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La Destinée de l'art: Une poétique de la technologie
Publié dans L'opinion le 24 - 05 - 2016


Les grands contrastes apparus dans
la vision artistique, entre le Dada
et le Bauhaus, se font sentir après la
Deuxième Guerre mondiale, entre
l'abstraction lyrique et l'abstraction
géométrique, pour se faire
distinguer encore plus entre les arts
contestataires et les arts d'intégration.
Le refus d'être artiste
Les arts de subversion s'activent à
partir de la libération totale donnée à l'expression
et à l'imagination. Brandissant le
flambeau de la culture, surtout souterraine
et marginalisée par les systèmes établis, ils
se fondent sur des comportements provocateurs,
sur des renouveaux stylistiques,
sur des brassages des cultures. Par contre
les arts d'intégration s'activent à partir du
contrôle de la pensée par la raison. Brandissant
le drapeau de la civilisation et sa
culture officielle, ils s'appliquent dans les
recherches à suivre de près les inventions
scientifiques et les nouveautés de la technologie.
Dans ces deux tendances antagoniques,
l'artiste refuse son rôle traditionnel
; il refuse même d'être nommé
« artiste » ; dans les arts de subversion, il
joue le rôle d'initiateur, de porte-parole de
la société des marginalisés et des révoltés.
Dans les arts d'intégration, il ne veut plus
être cet artiste passéiste qui réalise des tableaux
avec de la peinture à l'huile et des
pinceaux en poils d'animal ; il veut être le
« technologue » par excellence, futuriste
dans sa vision, ayant accès aux formules
physiques et chimiques, à l'électronique, à
la cybernétique et à l'informatique.
Certes, les deux tendances convergent
dans l'art-spectacle, voulant faire participer
la foule, délaissant parfois la galerie et
le musée. Dans le happening, l'art conceptuel
et la performance, le spectacle sort de
l'ordinaire, en devenant souvent blessant
et même obscène ; le spectateur, cherchant
un moment de jouissance esthétique,
n'y trouve parfois que de l'horreur
en mouvement, que de la déchéance et
des ruines.
Dans les spectacles aux éléments mobiles,
dans le cinétisme, l'art luminocinétique
et l'art cybernétique, le spectacle
sort aussi de l'ordinaire ; on entre dans
une sphère étrange pleine de mouvement,
de son et de lumière, mais lorsque cette
émotion s'achève, on finit par comprendre
que ce n'est qu'une application des formules
scientifiques, sans aucune création
qu'un bricolage inutile de la technologie.
La glorification de la science
Les plus réussies des oeuvres de cet art
mouvant tendent vers une « poétique de la
technologie », comme l'a souligné admirablement
Michel Ragon lorsqu'il écrit :
« S'il entre en concurrence avec le monde
scientifique, avec le monde technologique,
l'artiste joue perdant. Près des ouvrages extraordinaires
de la technique, ses oeuvres
apparaissent comme celles d'un bricoleur.
Son domaine est ailleurs, dans l'intuition
et non dans le calcul, dans la recherche de
la connaissance et non dans la recherche
de l'efficacité. »
Ces tendances qui optent pour la glorification
de la vie scientifique, mimant
ses inventions connaît des directions très
diversifiées. Les plus ludiques sont les mobiles.
Après les Contre-reliefs libérés dans
l'espace de Tatlin et les Constructions suspendues
de Rodchenko, Cadler crée des
sculptures formées de fils et pièces métalliques
qui se mettent en mouvement par le
déplacement de l'air. Plusieurs artistes en
Angleterre, en Italie et aux Etats-Unis vont
adopter cette expérience.
Les premières oeuvres cinétiques liées à
la machine sont dues aux dadaïstes Marcel
Duchamp et Man Ray, aux constructivistes
Tatlin et Gabo, ainsi qu'à Moholy-Nagy.
A leur suite, Nicolas Schöffer met l'accent
sur l'espace, la lumière et le temps, dans
ses sculptures spatiales dans lesquelles il
introduit la lumière artificielle (luminodynamisme),
comme dans sa Tour spatio-
dynamique et cybernétique, érigée en
1961 à Liège. Au sujet des mouvements lumineux,
Schöffer invente ses Télélumières,
murs de lumière, prismes et circuits vidéo ;
Frank Malina et Nino Calos fabriquent des
Tableaux mobiles ; Palatnik invente des
oeuvres cinéchromatiques. Parallèlement,
Kosice, Raysse, Kowalski et d'autres artistes
américains tendent à utiliser dans leurs
oeuvres des gaz rares. Dans la même voie,
Nam June Paik travaille sur la déformation
des images de télévision, et Tsai construit
des sculptures cybernétiques. Dès les
années 1980, des artistes, tendus vers l'art
électronique, utilisent des rayons laser.
Faire participer la foule
Poussant dans l'art luminocinétique,
des artistes s'engagent à utiliser la lumière
directe, rasante, noire chromatique, polarisée
ou sonore. Cet art futuriste par sa
conception, pose des problèmes en ce qui
concerne la spécificité de l'art lui-même. A
ce propos, le critique d'art Frank Popper
écrit : « Ce nouvel art qui aura ses propres
catégories esthétiques, pose des problèmes
intéressants : ceux de l'intégration dans
l'architecture et l'urbanisme ; de la production
industrielle ; de la multiplication des
images à l'aide du cinéma, de la télévision
et des ordinateurs. Une forme inédite de
spectacle polysensoriel apparait dans ce
nouveau contexte esthétique, marqué par
l'absence de l'oeuvre, l'anonymat de l'artiste,
l'action et la crédibilité du spectateur. »
Dans ce nouvel art, dont les protagonistes
confirment son adéquation avec la
vie d'aujourd'hui, l'artiste ne crée que l'idée
à travers les circuits dans des lieux publics.
Il s'agit pour le spectateur d'agir dans
l'oeuvre qui se prépare et qui se transforme
par l'action d'autres spectateurs. Dans cette
notion de participation et d'environnement,
plusieurs artistes cinétiques s'engagent,
comme Soto avec ses « Pénétrables »,
et Cruz-Diez avec ses cabines de conditionnement
à la couleur (Chromo-saturations
pour un lieu public).
Dans le même contexte d'autres travaillent
dans l'art numérique interactif,
comme Daniel Rozin qui invente des installations
interactives ayant la capacité de
changer à la présence du spectateur.


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