L'Agence Nationale de Gestion Stratégique des Participations de l'Etat et de suivi des performances des établissements et entreprises publics (ANGSPE) en partenariat avec le ministère de l'Economie et des Finances a présenté, ce mardi 20 mai à Rabat lors d'une conférence, la nouvelle Charte de gouvernance des établissements et entreprises publics. Cette initiative s'inscrit dans la dynamique de réforme du secteur public, avec pour ambition d'aligner les pratiques nationales sur les lignes directrices de l'OCDE en matière de gouvernance des entreprises publiques. La nouvelle Charte s'inspire des principes de l'OCDE et repose sur quatre piliers : une gouvernance stratégique renforcée, un meilleur contrôle des risques, la défense des droits des actionnaires et l'intégration active des enjeux de durabilité (ESG). Selon l'ANGSPE, l'enjeu est de trouver un équilibre entre un Etat actionnaire fort, une autonomie opérationnelle des EEP, et un suivi rigoureux de leurs performances. L'Agence insiste notamment sur la nécessité de transformer les modes de gestion, professionnaliser les pratiques, et ancrer une culture de performance dans le secteur public. Ainsi, lors de la conférence, le ministère de l'Economie et des Finances a souligné le rôle central des EEP dans l'économie nationale. En rappelant que, face aux défis budgétaires et aux mutations économiques, ces entreprises doivent évoluer pour rester efficaces et pertinentes. Lire aussi : Commission nationale des investissements : 191 projets approuvés pour plus de 326 MMDH Lors de son intervention, la ministre de l'Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui a mis en avant l'expérience solide du Maroc en matière de gouvernance des EEP, construite à travers des réformes à long terme. Elle a souligné que cette dynamique s'est renforcée avec l'adoption du nouveau Code des bonnes pratiques, publié en avril 2025, qui vise à instaurer plus de transparence, de redevabilité et d'efficacité dans la gestion publique. La ministre a aussi insisté sur la nécessité de repenser en profondeur la gouvernance des EEP, en s'appuyant sur des principes clés : assurer une concurrence équitable, maîtriser les risques, ancrer une culture de performance, garantir la qualité des services publics, et intégrer les dimensions durables et sociétales. Dans le prolongement des interventions précédentes, Nicolas Pinaud, haut responsable à l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), a présenté les orientations de l'organisation pour renforcer le rôle stratégique de l'Etat actionnaire. Ainsi, l'OCDE recommande une approche coordonnée entre ministères, une définition claire des formes de participation et de contrôle, ainsi qu'une transparence accrue dans la fixation des objectifs des EEP. Les orientations de l'institution soulignent l'importance pour l'Etat d'anticiper les risques budgétaires associés à ces entreprises. Dans une démarche inclusive et de concrétisation des engagements, l'ANGSPE a conclu un partenariat avec le Club des Femmes Administrateurs (CFA Maroc), présidé par Samira Khamlichi. L'objectif : promouvoir une meilleure représentation des femmes dans les instances de gouvernance des EEP, grâce à des actions ciblées de sensibilisation et de formation. En parallèle, la durabilité, désormais au cœur des priorités publiques, a été débattue lors d'une table ronde. Les échanges ont mis en lumière l'importance de la transparence extra-financière, du dialogue avec les parties prenantes et de l'éthique dans la gestion des projets publics.