Les services de renseignement italiens sont appelés à renforcer leur vigilance face aux risques d'infiltration terroriste, notamment à la lumière des révélations récentes de La Vanguardia sur un rapport des services de renseignement espagnols (Centro Nacional de Inteligencia, CNI). Celui-ci souligne que des éléments du polisario, ayant bénéficié du programme "Vacances en paix", occupent désormais des postes de commandement au sein de groupes jihadistes actifs dans le Sahel. Un article publié sur le site italien nicolaporro.it, signé par le journaliste Costantino Pistilli, revient sur le rapport confidentiel des services de renseignement espagnols récemment dévoilé par le quotidien La Vanguardia. Ce rapport met en lumière l'implication croissante d'éléments du polisario dans les réseaux jihadistes du Sahel. Au-delà de l'Espagne, Pistilli met en garde contre des risques sécuritaires imminents pour l'Italie, notamment à travers des programmes humanitaires susceptibles d'être exploités à des fins idéologiques. Des éléments du polisario occupent des postes de commandement au sein de groupes terroristes Les services de renseignement espagnols, souligne le journaliste, alertent sur une montée préoccupante du terrorisme jihadiste dans le Sahel. Des éléments du polisario radicalisés, originaires des camps de Tindouf sous le contrôle du groupe séparatiste et son parrain algérien, ont rejoint des groupes terroristes tels que al-Qaïda au Maghreb islamique (Jama'at Nusrat ul-Islam wa al-Muslimin, JNIM) ou Daesh au Sahel (Islamic State's West Africa Province, ISWAP). Certains d'entre eux occupent même des postes de commandement, profitant d'une connaissance approfondie des cultures européennes, ce qui augmente considérablement le risque d'opérations terroristes ciblées en Europe. Le journaliste s'arrête dans son article sur un élément particulièrement inquiétant : plusieurs de ces individus ont participé au programme humanitaire espagnol « Vacances en paix ». Ce dispositif consiste à accueillir chaque année durant l'été chez des familles espagnoles des enfants issus des camps de Tindouf. Toutefois, selon le CNI, ce programme a été détourné de ses objectifs humanitaires, servant d'outil d'endoctrinement idéologique. Un dispositif comparable existe en Italie sous le nom d'« ambassadeurs de la paix », fait remarquer Costantino Pistilli. Ces jeunes, devenus adultes, ont été récupérés par des réseaux idéologiques et terroristes, devenant des relais efficaces du jihadisme grâce à leur maîtrise des langues européennes, leur connaissance des sociétés occidentales et leur mobilité accrue. Le journaliste relaie l'inquiétude des services espagnols quant à la facilité pour ces profils de se fondre dans la population européenne, notamment via les routes migratoires qui conduisent aux îles Canaries, mais aussi à l'Italie, désormais considérée comme une cible potentielle d'infiltration terroriste. Ces circuits migratoires, parfois peu surveillés, constituent une porte d'entrée pour des profils à haut risque, ce qui impose une vigilance accrue des autorités. Face à cette menace diffuse mais réelle, le journaliste italien appelle clairement à une mobilisation renforcée des services de renseignement italiens. Il les invite à accroître leur vigilance face à cette menace et à surveiller étroitement les canaux d'accès humanitaires et migratoires, pour éviter toute exploitation malveillante. Pistilli insiste également sur la nécessité de renforcer la coopération avec les partenaires régionaux les plus fiables, en particulier le Maroc. La présence stratégique et l'action proactive de ce dernier dans le Sahel contre les réseaux terroristes en font un allié essentiel pour la sécurité euro-méditerranéenne. Le Maroc, par sa diplomatie active et ses capacités opérationnelles sur le terrain, constitue un pilier dans la lutte contre la radicalisation et le terrorisme dans une région clé pour la stabilité globale. Le journaliste conclut sans détour que le polisario ne peut plus être perçu uniquement comme un acteur dans le conflit du Sahara. Il constitue désormais un maillon actif d'un axe de déstabilisation plus large, à la croisée des intérêts jihadistes, des réseaux criminels transnationaux et des rivalités géopolitiques. Cette transformation fait du polisario un facteur déterminant dans une zone devenue l'épicentre du terrorisme mondial, avec des implications directes sur la sécurité européenne.