Le Ghana salue les efforts du Roi Mohammed VI en faveur de la paix et du développement en Afrique    Amir Al Mouminine, accomplira samedi la prière de l'Aïd Al-Adha à la mosquée Hassan II à Tétouan    Refoulements massifs de migrants subsahariens : l'Algérie bat tous les records de brutalité    Les implications de la reconnaissance officielle par le Ghana de la marocanité du Sahara et de son soutien au plan d'autonomie : une nouvelle victoire diplomatique pour le Royaume du Maroc    Dans un communiqué conjoint... Le Ghana : L'initiative d'autonomie est la base réaliste et la seule solution durable à la question du Sahara    HCP : une croissance de l'économie nationale à 3,8% en 2024    BMCE Capital Gestion doublement primée    L'bankalik, la plateforme lifestyle entre dans le Game!    Bourse de Casablanca : clôture dans le rouge    Hajj 2025 : les pèlerins entament le rituel de "Jamrat Al-Aqaba" à Mina    Hisham AIdi : "Malcom X mentionnait l'Andalousie comme un exemple de réussite africaine et musulmane"    Espagne : le gouvernement divisé sur la reconnaissance des documents du polisario pour la nationalité    L'Ukraine attaquée avec 400 drones et 40 missiles, Zelensky appelle ses alliés à réagir    Le ministre chinois des Affaires étrangères reçoit le nouvel ambassadeur américain : un appel de Pékin à surmonter les différends et à renforcer la coopération    Edito. Hakimi, comme Messi et Ronaldo    Fès : le grand stade fin prêt pour son baptême du feu face à la Tunisie    Maroc-Tunisie: 1,5 millions de connexions sur la plateforme Webook    Défaite face à l'Espagne : Mbappé s'en prend à l'arbitre    Horaire et diffusion de la rencontre Maroc – Tunisie    Amir Abdou débarque en Botola    Baccalauréat : le dispositif déployé    Enseignement supérieur : Euromed Fès confirme sa position de leader dans le classement RUR 2025    JM de l'environnement : mobilisation pour sauver la forêt de Sidi Maâfa à Oujda    Rabat engage «les dernières étapes concrètes d'un triomphe historique» dans le Sahara, affirme le chargé d'affaires de l'ambassade du Maroc en Malaisie, Mohammed Saïdi    Maroc–Espagne : 10 100 sièges cet été entre Malaga, Tanger et Casablanca grâce à Air Nostrum    Abdelkader Ansari avant le Forum économique et commercial sino-africain du 12 juin : «Au-delà des ports, des rails et des corridors, ce que le Maroc construit avec la Chine c'est une architecture de confiance et de transformation partagée»    Le chinois Henan Kailei installe à Khouribga une unité cryogénique de nouvelle génération destinée aux industries extractives    Le système américain SubAir équipe pour la première fois un stade au Maroc, une première en Afrique du Nord    Le CNOM adopte à l'unanimité les rapports et les nominations de l'exercice 2024    Les pèlerins affluent vers le Mont Arafat pour accomplir le rite le plus important du Hajj    Challenge N°972 Du 6 au 12 juin 2025    Le Panama accueille un haut responsable parlementaire marocain après avoir suspendu ses relations avec le Polisario    Ericsson et Orange Maroc concluent un accord stratégique pour étendre le cœur de réseau en vue de la 5G autonome    Maroc Telecom scelle un accord social majeur avec le Syndicat national des télécommunications    Les prévisions du vendredi 6 juin    Une délégation militaire marocaine en Mauritanie pour renforcer la coopération    Alerte météo : Temps chaud samedi et dimanche dans plusieurs régions    Marhaba 2025 : Baitas fait état de 520 traversées hebdomadaires prévues    Festival Printemps du théâtre : Taroudant célèbre la diversité scénique marocaine    Un appel présidentiel entre Trump et Xi Jinping ouvre la voie à une nouvelle ère dans les relations sino-américaines    Rencontre diplomatique de haut niveau à Pékin réaffirmant l'importance des relations sino-japonaises    Voyage du thé avec trois Marocaines en Chine : à la recherche d'une saveur enracinée entre deux cultures    Kongo Music Expo. Une plateforme d'échange pour l'industrie musicale    Maroc- Côte d'Ivoire : Un concert pour fêter la diversité culturelle    Le Festival Gnaoua 2025 annonce les artistes qui feront vibrer les scènes de la plage et du Borj Bab Marrakech    Dakhla accueille le festival du cinéma au carrefour des Suds et de la création française    Ce qu'il faut savoir sur la 1ère édition du Casablanca Music Week    Grenade : La plateforme web des billets de l'Alhambra attaquée depuis la Russie, la Chine et le Maroc    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Quand Kigali s'invite au Sahara : Les dérives d'une diplomatie opportuniste
Publié dans Maroc Diplomatique le 04 - 06 - 2025

La visite officielle de Paul Kagame en Algérie, entamée mardi pour deux jours, a abouti à la signature de plusieurs accords et mémorandums d'entente dans divers secteurs. Mais au-delà de ces protocoles bilatéraux, la rencontre a été marquée par une déclaration du président rwandais qui suscite l'étonnement et interroge sur la posture d'ingérence qu'il s'emploie à cultiver, notamment dans les dossiers africains qui ne relèvent ni de sa compétence ni de ses priorités nationales.
