Le président de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadéra, a été évacué en urgence dans la nuit de vendredi à samedi vers un pays étranger pour des raisons de santé préoccupantes, ont indiqué plusieurs sources proches de la présidence et de son entourage familial. Selon des informations concordantes obtenues par le Courrier National Centrafricain (CNC), l'état du chef de l'Etat aurait soudainement empiré après un malaise survenu lors d'une réunion gouvernementale. Les faits se seraient déroulés dans la soirée du vendredi 21 juin. Alors qu'il participait à une réunion de travail avec plusieurs ministres, le président aurait ressenti un malaise, qu'il aurait tenté de dissimuler, poursuivant les échanges sans alerter son entourage. Toutefois, une fois rentré à sa résidence officielle, son état de santé se serait rapidement dégradé, avec des symptômes alarmants rapportés par des témoins : vomissements hémorragiques, diarrhées sévères, et une extrême fatigue. Il aurait même chuté en tentant de gravir un escalier intérieur, aggravant son état. Devant l'urgence de la situation, une évacuation médicale a été décidée dans la nuit. Un avion sanitaire privé aurait été mobilisé depuis l'étranger, atterrissant dans la capitale peu avant l'aube. Le chef de l'Etat a quitté Bangui peu après 3 heures du matin, accompagné de son médecin personnel et de son épouse Tina Touadéra. La destination précise n'a pas été officiellement communiquée, mais plusieurs sources diplomatiques évoquent une évacuation vers la Belgique, via le Gabon. Lire aussi : Présidentielle 2025 en Côte d'Ivoire: Alassane Ouattara désigné candidat par son parti, le RHDP Aucune déclaration officielle n'a encore été émise par la présidence centrafricaine quant à l'état de santé du président, ni sur la durée présumée de son absence. Le silence entretenu par les autorités alimente les spéculations, d'autant que, depuis plusieurs mois, des rumeurs circulaient en coulisses sur la santé fragile du chef de l'Etat, bien que systématiquement démenties ou minimisées par son entourage. Faustin-Archange Touadéra, soucieux de projeter une image de stabilité et de contrôle, aurait évité tout recours visible à des soins hospitaliers, préférant traiter ses problèmes de santé dans la discrétion la plus stricte. Cette évacuation médicale surprise intervient dans un contexte politique tendu en Centrafrique, où le président concentre depuis plusieurs années une grande partie des pouvoirs exécutifs, dans un pays toujours marqué par l'instabilité sécuritaire et les interférences extérieures. L'absence prolongée du chef de l'Etat, si elle se confirme, pourrait susciter des interrogations institutionnelles, voire raviver les tensions au sein des cercles du pouvoir. Pour l'heure, aucune indication ne permet d'évaluer avec certitude la gravité de son état. Plusieurs chancelleries occidentales, en lien avec leurs représentations à Bangui, surveillent étroitement l'évolution de la situation. Si l'information de son transfert en Belgique se confirme, cela pourrait indiquer un recours à un plateau médical hautement spécialisé. Le gouvernement centrafricain est attendu sur une clarification rapide. Dans un pays où les précédents d'évacuations médicales dissimulées ont souvent été synonymes de crises de gouvernance, la transparence sera essentielle pour éviter toute vacance du pouvoir ou instabilité institutionnelle.