Nasser Bourita reçoit le représentant spécial de l'UE pour le Sahel João Gomes Cravinho    Pour blanchir le Polisario à Washington, l'Algérie refait appel à John Bolton, l'ange déchu de la diplomatie américaine    Traducteur assermenté : Ce qu'il faut savoir sur la réforme de la profession    Près de 62 % des Marocains désapprouvent la manière dont Aziz Akhannouch exerce ses fonctions exécutives    L'ambassadeur indien au Maroc échange avec Abdeltif Loudyi sur les perspectives de coopération dans le domaine de la défense    Le Parti du progrès et du socialisme (PPS) entame une série de rencontres politiques à Cuba    Viandes rouges : Pourquoi les prix des Douaras sont si chers ? (Reportage)    Aïd Al-Adha: Le lundi 9 juin jour férié exceptionnel pour les administrations de l'Etat et les collectivités territoriales    Valerius Morocco inaugure une unité de prêt-à-porter à Salé    Le Maroc accroît ses importations de crevettes norvégiennes destinées à la transformation    Gaza : génocide planifié et tragédie hors norme d'un peuple prisonnier d'un emballement génocidaire    L'indien VA Tech Wabag place le Maroc au cœur de ses projets hydrauliques mondiaux    Tournoi ''Sud Ladies Cup Avignon 25'' : Les Lioncelles U23 sèchement battues par les bluettes !    FRMF/ Barrages DI-DII : Ce soir, JSS vs OD    MAS : M. Omar Bennis président de la Société sportive    De fortes averses orageuses avec grêle locale et rafales de vent sont prévues, vendredi, dans plusieurs provinces du Royaume    Media Tower Seven : histoire d'un projet autorisé, validé, mais figé    Un plan directeur pour le bassin du Sebou mobilisera 85,5 milliards de dirhams à l'horizon 2050    OCP : Chiffre d'affaires en hausse de 10% au 1er trimestre    Agriculture : Rachid Benali remet les pendules à l'heure    C24/Sahara : La Dominique soutient l'autonomie proposée par le Maroc    Signature d'un accord entre la CGEM et la Chambre Internationale de Commerce du Kazakhstan    Office des changes: Le déficit commercial estimé à 108,94 MMDH à fin avril    Comediablanca : Oualas, Coco Makmak et Meryem Benoua mettent les stéréotypes KO avec panache !    Madrastna : De la salle de classe à la scène des possibles    Lutte contre la triche aux examens : le parquet d'Agadir place huit individus en garde à vue    Le Maroc érige à Casablanca un nouveau foyer académique d'excellence avec l'Université internationale Averroès    Mondial U-20 : le Maroc hérite du groupe de la mort    Enquête allemande : des mercenaires du Polisario ont combattu en Syrie avec le soutien de l'Algérie et de l'Iran sous le régime d'Assad    Escalade diplomatique : La France envisage de frapper au portefeuille vingt dignitaires algériens    BAD : Sidi Ould Tah dévoile sa vision pour un avenir transformateur de l'Afrique    Interdiction du tabac en France à partir du 1er juillet dans les espaces publics fréquentés par les enfants    Températures prévues pour le samedi 31 mai 2025    USA: la cour d'Appel décide du maintien des droits de douane imposés par Donald Trump    Le procès pour le décès de Maradona annulé, la procédure revient à la case départ    Allemagne : Deutsche Welle irrite le Polisario sur ses liens avec le régime Al-Assad    Alemania: Deutsche Welle irrita al Polisario por sus vínculos con el régimen de Al-Assad    SM le Roi adresse un message de condoléances aux membres de la famille de l'artiste feue Naïma Bouhmala    Le Maroc se retire de la Coupe COSAFA 2025    Décès de Naïma Bouhmala : le Roi déplore la perte d'une icône de l'écran marocain    L'actrice Naïma Bouhmala tire sa révérence    Casablanca : La FRMF suspend l'adjoint au maire pour trucage de matchs    France : A Paris, «le couscous du partage» crée les liens avec les passants    Cinq nouveaux membres accueillis au sein de l'Académie du Royaume du Maroc    Cristiano Ronaldo au Wydad ? Une rumeur en or du rêve sportif et du soft power marocain    Tanger, future vitrine africaine de la Formule 1 ?    Adieu Naïma Bouhmala... Disparition d'une grande figure du théâtre et de la scène marocaine    Décès de l'actrice marocaine Naïma Bouhmala    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Entretien avec le philosophe Ali Benmakhlouf, directeur du Forum du Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde: : Le forum est un moment de réflexion et de méditation
Publié dans L'opinion le 26 - 04 - 2015

La 21ème édition de Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde se tiendra du 22 au 30 mai 2015. L'édition s'inscrit, cette année, sous le thème «Fès au miroir de l'Afrique » pour illustrer l'esprit de cette ville historique en tant que berceau de la civilisation islamique, de cohabitation et de brassage des cultures.
Evénement phare de la Fondation Esprit de Fès, cette manifestation de grande ampleur célèbre les valeurs de tolérance, d'ouverture, et de compréhension entre les différentes religions et cultures. Elle verra la participation de grands talents africains et internationaux qui célébreront la symbiose et les liens historiques qui ont toujours existé entre Fès et le continent africain. Entretien avec le philosophe Ali Benmakhlouf, directeur du Forum du Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde:
*Comment contribue le Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde à la valorisation du patrimoine culturel et l'image artistique de Fès comme centre de paix, de dialogue et de création ?
