Le régime algérien imprudent et la dure réalité : quand le couscous devient une affaire qui occupe toute l'Algérie    Conseil de sécurité ou Assemblée générale ?    Le site TSA, proche du régime algérien, «prétend» avoir subi une attaque marocaine et reçoit le soutien de Khaled Drareni, représentant de RSF    Israël–Iran : Une attaque chirurgicale aux résonances géostratégiques mondiales    La taxe d'habitation et la taxe de services communaux désormais gérées par la DGI    Le Directeur Général de Royal Air Maroc, Abdelhamid Addou, dans une interview exclusive avec CNN : Ambitions d'expansion et concurrence à l'échelle internationale    Israël et l'Iran échangent des frappes et tirs de missiles    Parti de la Justice et du Développement : entre dualité des positions et soutien aux axes hostiles à l'unité du Maroc    Quarts de finale/Coupe du Trône: L'Olympic Safi se qualifie en battant l'USM Oujda    Le FC Barcelone confirme la tenue en août d'un match amical au Maroc dans le cadre de sa tournée estivale    Fondation Lalla Asmaa: La princesse Lalla Asmaa préside la cérémonie de fin d'année scolaire 2024-2025    BAC 2025: Taux de réussite de 70,32% dans la région de Dakhla-Oued Eddahab    Alerte météo : Vague de chaleur de lundi à mercredi dans plusieurs provinces    L'Association d'amitié maroco-israélienne répond fermement au PJD : Non au discours populiste qui nuit aux juifs marocains et sape les valeurs de coexistence    Première édition du African Day Fest : la Fédération des associations africaines des Canaries expulse le Polisario    Jilan brille dans "Ha Walidi" : Une épopée artistique marocaine empreinte d'amour et de loyauté envers la patrie... Le Maroc n'est pas un pays que l'on quitte en chantant, c'est un pays que l'on chante avec ferveur    El marroquí Ayoub Ayach se corona campeón mundial de la pizza en Nápoles    Israeli strikes on Iran spark outcry among anti-normalization voices in Morocco    Datacenter : Avec 23 installations, le Maroc devient premier en Afrique    Le maillot du Wydad pour la Coupe du Monde des Clubs classée deuxième par le New York Times    Diaspora #393: Nisrine Kasbaoui, un regreso a las raíces a través de «Amazigh Threads»    Finale BAL 2025 : Al Ahli de Tripoli sacré champion !    David Beckam décoré par le roi Charles III    BAC 2025: Hiba Bennani, première note au niveau national félicitée par ses professeurs    Conflit Israël-Iran : quels impacts pour le Maroc ?    Condoléances royales à la présidente l'Inde suite au tragique accident d'Air India    Coupe du Monde des Clubs : Youssef Amrani rend visite au Wydad    Le Marocain Ayoub Ayach sacré champion du monde de la pizza à Naples    Maroc : PJD, Al Adl wal Ihsane et des ONG pro-Palestine condamnent les frappes israéliennes contre l'Iran    Diaspora #393 : Nisrine Kasbaoui, retour aux racines à travers «Amazigh Threads»    Bank of Africa va à la rencontre des PME régionales    CDM des Clubs / Arbitrage : Infantino en visite chez... Hamza El Fariq !    L'Iran soutient le Polisario, le PJD soutient l'Iran    Crash d'Air India: Le bilan s'alourdit à 274 morts, dont 33 victimes au sol    L'armée israélienne bombarde des sites militaires et nucléaires iraniens, la communauté internationale appelle à la retenue    Revue de presse de ce samedi 14 juin 2025    Les indicateurs hebdomadaires de BAM en 5 points clés    Salon VivaTech 2025 : le Maroc soutient l'entrepreneuriat en Afrique    Don de sang : Lancement d'un programme national de campagnes dans les différentes régions    BAC 2025: La meilleure moyenne à Casablanca atteint 19,57 sur 20    Sciences des matériaux et de l'environnement : Saïdia abrite la 8e conférence internationale    Le Royaume-Uni déconseille fermement les déplacements dans plusieurs zones frontalières d'Algérie en raison du conflit israélo-iranien    Reconstitution du cheptel. L'Etat se mobilise    Corruption. Le secteur financier affine sa riposte    Télévision : "Chinese Restaurant" à Tanger six mariages et un restaurant    Conférence : Driss Ksikes et Driss C. Jaydane face aux discours dominants sur la Palestine    Un été inoubliable à Mazagan Beach & Golf Resort : détente, saveurs et aventures au rendez-vous    Algérie : Un ministre accuse le Maroc de «voler le couscous»    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Gare à vous boycotteurs, « Mus la menace » est arrivé !
Si le lait caille, le peuple sera définitivement abrogé
Publié dans L'opinion le 14 - 05 - 2018

Tremblez, citoyens-boycotteurs, « Mus la menace » a parlé. Gare à qui dira du mal d'une certaine marque de lait, qu'il a dit, car c'est écoper d'une lourde amende à coup assuré. Vous vous plaignez de la vie trop chère et de vos revenus trop restreints ? Alors, taisez-vous et laissez-vous traire, en bon troupeau, comme vous en avez déjà été qualifiés. S'il vous arrive de vous oubliez et que vous écrivez sur le mur de votre compte facebook, par inadvertance, insouciance ou folle témérité, que le rapport qualité prix de ladite marque de lait n'est pas à votre convenance, le gouvernement va se charger de vous délester encore plus les poches d'une amende pouvant aller de 20.000 à 200.000 dirhams. Le fait même de le penser à haute voix, n'est pas autorisé. Alors, vous le trouvez toujours aussi cher, ce lait ?
