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Ce Maroc que je ne reconnais plus
Publié dans Maroc Diplomatique le 06 - 12 - 2016

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Recenser toutes les absur­dités médiévales qui s'étaient abattues sur le Maroc, en l'espace de deux ans, puis voilà que la régression dé­passe la dégringolade pour faire le plongeon: le saut vers les abysses.
"L'union même de la mé­diocrité fait la force " Ho­mère.
En peu de temps, il y a eu une accumulation phénomé­nale de symptômes de la mé­diocrité grugeant et rognant l'espace commun au Maroc.
Lorsqu'il y a ali­gnement des planètes de la médiocrité, il se produit des forces gravitationnelles combinées de toutes les stupidités qui exercent une trac­tion vers la bêtise humaine incarnée. Un mouvement de marée, qui ramène l'homme à l'état de ses ancêtres les plus éloignés possible, depuis l'apparition des bipèdes.
La médiocrité, ne pouvant battre par le coup d'éclat du Knock-out, en assé­nant des droites au visage, s'est exercée pendant trois décen­nies à des attaques au corps. Ces multitudes petits coups qui matraquent le foie, les reins, les côtes et qui finissent par créer une brèche dans la défense du boxeur, générant une structure favorable à la mise groggy de la société en­tière.
En peu de temps, il y a eu une accumulation phénoménale de symptômes de la médiocrité grugeant et rognant l'espace commun au Maroc.
Lorsqu'il y a conjonction de coordination au firma­ment, on vend le paradis et ses vierges à coups de fabu­lations, d'interdictions, pen­dant qu'ils copulent comme des lapins et qu'ils se servent en nombre et en genre. Ils prêchent l'abstinence, l'aus­térité et les modes de vie médiévaux, pendant qu'ils s'enrichissent, se gavent, ne comptent plus leurs coïts…protégés par les parapluies des livres saints.
Lorsqu'il y a alignement des planètes, on devient fier d'être réactionnaire. On affiche bien et haut sa tête de rétrograde. On valorise l'intimidation, le lynchage, les agressions qu'on admoneste comme un pilier de la morale. Ainsi on s'attaque en hordes à des jeunes filles en jupes, à des femmes en tenue de baignade. On fait appel aux imams et aux prédicateurs pour ré­gir la société et imposer les conventions, les rè­glements, les statuts, les décrets, les directives, les haram, les interdits, les prohibitions, les dé­fendus …Finalement, pour prendre en charge la légitimation ou non des comportements à dicter.
Quand il y a aligne­ment des planètes de la médiocrité, on devient suf­fisant puis on se donne rai­son. Ainsi on juge comme débauchés deux adolescents qui se bécotent pendant une récréation de la misère. On défigure une actrice parce qu'elle a joué le rôle d'une pute dont on ne voudrait pas savoir l'existence. On bat des touristes, on agresse des personnes qui semblent être louches sexuellement, bref, on veut s'approprier et mettre à jour les règles de l'inqui­sition médiévale pour mieux en découdre. On met sur son visage effronté, sa vanité de sublimer l'ignorance et d'en tirer un mode de vie.
Quand les planètes de la médiocrité s'alignent, on n'est plus honteux de clamer son mépris du campagnard, du provincial, du plus dému­ni, des enfants du Maroc pro­fond. On n'est plus gêné de montrer sa haine des artistes, des intellectuels, des femmes, des esprits et des penseurs libres. On veut resserrer les règles et fonctionner au sein de la pensée simpliste et bi­naire du bon et du mauvais, du pieux et du mécréant, de l'enfant de famille «respec­table» et de l'autre majorité de fils et de filles de putes…
Quand il y a alignement des planètes de l'absurdité pathologique, on fait sien le discours qui condamne la démocratie, toutes les démo­craties. On rejette les droits de l'Homme et les libertés individuelles, on remet les matraques entre les mains qui avaient inséminé la peur dans toutes les têtes pendant les années de plomb. Atta­quer les enseignants… vient couronner l'épisode.
Quand il y a alignement des planètes des discours qui clament que les peuples ne doivent qu'obéir pour leur bien, on ressort des boules à mites les slogans nostal­giques d'un hier valorisé, les citations entrecoupées d'éloges et d'apologies des gouvernants des années de plomb et on appelle à briser les caractères, les volontés et les engagements.
Quand il y a alignement des planètes qui fomentent la stu­pidité, j'ai mal à mon Maroc et je ne reconnais plus ces battants qui ont refusé le joug du colonialisme comme celui des stagnations sociétales qui venaient de chez les bédouins du golf arabo-persique.
Et on vous dira de vous taire, de ne pas parler de nos défauts et de nos tares en public car nous avons des ennemis à l'intérieur comme à l'exté­rieur. On vous dira de ne pas dénoncer toutes les dérives, les horreurs qui se font par des musulmans au nom de l'Islam car, paraît-il, cela donne des munitions aux islamophobes et aux haineux…Shut, skout.
Les plus grands supporters de cette mascarade sont juste­ment les plus grands détrac­teurs de la vision qui ne veut pas de regards complaisants et compatissants. Ils veulent juste continuer à se mentir et à men­tir aux autres au nom d'une fierté affichée en plaque d'im­matriculation au pays d'une fausse estime de soi réinventée et de l'orgueil mal placé.
Finalement, quand les pla­nètes de l'incohérence et de l'incongruité sont alignées, on devient précurseur et on passe de la devise «Avoir les gouvernements que nous méritons» à avoir les gou­vernements qui nous res­semblent.


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