Fès est indéniablement une ville de culture : l'université al Qarawiyine, les différentes medersas, les fontaines, le caractère réticulaire de la médina, etc. Or tout ce passé prestigieux qui se lit dans les murs de la ville, dans le parler de Fès fait de proverbes, ces micros raisonnements que les hommes reprennent pour se guider dans leur vie quotidienne, tout ce passé a besoin d'être vivifié. Le festival de Fès et le forum qui lui est associé sont une façon de redonner à Fès une visibilité que l'histoire nous enjoint de lui attribuer. Il s'agit d'une responsabilité de transmission. Par sa régularité depuis 21 années, le festival contribue à faire du patrimoine de Fès un patrimoine interactif et dynamique.
*C'est l'Afrique qui est à l'honneur cette année. Ce continent que la ville de Fès illumine de sa spiritualité. Un mot sur la dimension africaine de Fès ?
Fès fut longtemps un carrefour pour les caravanes qui transitaient par cette ville qui se trouve à égale distance de l'océan atlantique et de la mer Méditerranée. Les commerçants de Fès, qui furent en même tant des savants, ont arpenté à la manière de Hassan Al Wazzan dit Léon l'Africain les pays qui correspondent au Mali, au Sénégal, à la côté d'ivoire, etc. Le festival a voulu redonner vie à ces échanges multiséculaires. Sidi Ahmed Tijani, comme vous savez, est le petit pèlerinage pour nombre de musulmans africains venant du sud marocain. Son mausolée dans la Médina de Fès attire chaque année beaucoup de gens qui placent en lui leur intention, leur croyance, leur forme de vie en somme. Le forum et le festival célèbrent cette année ces échanges spirituels.
*Forum et spectacles du Festival de Fès des Musiques Sacrées se déclineront au rythme de l'évocation des voyages lointains et des œuvres d'Hassan Al Wazzan, dit Léon l'Africain et de Sidi Ahmed Tijjani, fondateur de la tarîqa tijaniyya, inhumé à Fès, dont se réclament un très grand nombre d'adeptes, notamment, en Afrique de l'Ouest. Quel est le cadre intentionnel de ces mythes fondateurs ?
Oui, Hassan Al Wazzan et Sidi Ahmed Tijani comme je viens de le dire sont nos figures tutélaires cette année. Le 16e et le 19e siècle sont des moments où l'histoire s'est accélérée. Or Fès fut avec ces deux figures au cœur de cette accélération. Hassan Al Wazzan avec sa cosmographie est contemporain des travaux de Copernic qui a changé notre vision du monde avec son hypothèse de la terre tournant autour du soleil. Hassan Al Wazzan avec sa description de l'Afrique indique à l'Europe que tout un monde existe et n'est pas, comme on le croyait alors, situé dans les limbes du monde.
Le 16e siècle est notre première modernité. Le 19e siècle de Sidi Ahmed Tijani est contemporain de la deuxième modernité, celle des chemins de fer et de la machine à vapeur. Il est temps que notre modernité, la troisième, interroge archéologiquement d'où elle vient, en termes de chants, de sons, de textes, d'objets transitionnels.
Durant neuf jours, la musique et les chants sacrés vont transcender les frontières pour rapprocher plus les humains. Comment vous approchez la musique sacrée ?
La dimension spirituelle des musiques sacrées est quelque chose d'avéré. Votre cerveau, en écoutant ce type de musiques, reçoit comme un massage. J'utilise cette image car lorsque nous avons présenté à Londres le festival, M. Zouitene, président de la fondation esprit de Fès, et moi-même, des personnes présentes, après avoir écouté un beau morceau de qanoun, ont dit qu'elles avaient l'impression que leur cerveau avait reçu un massage. Si le festival contribue à faire avances les thématiques de la paix, alors il aura largement rempli sa fonction.
*Le Forum du Festival dont vous êtes le directeur sera animé par des intellectuels, invités à débattre, outre de la relation de Fès avec son sud africain, des défis et enjeux auxquels le continent africain est, dans sa grande diversité, confronté. Quelle est la plate forme de cette nouvelle édition ?
Le forum est un moment de réflexion et de méditation. L'une ne s'oppose pas à l'autre. Le débat crible les idées pour arriver à des idées communes, celles qui permettent de s'inscrire dans l'agir commun. Réflexion et méditation visent l'action. La plate forme cette année consiste à décliner en cinq matinées des thématiques qui vont de la promotion des chemins spirituels, au rapport de l'Afrique avec le sacré, en passant par la reconnaissance du multilinguisme, la connaissance des figures comme Hassan Al Wazzan dont nous avons parlé, sans oublier les questions de santé et d'éducation qui sont les deux défis majeurs du continent africain.
*Cinq problématiques seront abordées sous les intitulés : Chemins spirituels, chemins commerciaux, pluralisme linguistique en Afrique, l'Afrique et le sacré, Hassan Al Wazzzan (Léon l'Africain), les grands enjeux contemporains : éducation, santé, géostratégie... Quel est le point commun entre ces axes de réflexion ?
Je viens effectivement de nommer ces cinq thématiques. Le point commun ? C'est l'énergie africaine, sa jeunesse créatrice. Le point commun n'est pas de contenu mais d'adresse : le forum s'adresse notamment aux jeunes pour leur transmettre les joyaux de ce continent qui est le leur. Plusieurs étudiants seront présents. Toute l'équipe de direction déploie tous ses efforts pour que le forum soit approprié par les jeunes et qu'ils se disent que c'est leur forum.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.