Le Cinéclub de Kénitra, l'un des plus anciens du Maroc, a tenu, jeudi soir, son assemblée générale et reconduit son bureau pour un mandat de trois ans avec à l'appui un programme destiné à maintenir la flamme de la culture cinématographique dans cette ville. Le bureau reconduit avec à sa tête M. Mokhtar Aït Omar, s'est adjoint deux autres membres choisis pour leur jeune âge afin de préparer la relève et s'assurer une continuité dans l'espoir que la ville puisse, dans un proche avenir, avoir son propre festival à l' instar d'autres villes dont Tanger, Tétouan ou Khouribga. Il ya quelques années, la ville disposait de six salles de cinéma. Les projections que le cinéclub y organisait alors faisaient salle comble et, plus important, les discussions qui s'en suivaient étaient très animées et d'un niveau intellectuel assez élevé. Aujourd'hui, au moment où plusieurs villes du Maroc connaissent un regain d'intérêt très marqué pour le cinéma grâce à des festivals périodiques dont la renommé dépasse les frontières du Maroc, le Cinéclub de Kénitra tente de maintenir une présence malgré ses moyens dérisoires. Son budget annuel, constitué de subventions des conseils élus et des recettes des manifestations qu'il organise, n'atteint guère, dans les meilleures des cas, les 20 millions de centimes. En 2009, le total des fonds réunis s'est élevé à 30.380 dh. Toutefois, ce manque de moyens n'a pas découragé les membres du bureau à fidéliser un public à des projections thématiques sur notamment le cinéma et les droits de l'Homme et le cinéma et la femme. Son activité phare reste le "festival Sébou" du court métrage, organisé annuellement en présence des producteurs et parfois des acteurs. En marge des ces manifestations, des rencontres culturelles sont organisées en partenariat avec d'autres associations. Lors des débats au cours de l'assemblée générale, les interventions ont insisté sur une ouverture du Cinéclub sur les établissements scolaires et l'université de la ville pour une meilleure diffusion de la culture cinématographique et une sensibilisation aux dangers que peut véhiculer l'image. Parmi les décisions prises dans ce sens, des projections seront organisées le premier mercredi de chaque mois. En outre, un atelier sur l'écriture du scénario a été programmé pour intéresser les jeunes aux métiers du cinéma.