Du 10 au 20 juin, les marines française et marocaine codirigent l'exercice naval international SEA BORDER 25, mobilisant huit pays riverains de la Méditerranée occidentale. Objectif affiché : renforcer une réponse commune aux menaces qui pèsent sur la sécurité maritime régionale. Organisé dans les eaux au large de Toulon sous l'égide du commandement maritime français pour la Méditerranée et la mer Noire, l'exercice SEA BORDER 25 réunit les forces navales de huit pays membres de l'Initiative 5+5 Défense : l'Espagne, l'Italie, la Libye, Malte, le Maroc, la Mauritanie, la Tunisie et la France. La co-direction franco-marocaine de ces manœuvres illustre la densification du partenariat stratégique entre Paris et Rabat en matière de sécurité régionale. La multiplication des trafics illicites, les risques de piraterie et les migrations non maîtrisées font de la Méditerranée occidentale un théâtre de menaces hybrides. L'enjeu sécuritaire dépasse désormais les seules considérations nationales. Pour les Etats membres du groupe 5+5, la coopération navale constitue un levier essentiel pour garantir la stabilité de leurs zones économiques exclusives et de leurs routes maritimes. SEA BORDER 25 offre une plateforme opérationnelle pour tester l'interopérabilité des marines, améliorer les capacités de réponse rapide face aux situations de crise et renforcer la coordination des centres de surveillance maritime. Les scénarios simulés intègrent notamment des interceptions de navires suspects, des sauvetages en mer, et des réponses à des menaces asymétriques comme le terrorisme maritime ou le sabotage d'infrastructures portuaires. Lire aussi : ONU: La rhétorique sélective et fallacieuse de l'Algérie sur le Sahara marocain mise à nu devant le C24 Pour le Royaume, cette participation active témoigne de sa montée en puissance dans l'architecture de sécurité en Méditerranée. Disposant d'un littoral stratégique et d'une marine en cours de modernisation, le Maroc apparaît comme un partenaire de plus en plus incontournable dans les dispositifs euro-méditerranéens de sécurité, aux côtés de la France, de l'Espagne et de l'Italie. Au-delà de l'exercice en cours, Rabat multiplie les partenariats de défense avec les puissances occidentales, investissant dans des programmes de surveillance côtière, de lutte anti-mines et d'intégration de technologies navales avancées. Cette diplomatie navale active conforte sa posture d'Etat-pivot entre Afrique, Atlantique et Méditerranée. Dans un communiqué, le commandement maritime français a rappelé que SEA BORDER 25 s'inscrivait dans une logique de « coopération opérationnelle concrète pour une Méditerranée sûre et stable ». La coordination entre les unités engagées – bâtiments de surface, patrouilleurs rapides, unités de soutien logistique et hélicoptères embarqués – témoigne d'une volonté partagée de répondre aux menaces transversales par une approche collective et mutualisée. Au fil des années, l'Initiative 5+5 s'est imposée comme un cadre informel mais pragmatique de coopération multilatérale sur la rive nord et sud de la Méditerranée. L'exercice SEA BORDER, reconduit annuellement, en est l'une des traductions les plus visibles et opérationnelles.