La première édition du African Day Fest, organisée par la Fédération des associations africaines des Canaries (FAAC) pour exprimer la reconnaissance des communautés africaines à l'égard de la population canarienne ayant accueilli des embarcations migrantes, a été marqué par l'expulsion du Polisario des festivités. Le président de la FAAC, Kingsley Odiesi, a justifié cette mise à l'écart par la volonté d'interdire toute «symbologie politique comme drapeaux, fanions ou affiches de propagande de quelque nature que ce soit» dans l'enceinte de la manifestation. Le rassemblement, qui s'est tenu à l'arrière du parc Santa Catalina, a honoré le Maroc comme pays hôte, «car sa communauté est la plus nombreuse dans l'archipel et le Royaume constitue l'un des voisins les plus proches de la région», a affirmé M. Odiesi. La participation marocaine a permis de présenter au public la richesse de son art culinaire, de son artisanat et de ses danses populaires. Parmi les autres pays représentés figuraient le Cameroun, le Sénégal, la Mauritanie, le Nigéria, la Sierra Leone, le Ghana, la Guinée équatoriale, la Guinée Conakry, la Gambie et le Cap-Vert. M. Odiesi a précisé que le Polisario avait autrefois «adhéré» à la FAAC par le biais de l'Association des femmes africaines des Canaries (AMAC) mais qu'il ne figure plus parmi ses membres. La désignation du pays hôte du festival (le Maroc cette année) est déterminée par un vote interne entre les représentants des pays membres de la FAAC. Selon M. Odiesi, l'accord collectif prévoit de mettre à l'honneur, chaque année, la communauté africaine la plus représentée dans l'archipel. La prochaine édition devrait être présidée par la Guinée équatoriale. Un festival riche en couleurs Au-delà cette parenthèse, l'événement s'est distingué par l'abondance de mets traditionnels. Une cuisinière marocaine proposait le rituel du thé à la menthe, versé en hauteur pour exhaler son arôme et en exalter la mousse. Des douceurs sucrées, des pastillas au poulet et un couscous aux légumes et à la viande complétaient la présentation marocaine. La cérémonie inaugurale a été marquée par l'allocution du président de la FAAC, entouré de représentants consulaires, parmi lesquels celui du Maroc. «Je suis fière que le Maroc organise cette fête, cela nous rapproche davantage des Canariens», confiait Bouchra El Aouni, chef cuisinière. Des prestations artistiques se sont succédé tout au long de la journée, avec les chorégraphies du groupe Bucag accompagné de DJ Miguelito, le spectacle du collectif Afro Kids, la présentation de la revue Akiba fondée par Elizabeth Enseñi Mba (Guinée équatoriale), les œuvres picturales du Camerounais Hirowgan Ngila et les lectures de la romancière Leonora Angono Asumu Mangue.