La gestion des aides aux éleveurs marocains souffre d'un manque de précision et de transparence. Pour remédier à ces lacunes, un nouveau recensement du cheptel est prévu, afin d'assurer un soutien plus juste et adapté, tout en préservant la pérennité du secteur face aux défis climatiques et économiques. Les autorités renforcent leur engagement envers le secteur de l'élevage, en visant une meilleure organisation et une gestion transparente des aides destinées aux éleveurs. Lors d'une séance de travail tenue le 18 juin à la Chambre des représentants, M. Ahmed El Bouari, ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, a présenté les grandes lignes du programme visant à restructurer durablement le cheptel national et à optimiser l'accompagnement des professionnels du secteur. Parmi les mesures phares figure la réalisation d'un second recensement exhaustif du cheptel, couvrant les bovins, ovins, caprins et camélidés. Cette opération sera encadrée par des commissions mixtes réunissant les ministères de l'Intérieur, de l'Agriculture et des Finances. Une collaboration étroite qui illustre la volonté des autorités d'assurer une coordination optimale entre les différents acteurs institutionnels. Ahmed El Bouari a insisté sur le rôle clé des gouverneurs et des walis dans la supervision de la mise en œuvre du programme. Ces instances locales seront associées à des commissions dédiées qui auront pour mission de veiller à la bonne distribution des aides. Lire aussi : Un recensement national pour évaluer la situation de l'élevage au Maroc Le ministre a également évoqué la nécessité de trouver un équilibre entre les intérêts des agriculteurs et ceux des consommateurs. Il a affirmé que la durabilité du secteur agricole passe par la pérennité des exploitations, tout en précisant que son ministère s'attache à éviter une surcharge des agriculteurs, notamment sur le plan de la main-d'œuvre, pour préserver la viabilité de leurs activités. Saluant l'expertise reconnue des éleveurs marocains, Ahmed El Bouari a rappelé que cette compétence leur permet de rester compétitifs sur la scène internationale, particulièrement en Europe. Il a reconnu les défis liés à la sécheresse persistante, mais a assuré que des efforts importants sont en cours pour renforcer la résilience du secteur. Sur la question du soutien aux fourrages, le ministre a précisé que l'aide sera désormais attribuée en fonction du nombre réel de têtes de bétail détenues par chaque éleveur, un ajustement important par rapport aux pratiques antérieures qui favorisaient davantage les petits exploitants. Ce dispositif vise à une meilleure équité et à une allocation plus efficace des ressources. Enfin, le ministre a mis en avant l'importance accordée au développement de la recherche agricole, considérée comme un levier essentiel pour faire face aux enjeux climatiques. Le ministère travaille sur des programmes de développement de variétés agricoles résistantes à la sécheresse et adaptées aux transformations environnementales, dans le cadre d'une stratégie nationale ambitieuse.