En ces temps où les arbitres sont désignés à la vindicte populaire et où la « fédé » les sanctionne à tour de bras, c'est Bouchaïb Lahrach qui sera l'officier du sifflet pour le sommet du jour : le choc KACM-FUS. Deux équipes se partageant la 3ème place du podium de l'Elite avec 33 points et qui sont là dans ces situations honorifiques sans avoir l'air d'y toucher. Les 2 coaches, autant Regragui que Dmii ont même l'air de se demander ce qu'ils font là « parmi les grands ». On accuse régulièrement Dmii et Regragui de jouer la comédie, de faire semblant de n'avoir aucune espèce d'ambition, afin de mieux tromper tout le monde. Cela est faux. Si Hicham (Dmii) et Walid (Regragui) ont adopté cette posture c'est parce que c'est le regard des « autres » qui les y a obligés. Ils sont dans le style « Ah bon d'accord messieurs des médias et cher public du foot, vous en avez que pour le Raja et le Wydad, et bien on va essayer de passer aussi inaperçu que possible. D'ailleurs ce sera simple, parce que personne ne veut nous voir ni savoir ce qu'on devient. On nous a catalogués « petit » club et bien, soit, on accepte et on verra bien ce qui adviendra ». Mais, désormais, ce raisonnement ne tient plus debout, ni FUS, ni KACM ne peuvent plus jouer les vierges effarouchées, ils font partie des bons candidats au titre, inutile de cacher la réalité plus longtemps. Que le dernier score (1-4) encaissé par le Kawkab à Casa face au WAC ne vous leurre pas, cela ressemble à l'accident de parcours, ce match cauchemardesque qui pend au nez de n'importe quel club. Il suffit de rappeler la raclée (0-4) encaissée par le Réal face à l'Atlético de Madrid. Cette défaite ne diminue en rien de la valeur du Kawkab, c'est l'accident bête et stupide comme tous les accidents. C'est pourquoi ce match KACM-FUS doit être scruté et disséqué au peigne fin. C'est le match révélateur, on verra ce que les deux équipes ont dans le ventre. La victoire de l'un ou de l'autre club le propulsera vers le sommet du classement. Un match nul, plus que possible, ne satisferait aucun des coaches. A Marrakech, ne pas gagner le FUS après la tannée wydadie sera perçu comme un début de crise, alors que du côté des dirigeants du FUS un nul, même s'il est flatteur, peut être vu comme une contreperformance. Mais oui, mais oui, car le FUS est ambitieux et a les moyens de s'imposer partout. Il a le vent en poupe et des joueurs en confiance. Alors ne jouons pas avec les périphrases et les tournures de style, en un mot comme en cent, ce match est un choc à ne rater sous aucun prétexte. C'est un sommet et peut être même un moment d'élégance de notre football entre deux clubs que la sphère médiatique a bien tort de négliger. Quant à Lahrach, monsieur l'arbitre, il va avoir là sous le soleil marrakchi et dans le grand stade l'occasion de montrer que l'arbitrage, au fond, ne va pas si mal qu'on veut bien le croire. Merveilleux football, voilà que le falot Jardim, entraîneur que tous moquent pour sa tête dégarnie et taciturne et son français cahotant est allé ridiculiser en plein Londres l'étincelant Wenger, svelte, habillé classe et coiffé impeccable. Victoire des « petits » monégasques par 3 à 1 face à Arsenal. Un gag ! Une énorme surprise sauf pour Jardim qui a toujours répété que le foot c'est d'abord de l'organisation défensive, « animation défensive », aime à dire notre ami Louzani. Et après quand on a des joueurs concentrés sur tous les ballons, tout alors peut arriver. Même l'impossible.