Adieu les vacances, bonjour la rentrée. Après avoir fait le plein d'énergie, le retour à la vie active et aux préoccupations du quotidien s'annonce toujours difficile. En effet, le mois de septembre est celui de la rentrée économique, sociale et politique. C'est aussi la rentrée scolaire ou tout simplement la période d'importantes dépenses. C'est la période où le citoyen se met de son plein gré entre le marteau et l'enclume, pourvu qu'il vienne à bout des exigences de sa progéniture. C'est la continuité d'une chaîne inséparable et inévitable, à laquelle le commun des mortels ne peut échapper. Après le mois sacré de Ramadan, avec ses dépenses à l'exotisme extravagant, l'Aïd Sghir avec ses habits, les vacances avec leur grands soucis, viennent la rentrée scolaire, qui coïncide cette année avec l'approche de l'Aïd El Kébir et son mouton du sacrifice, puis Achoura, avec son bruit, ses jouets et autre « fakia » et ainsi de suite... Mais la période qui reste primordiale est celle de la rentrée scolaire avec tout ce qu'elle suppose d'achats de fournitures et de livres scolaires. Ainsi, pour remplir une « choukkara », les « pauvres » parents sont confrontés à des prix exorbitants communs à toutes les écoles. Oui, toutes les écoles, parce qu'il n'y a plus de grande différence de prix entre le privé et le public, comme autrefois. Même chose pour le monde rural. Imaginez un « fellah » qui a quatre ou cinq enfants ayant atteints l'âge de la scolarisation. Que doit-il faire ? A quel saint doit-il se vouer ? Lui, dont le sort est lié à la pluie ! Et l'on s'étonne par la suite que soient nombreux ceux qui, acculés, au pied de mur, décident de ne pas scolariser leurs enfants, faute des moyens. Donc, à la ville comme à la campagne, les parents n'ont aucune issue et doivent faire face, bon gré mal gré, au surendettement de leur ménage... Comme le malheur des uns fait le bonheur des autres, les propriétaires des librairies et des magasins de fournitures, après un long congé forcé, reprennent leur travail avec un grand plaisir. Celui de voir leurs boutiques bondées de clients. Notre espoir demeure que tous les enfants -garçonnets et fillettes- aient, cartables (bien remplis) à l'appui, le loisir de fréquenter l'école, ce qui sera sans doute une source de soulagement et de fierté pour le peuple entier.