Le déroulement des événements après les pluies qu'a connues Rabat, samedi dernier, a mis à nu les défaillances de la Commission Locale d'Organisation, présidée par le ministère de la Jeunesse et des Sports. Les images montrant des ouvriers en train de se démener avec les moyens de bord : éponges, raclettes et seaux (qui ont offert une publicité gratuite pour une marque de peinture) pour drainer l'eau de la pelouse et les caricatures qui les ont accompagnées ont fait le tour de globe et de nous la risée de tout le monde. Les réseaux sociaux n'ont fait qu'attirer l'attention sur un phénomène qui ne cesse de gangréner la société marocaine. Depuis plus d'un an que le Complexe Sportif Prince Moulay Abdallah a été fermé pour les travaux de renouvellement de toutes ses infrastructures (pelouse, gradins...). Un budget colossal a été débloqué (plus que 22 milliards de centimes dont plus d'un milliard pour le gazon) à cette fin pour que le site soit conforme aux normes internationales et pour qu'il puisse accueillir convenablement ce Mondial des Clubs champions. Les évènements du samedi dernier ont montré l'incommensurable ampleur du gâchis et du gaspillage (des deniers publics). C'est le cas de le dire, des milliards et des milliards de centimes ont été emportés par les flots (contentons-nous d'accuser l'eau pour le moment). Et dire que d'aucuns misaient sur le Mondialito, notamment les opérateurs touristiques, pour doper leur activité soigner davantage le label « Maroc ». Ils en ont eu pour leur argent. Les trombes qui s'étaient abattues sur le stade Moulay Abdallah exigent une commission d'enquête d'urgence qui doit se pencher sur les conditions et les manières d'attribution des marchés, à qui ont-ils échoué, qui a expertisé les ouvrages avant livraison, etc. Une commission qui par définition doit être neutre et ne dépendre d'aucun département parti-pris dans le scandale. Autrement dit, ni le ministère de la Jeunesse et des Sports, ni la Fédé. Et du moment qu'il s'agit de plusieurs milliards en jeux, la Cour des Comptes et l'institution la plus adéquate pour diligenter objectivement et surtout impartialement une enquête, au terme de laquelle les responsables du scandale du complexe sportif Prince Moulay Abdallah doivent être poursuivi en justice et payer pour leur irresponsabilité. Il y va de la crédibilité du Maroc et de son image qui été écornée par la diffusion à travers le monde, via les grandes chaînes telles Euronews, Eurosports, BeInsports, France 24..., de la mascarade du samedi. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, la délocalisation, désormais nécessaire, de la demi-finale de Cruz Azul FC-Real Madrid de Rabat à Marrakech, est venue s'ajouter aux déboires de la Commission d'Organisation et qui n'a fait que compliquer les choses. Cette décision a pris au dépourvu des milliers de supporters étrangers qui ont fait des réservations de billets et d'hôtels sur Rabat. Les fans marocains du Real Madrid qui ont casqué des centaines de dirhams en achetant des billets au marché noir ne savent plus à quel saint se vouer tellement leur désespoir était grand.