L'organisation de la première édition du festival "Africa Day Fest" à Las Palmas a suscité une vive controverse dans les milieux politiques et civils des îles Canaries, après l'exclusion d'un représentant pro-polisario de l'événement. Aucun symbole de la soi-disant « république sahraouie » n'a été inclus dans les activités officielles de cette manifestation, qui s'est tenue samedi au parc Santa Catalina, avec le soutien des autorités locales de Las Palmas et de la fondation Casa África. Le Maroc a été désigné comme pays invité pour cette édition, en raison du poids de sa diaspora dans l'archipel et de ses liens historiques avec les îles Canaries. Le royaume, qui abrite l'une des plus grandes communautés africaines en termes de représentation, a présenté un riche éventail culturel, avec des spectacles musicaux, danses traditionnelles, plats typiques tels que le couscous, la pastilla, les pâtisseries marocaines et le thé à la menthe, sans oublier des démonstrations d'artisanat et de vêtements traditionnels. La diplomatie marocaine était représentée par Fatiha El Kamouri, consule générale du Royaume aux îles Canaries, en présence de représentants officiels de divers pays africains, donnant à l'événement une dimension diplomatique illustrant l'ouverture régionale du Maroc. La cheffe cuisinière marocaine Bouchra El Aouni, en charge de la gastronomie lors de l'événement, a exprimé sa fierté de représenter le Maroc, affirmant que le festival a été une opportunité de rapprochement des cultures et un pont renforçant les liens entre la diaspora marocaine et la société canarienne. Malgré l'ambiance festive, un certain climat de tension a marqué la manifestation après l'exclusion de l'association "Liberté pour le peuple sahraoui" et de sa présidente, la séparatiste Sakinah Ndai, qui a protesté contre ce qu'elle a qualifié de discrimination politique. En réponse à ces accusations, Kingsley Odise, président de la Fédération africaine des Canaries, a expliqué que ladite association n'est pas membre officiel de la fédération et que son exclusion était justifiée par la tentative d'introduire des slogans et symboles politiques, contraires à l'esprit du festival. Il a déclaré à la presse qu'ils ne peuvent pas permettre qu'un festival culturel ouvert soit transformé en une arène de conflit politique, soulignant que ce festival célèbre l'identité et la diversité africaines, pas les divisions politiques. La polémique a également visé la fondation Casa África, accusée par le parti local "Nueva Canarias" de restreindre la représentation africaine en ne reconnaissant pas le drapeau du polisario et en affichant la carte complète du Maroc sur les supports du festival. Les organisateurs ont fermement rejeté ces critiques, réaffirmant le caractère culturel, pluriel et non-politique de l'événement. En dehors des tensions, le festival a offert une riche programmation artistique, mettant en lumière la diversité culturelle africaine : danses traditionnelles, activités pour enfants, exposition d'art du Cameroun, séances de dédicace d'auteurs équatoguinéens. Des délégations du Sénégal, du Nigeria, du Ghana, de la Sierra Leone, de la Guinée, du Cap-Vert, de la Mauritanie et de la Gambie étaient présentes. La prochaine édition sera accueillie par la Guinée équatoriale, ont annoncé les organisateurs. Malgré les tentatives de perturbation, ce festival a illustré l'acceptation diplomatique et sociale du Maroc auprès des milieux canariens et africains, constituant une occasion symbolique de réaffirmer la souveraineté marocaine sur ses provinces du sud, marquée par une présence marocaine affirmée et l'absence totale de représentations séparatistes.