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En marge des événements du 29 Janvier 1944 à Rabat-Salé : Souvenirs d'enfance
Publié dans L'opinion le 29 - 01 - 2016

J'avais neuf ans, le 20 août 1953, quand j'ai entendu ma défunte mère, les larmes aux yeux, balbutier des mots inaudibles que j'ai perçus difficilement : « Ils l'ont exilé, les mécréants », se référant à l'information diffusée le matin même par Radio Le Caire, rapportant la mauvaise nouvelle qui a pris à l'improviste tout un peuple qui se préparait à fêter le sacrifice d'Abraham. Le colonisateur français avait choisi cette date pour contraindre le sultan chérifien, Sidi Mohammed Ben Youssef, à abdiquer contre sa volonté, m'expliqua ma mère. C'était difficile à concevoir et saisir le sens dans la tête d'un jeune de moins de dix ans. En parlant de colonisateur, l'image métaphorique du nouveau résidant général installé deux ans auparavant, me vint à l'esprit. Le directeur de l'école des fils de notables, M. Gaston Estève, nous avait emmenés deux par deux jusqu'à Bab El Khemiss, pour l'accueillir en compagnie du corps enseignant. La cérémonie étant terminée on nous demanda de regagner nos maisons. A ce moment, et à titre d'anecdote, j'ai commencé à pleurer, ne connaissant pas le chemin du retour chez nous au quartier Boutouil. Heureusement, le directeur chargea le plus âgé de notre classe, dont j'ai oublié le nom, de me conduire jusqu'à notre demeure...
Pour revenir à cet exil, où la famille royale était obligée de vivre éloignée de son pays, le peuple marocain refusa catégoriquement d'immoler le mouton que toute famille avait déjà acquis, suivant les préceptes de notre religion. Un cousin est venu demander avis à mon défunt père, s'il devait sacrifier son bélier ou bien renoncer à cette cérémonie, que ses enfants en bas âge, attendaient avec impatience ! Mon père lui laissa le choix et nous refusa catégoriquement cette offrande divine. Les événements se poursuivent d'une telle façon que le soulèvement populaire fut générateur de mouvements dans les quatre coins du pays. Pendant que mon père et mon grand frère écoutaient les nouvelles diffusées par Radio Londres, ma mère se mit à m'expliquer les circonstances affiliées à cette période révolutionnaire qu'a vécu notre pays, entre la signature de l'acte du protectorat en 1912 et la présentation du manifeste de l'indépendance le 11 janvier 1944. Ce qui accentua l'insurrection engendrée par les partis nationalistes menant la lutte pour l'indépendance et la réclamation des réformes afin d'instaurer une transformation radicale de la structure politique et sociale de notre pays. A cet effet, notre chère maman nous racontait de temps en temps, après le retour triomphal de la famille royale de l'exil en Corse puis à Madagascar, comment vivaient les familles appauvries par la guerre, surtout en 1943 où quelques chefs de famille devaient faire la queue devant les magasins pour pouvoir s'acheter un pain pour nourrir leurs petits affamés. Mais le haut fait ou plutôt l'exploit singulier qui me tenait toujours à cœur, c'est la narration par mon grand frère de l'aventure par pur hasard, que devait vivre mes parents en ce jour du 29 janvier 1944. Un membre du collectif « la main noire » agissant dans le secret et lié par des actes sous seing privé, attaqua et blessa, lors d'une manifestation populaire, à l'aide d'un couteau, un agent étranger de la sécurité de la ville et vint se réfugier chez nous. Il se cacha dans une petite chambre sise à la terrasse, où il avait l'habitude de se réunir et veiller avec mes demi-frères. Quelques minutes s'écoulèrent, quand ma pauvre maman fut surprise par l'entrée de soldats français accompagnés par un mouchard qui leur indiqua notre maison, où l'agresseur présumé s'était réfugié selon ses dires. Le chef de l'escadron fut surpris de voir mon père faire ses ablutions pour accomplir la prière du coucher du soleil, tandis que maman était en train de m'allaiter... Depuis cette mésaventure elle n'avait plus de lait, perte causée par la frayeur éprouvée par la présence des soldats français. Ceux-ci devaient quitter les lieux concluant qu'une telle famille ne pourrait en aucun cas, abriter un dangereux activiste armé de couteau par-dessus le marché, et ce malgré l'insistance de l'indicateur qui voulait gagner une rémunération pour son acte, à vrai dire pas du tout inexact... L'auteur de l'agression spectaculaire eut la vie sauve grâce à mes parents et le dénonciateur fut longtemps annihilé et réduit à la honte. Le vaillant combattant s'enorgueillit pendant des décennies de son exploit, en montrant à ses amis et même aux méchants détracteurs, qui s'amusaient à vouloir rabaisser son élogieux mérite, acquis par sa bravoure et son courage, le coutelas et le journal « Al Alam » qu'il gardait jalousement dans le coffret de son violon, et relatait, avec photo à l'appui, l'action héroïque et audacieuse de l'ami de notre famille, que Dieu aie son âme !

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