Au palais présidentiel algérien, le président rwandais, fidèle à son goût pour les déclarations intempestives, a pris fait et cause pour la position algérienne sur le dossier du Sahara. « Nous avons échangé les vues sur les zones de tensions et de conflits en Afrique et souligné notre soutien au peuple sahraoui et à son droit à l'autodétermination à travers un référendum libre, régulier et juste, conformément aux décisions de la légalité internationale », a-t-il déclaré, franchissant une ligne qui ne concernait en rien l'objet de sa visite.
Cette sortie de Paul Kagame, pour le moins inattendue et déconnectée du cadre de coopération économique et technique initial, est révélatrice d'une certaine duplicité : sous couvert de signature d'accords bilatéraux, c'est un véritable alignement diplomatique qui s'opère, confortant Alger dans ses desseins de déstabilisation régionale. Car l'Algérie, isolée sur la scène diplomatique internationale, multiplie ces dernières années les alliances de circonstances pour légitimer son soutien aux séparatistes du Polisario. Et elle trouve en Paul Kagame un allié de circonstance, malgré les réalités internes explosives de son propre pays.
Le président rwandais n'en est pas à son coup d'essai. Au cœur de l'Afrique, il est accusé depuis des décennies d'alimenter les tensions en République démocratique du Congo, en soutenant et en armant des groupes rebelles qui sèment le chaos dans l'est du pays. Cette ingérence permanente, doublée d'un passé encore brûlant de génocide, devrait inciter le dirigeant rwandais à la prudence plutôt qu'à la projection diplomatique hors de son aire d'influence. Pourtant, en Algérie, il s'érige en donneur de leçons sur un conflit saharien dont il ne maîtrise ni la complexité historique ni les dynamiques régionales.
Lire aussi : Mohammed Benhammou : « L'Algérie doit sortir de l'impasse et accepter la dynamique politique autour du Sahara »
Le paradoxe est d'autant plus saisissant que Paul Kagame s'était récemment distingué par des propos nuancés sur le Maroc, faisant part en octobre 2021, de son « grand estime et de son amitié pour Sa Majesté le Roi Mohammed VI, exprimant sa forte admiration pour les nombreuses réalisations accomplies par le Maroc devenu, sous le leadership du Souverain, un modèle de référence en Afrique dans divers domaines. » Cette volte-face soudaine, au mépris de ses propres analyses, semble davantage dictée par l'opportunisme diplomatique que par une quelconque conviction politique.
Au-delà des formules creuses et des signatures protocolaires, la connivence entre Alger et Kigali révèle une convergence de tactiques : d'un côté, une Algérie en mal de crédibilité internationale, qui cherche à se repositionner sur l'échiquier maghrébin en instrumentalisant le dossier saharien ; de l'autre, un Rwanda toujours prompt à jouer les trouble-fêtes, y compris loin de ses frontières, pour détourner l'attention des accusations qui pèsent sur lui au sein de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs.
La question qui se pose désormais est celle de la légitimité de cette alliance. Qu'a à voir Paul Kagame avec l'autodétermination d'un peuple saharien dont il ignore jusqu'aux subtilités historiques et tribales ? Et à quel titre un chef d'Etat dont le bilan est entaché par de graves accusations de soutien aux rébellions congolaises se permet-il de donner des leçons de légalité internationale ?
Dans ce théâtre des alliances de circonstance, l'Algérie et le Rwanda partagent un dénominateur commun : un passé récent marqué par les ingérences et la déstabilisation de leurs voisins. L'Algérie, par ses soutiens au Polisario et ses interférences dans les affaires sahéliennes, notamment au Mali et en Libye, se trouve elle-même contestée. Le Rwanda, quant à lui, fait face à une défiance croissante de ses partenaires africains, notamment l'Afrique du Sud, qui l'accuse d'avoir assassiné des Casques bleus sud-africains en RDC.
Les gesticulations diplomatiques auxquelles se sont livrés Paul Kagame et Abdelmadjid Tebboune à Alger apparaissent donc pour ce qu'elles sont : une tentative de masquer l'isolement de deux régimes en mal de légitimité sur la scène africaine. Mais elles ne sauraient occulter le fait que, ni l'un ni l'autre, n'ont la crédibilité morale ou politique pour s'ériger en arbitres des différends sahariens.
Dans un contexte géopolitique, cette sortie conjointe apparaît comme un énième coup d'éclat sans lendemain, dont la portée réelle est aussi incertaine que la sincérité de ses auteurs.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.