L'ère de la censure dans le domaine des médias "est révolue en raison de l'existence de nouvelles réalités politique, sociale, idéologique et médiatique", a affirmé, mercredi à Dubaï, M. Khalid Naciri, ministre de la communication, porte parole du gouvernement. "Les mécanismes traditionnels adoptés dans la gestion de ce secteur vital ont perdu leur efficacité et ne donnent plus de résultats concrets" a indiqué M. Naciri lors de la 4ème séance du forum des médias arabes, qui a ouvert ses travaux aujourd'hui. Il a également souligné que le concept classique de la censure dans la gestion de ce secteur relève d'une approche éthiquement et politiquement rejetée et dépassée, précisant que quiconque se base et raisonne encore selon cette logique appartient à un autre monde. Le ministre a rappelé, par ailleurs, que la charte des principes régissant la diffusion satellitaire radiophonique et télévisée dans le monde arabe, adoptée en 2008 par les ministres arabes de la communication, "constitue un document de référence comportant des normes éthiques et politiques à même d'hisser les prestations de la radio et la télévision arabes à un niveau très développé avec une référence démocratique et libérale claire". Cette référence consiste en la préservation du droit à l'information, le respect de la liberté d'expression en tant que l'une des bases fondamentales de l'action médiatique et la préservation des intérêts suprêmes des Nations, a-t-il expliqué, ajoutant qu'elle se traduit également par le respect de la dignité humaine, la lutte contre l'incitation à la xénophobie, à la violence et au terrorisme, le respects des principes du dialogue, ainsi que des valeurs religieuses et morales, l'objectivité et la rigueur. Au sujet du projet de Comité des médias arabes, prôné par la Ligue arabe, M. Naciri a mis l'accent sur "le besoin pressant d'une vision globale pour la modernisation de la stratégie commune des médias arabes en vue de les rendre plus dynamiques et influents", car, a-t-il dit, cela constitue un projet politique stratégique dans un monde où tous les combats sont appréhendés sous l'angle médiatique.
Il a, dans ce sens, rappelé que le conseil des ministres arabe de l'information a souligné la nécessité pour les médias arabes d'agir dans le respect de la liberté, du professionnalisme et de la crédibilité. Auparavant, M. Mohamed Aujjar, président du Centre Chorouq d'information, de démocratie et des droits de l'homme, avait pris part à la 3ème séance du forum des médias arabes, estimant qu'il existe un grand fossé entre l'action des médias en Orient et dans les pays maghrébins en raison de divergences tant dans le traitement des sujets et des dossiers locaux que dans l'accompagnement des mutations que connaissent les sociétés arabes. Les médias arabes sont appelés à traiter les questions qui préoccupent les citoyens avec un grand sens de professionnalisme qui suppose l'objectivité dans le recueillement de l'information, a indiqué M. Aujjar. Les travaux de la 9-ème édition du forum des médias arabes se sont ouverts, mercredi à Dubaï, avec la participation du Maroc sous le signe "la mobilité des médias arabes : développer le contenu pour renforcer les prestations" et avec la participation de plusieurs ministres arabes, ainsi que des rédacteurs en chef et représentants des grandes entreprises de presse arabes et internationales. Organisé par le Club Dubaï de la presse durant deux jours, ce forum examinera les principaux sujets qui émergent sur la scène médiatique arabe et mondiale, l'impact des changements économiques, sociaux et technologiques sur l'industrie de l'information, ainsi que les questions qui intéressent les décideurs et les responsables des différents établissements médiatiques.