Le CESE constate que certaines portions du littoral sont occupées par des activités sans relation directe avec le littoral. Par exemple le front de mer des communes de Salé, Rabat, Kénitra, de 25km, comprend très peu d'activités économiques directement liées au littoral et là où l'activité économique est importante, le littoral est fortement dégradé. Ces processus de dégradation et de sous-valorisation du patrimoine naturel national ne peuvent perdurer. Une répartition des activités économiques tenant compte des potentialités de chaque portion de littoral, de la capacité des milieux naturels à accepter ces activités sans se détériorer et des incompatibilités de certaines activités économiques entre elles, au travers d'une planification concertée et menée à l'échelle nationale puis locale est donc profitable à un développement économique et social harmonieux, tout en assurant la préservation de l'environnement. Par ailleurs, pour un grand nombre de marocains, le littoral est également synonyme de détente, de loisirs, d'activités sportives et récréatives nouvelles, ... qui contribuent à l'épanouissement citoyen et à leur attachement à leur pays. A sa manière le littoral contribue à la richesse immatérielle du pays. Enfin, le littoral peut à la fois être détérioré par les activités humaines qui y sont menées mais également détruire des investissements, par exemple suite à des tempêtes, des grandes houles ou tout autre événement climatique extrême lié au réchauffement de la planète. Pour le littoral (qui représente moins de 1,5% du territoire national), très riche de potentialités mais également fragile, il est donc opportun de protéger les personnes, les biens et de favoriser les libertés : - par la protection des personnes et des investissements vis-à-vis de la violence destructrice et parfois mortelle des courants, des tempêtes et de la houle; de l'érosion; des inondations et d'autres activités incompatibles avec celles déjà installées ou projetées; - par l'amélioration de la qualité de vie, du lien social et de la richesse immatérielle avec le renforcement de l'accès à la mer; Il est également nécessaire de protéger les milieux en arrêtant d'y rejeter des substances polluantes liquides, solides ou gazeuses, de manière incontrôlée et excessive et en augmentant la protection des sites abritant des écosystèmes remarquables et des espèces vivantes protégées ; Il convient également de mettre fin à l'exploitation des ressources biologiques au-delà de leur capacité à se renouveler et de respecter les grands équilibres qui façonnent les paysages littoraux, notamment les dunes, les falaises, les marais et les plages ; Le CESE estime nécessaire de valoriser le littoral, notamment ses gisements biologiques (poissons, mollusques, algues), ses gisements touristiques (plages, paysage, sites remarquables, ...), ainsi que ses gisements de loisirs et d'épanouissement (promenades, randonnées, activités nautiques, sports de plage, pêche de loisir, ...) ; Il y a lieu de planifier cet espace et d'identifier les sites les plus adaptés aux différentes activités (aquaculture, tourisme, pêche, industries, ports, détente, sport, ...) de manière à ne pas faire côtoyer des activités incompatibles entre elles et ne pas occuper la façade maritime par des activités sans lien avec la mer ou le littoral ; Le CESE estime également qu'il est nécessaire de produire, développer, partager et diffuser la connaissance sur ces milieux et ces territoires afin d'en assurer la bonne planification, la préservation, la valorisation, la protection mais également se protéger des menaces qu'il représente, notamment du fait du changement climatique, notamment par le biais du partage systématique des informations environnementales et territoriales.