L'heure n'est plus aux menaces voilées, mais aux sommations explicites. Dans une séquence inédite par sa brutalité verbale et sa logique de confrontation directe, Israël a sommé les habitants d'un arrondissement entier de Téhéran d'évacuer, promettant des frappes imminentes. En miroir, l'Iran a exhorté les habitants de Tel-Aviv à fuir définitivement, laissant entendre que la retenue jusque-là affichée à l'égard des cibles civiles pourrait ne plus prévaloir. « Nous avions évité les zones habitées. Rien ne garantit que ce choix tienne encore », avertit une source militaire iranienne. Le ton a changé. À Téhéran, on parle d'une riposte mesurée, mais d'une patience épuisée. À Moscou, le Kremlin assure que l'Iran agit en légitime défense. Le soutien russe à la position iranienne ne surprend plus, mais il confirme un alignement stratégique désormais assumé. Lire aussi : Iran- Israël : Vers une impasse diplomatique pour les négociations À Jérusalem, le Premier ministre Benyamin Netanyahu, isolé mais déterminé, voit dans chaque raid « un pas de plus vers l'inévitable ». De l'autre côté, les adversaires d'Israël ne menacent plus : ils préviennent. Le langage de la dissuasion se mue en logique de représailles. La ligne rouge, si elle existait encore, semble franchie. Ce qui s'annonce n'a plus les contours d'une guerre préventive, mais bien d'une rupture stratégique, où chacun renonce à l'illusion d'impunité. Une nouvelle phase de la confrontation pourrait désormais s'ouvrir, avec des implications régionales majeures.