« Mus la menace » vous a prévenu. L'auriez-vous oublié ? Il y a « l'œil qui voit tout », quotidiennement rincé à l'eau minérale de marque déposée pour garder une bonne acuité, son champ de vision éclairé d'une lampe à pétrole, et ce pour ne pas manquer mot de vos commentaires sur les réseaux sociaux. Songez-y, quand vous pianotez sur vos claviers. Mais, il y a aussi les murs qui ont des oreilles. « Mus la menace », droit dans ses bottes derrière son pupitre, le doigt pointé vers le ciel pour le prendre à témoin, rappelle aux langues trop pendues qu'il y a un prix à payer si l'on se permet la liberté d'exprimer ce que l'on pense d'une certaine marque de lait. Dans la salle où se déroulait la conférence de presse, ça sentait le mazout. Et même pas un verre d'eau pour épancher sa soif.
Il n'est pas contre la liberté d'expression, que nenni, « Mus la menace » le répète à qui veut l'entendre. Il faut juste comprendre que pour les dirigeants politiques élus par le peuple, ce peuple ne peut voir les choses différemment d'eux. Si la vision du peuple diffère, ne serait-ce que d'un iota, de celle de ses élus, c'est que le peuple a tout faux ! Il fallait y penser, n'est-ce pas !
Ce que « Mus la menace »veut sympathiquement faire comprendre à ce peuple qui ne comprend rien, c'est que ne sont jamais les élus qui font fausses routes, mais leurs électeurs, ce sur quoi il n'a peut être pas tout à fait tort. Si l'on pousse, en effet, son raisonnement jusqu'au bout, on finit par se rendre compte que c'est peut être le choix opéré par le peuple de porter les dits hommes politiques au pouvoir qui fut sa faute la plus grave. Mais « shut », il ne faut pas le dire, on ne sait jamais...
Des rumeurs persistantes font état d'un projet de loi secrètement élaboré par le gouvernement, où il serait question d'interdire toute référence aux propos tenus par des ministres, passés ou présents, et qui ressemblerait de près ou de loin à un appel au boycott. Mot d'ordre a, ainsi, été donné pour que tout commentaire ironique sur le raïb fait maison pour remplacer les pots de yaourt doit être considéré comme une « fake news » et son ou ses auteurs astreints au paiement de l'amende plafonnée. De même que tout conte ou légende faisant référence à du poisson qui boycotte du lait ou qui nage dedans, peu importe la version, verrait ses narrateurs suffisamment allégés de dizaines, voir de centaines, de milliers de dirhams qu'ils en deviendraient définitivement muets comme des carpes.
Le devoir de mémoire ne doit même plus être considéré comme un droit, mais plutôt une hérésie à interdire. Sinon, quoi répondre à d'éventuels petits malins qui en viendraient à rappeler qu'un ancien chef de gouvernement et un ministre toujours rémunéré par les contribuables, tous deux barons au sein de la formation politique cheffe de file de l'actuel gouvernement, ont, jadis, eux aussi appelé à boycotter pots de yaourt et fruits de mer pour leur cherté ? Certains hommes politiques, hantés par les démons de l'ambition, qui leur font dire n'importe quoi pour rester ministres, finissent par se faire rabatteurs pour des crocodiles prêts à dévorer les maigres revenus des petites gens. N'est-ce pas M. Benkirane ?
Mais ne vous inquiétez pas, honnêtes gens, « Mus la menace » a d'ores et déjà paré à toute éventualité. Sachant qu'une bonne partie des « traîtres » aux marques de produits de consommation, agréées et hautement recommandées par le gouvernement, n'ont pas de quoi payer des amendes avec plusieurs zéro, tous ceux qui persistent dans la bêtise de se croire libres d'exprimer ce qu'ils en pensent seraient alors condamnés à traire les vaches, puiser de l'eau minérale avec des sceaux et porter des barils de pétrole sur le dos, en criant à tue-tête ; «c'est pour le bien de l'économie nationale».
L'air grave, le ton sentencieux, « Mus la menace » a été on ne peut plus claire. Quiconque s'imagine que tonton Basri est parti pour son dernier voyage se trompe lourdement, ses disciples, qui se sont laissés pousser la barbe, sont là pour perpétuer son « Œuvre ». Non, mais quoi encore ? Si les consommateurs marocains, qui ne sont que des hurluberlus comme l'a craché l'argentier du Royaume, se permettent aujourd'hui de choisir quels produits acquérir sur leurs propres deniers, demain, les électeurs vont aussi se mettre à demander de choisir quel modèle de société et de développement les partis au gouvernement doivent appliquer, au lieu de se contenter de la promesse de vivre prochainement dans la copie modernisée de la cité du prophète (sws), où couleraient fleuves de lait pasteurisé et d'eau minérale, le pétrole jaillissant déjà raffiné du sol.
L'heure est grave, concitoyens, « Mus la menace » ne l'a point caché. Les dirigeants élus commencent vraiment à se lasser de ce peuple grognard et ingrat qui les a portés au pouvoir, ayant l'outrecuidance de leur rappeler sans cesse qu'il les a choisi pour défendre ses intérêts. Si ça continue comme ça, ils pourraient en venir à légiférer pour abroger ce peuple, tout bonnement et tout simplement. Tenez-le pour dit !
A la fin de la conférence de presse, « Mus la menace » épuisé par les impertinentes questions des journalistes, qui ont fait une malsaine fixation sur le thème du boycott, quitte la salle sur les rotules. Ayez pitié, boycotteurs sans cœur, voulez-vous passer un jour devant une pierre tombale et lire l'épitaphe ; « Ci-git un homme politique, mort déçu de ses électeurs » ? Vous le garderez sur la conscience jusqu'au jour du jugement dernier et les autres peuples vont vous le reprocher.
Allez ! Un bon verre de lait caillé pour faire passer tout ça, il vient directement de chez le fermier.
Ahmed NAJI


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.