde. Or, le colloque scientifique organisé en parallèle de cette exposition exceptionnelle et originale pour le moins qu'on puisse dire, a permis au Dr Mustapha Mechiche Alami de révéler toutes les étapes qu'il a parcourues durant des années pour réaliser ce projet qu'il a financé entièrement. Tout d'abord, en faisant le bon choix des artistes capables de respecter tous les critères de la peinture d'Histoire qui consiste à représenter le trait le plus intéressant, repérer l'épisode la plus caractéristique et l'instant décisif d'une action qui devrait être saisi et capté pour l'éternité. Tout en mettant le point sur la morphologie des personnages et le genre animal, avec une étude méticuleuse des éléments, des faits et gestes des scènes épiques ou autres. Mais avant tout, et c'est le plus important de l'opération, il faut s'assurer par des recherches assidues de la vérité historique de l'évènement dans le temps et l'espace. Ainsi, devant une assistance d'historiens, d'hommes de lettres, d'intellectuels, d'artistes peintres, d'acteurs de la société civile et enfin d'anciens combattants à leur tête M. Mustapha El Ktiri, le Dr Mustapha Mechiche Alami s'est exprimé à cœur ouvert en disant que « pour illustrer une bataille ou un évènement historique, il a fallu effectuer des voyages et visiter les lieux où elle s'est déroulée, puis mener des recherches et plonger dans les livres d'histoire en vue d'offrir de la matière aux artistes peintres pour la réalisation de leurs œuvres. Un travail de longue haleine qui a été couronné de succès ». Toutefois, Esthète, fin connaisseur, collectionneur et homme de culture, le Dr Mustapha Mechiche Alami a attiré l'attention sur le partenariat entre la Fondation Sidi M'Chiche Al Alami et le Comité National de la Musique membre du Conseil International de la Musique, partenaire officiel de l'Unesco. Ainsi, ces deux organismes non gouvernementaux ont réalisé ensemble des manifestations artistiques tant nationales qu'internationales comme accueillir à Kénitra levirtuose du qanoun Savas Ozkok de Turquie, bénéficiaire de la Médaille d'or des Hommes de Valeur durant son merveilleux concert au sein de la Fondation Sidi M'chiche Al Alami, qui a reçu aussi la soprano Samira Kadiri, la superbe voix de la Méditerranée, détentrice du Prix al Farabi. Quant au virtuose à la Kawala, Rachid Zeroual, les mélomanes de Kénitra n'ont pas oublié sa très belle prestation qui leur a laissé une très bonne impression. En fin d'allocution, il a lancé un appel aux Présidents des communes, aux responsables d'administrations publiques et du privé, qu'ils doivent absolument investir dans le domaine de l'artistique afin de créer une synergie et une dynamique dans l'action culturelle, dont le but est d'encourager ce genre d'évènements, afin que Kénitra devienne une réelle capitale de la culture pour la région du Gharb.
Le Dr. Mustapha Mechiche Alami a terminé son message en rappelant que la culture et l'éducation d'un peuple est l'affaire de tout le monde. C'est dans cette vision que la Fondation Sidi M'Chiche Al Alami a participé à la commémoration du Centenaire de l'Urbanisme au Maroc (1914-2014), organisé à Kénitra par le Ministère de l'Urbanisme et de l'Aménagement du Territoire, en exposant devant la Wilaya, des tableaux de peintures sur Kénitra, ainsi que des photos de l'époque et une documentation très riche, relatant l'histoire de la ville.
Toutefois dans le cadre de la convention de la coopération artistique et culturelle signée le 24 septembre, entre la Fondation et l'Université Ibn Tofail de Kénitra, cette grande exposition fera l'objet d'un évènement phare en décembre 2014 au sein de l'Université.
Par ailleurs, « depuis le 20 novembre, la Municipalité de Kénitra abrite dans son Hall une vingtaine de toiles de peintures décrivant l'évolution de la ville, durant la première moitié du XXème Siècle.
Les œuvres exposées appartiennent toutes à la Fondation, réalisées par des artistes peintres de renom, dont Ahmed Benyessef, Mme Milly Corica, Léonardo Caposiena ainsi que des peintres talentueux de Kénitra, tels Mehdi Ichar, Mohamed Akhatiou, Haydar Mohamed el Mehdi, Mounir Hajouj. « En observant ces joyaux, les citoyens habitués à se rendre à la Municipalité ont été très favorablement surpris de constater que leur Mairie est devenue aussi un Musée, un lieu de Culture », conclut le Dr Mustapha Mechiche Alami.


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