Le Moyen-Orient retient son souffle. Pour la première fois depuis le déclenchement brutal des hostilités israélo-iraniennes le 13 juin, un ton inhabituellement mesuré vient de résonner dans le tumulte des missiles : celui de Donald Trump. Le président américain, rarement avare en déclarations belliqueuses, a salué lundi soir… l'Iran. Oui, salué, pour avoir averti à temps de son attaque contre la base américaine d'Al-Udeid au Qatar, évitant ainsi toute perte humaine ! Il y a quelques jours à peine, les Etats-Unis pulvérisaient les installations nucléaires de Fordo, Natanz et Ispahan, « dévastant », selon le Pentagone, une part significative du programme atomique iranien. En réponse, Téhéran a choisi une cible hautement symbolique : la plus grande base militaire américaine au Moyen-Orient, située à quelques kilomètres des gratte-ciels paisibles de Doha. LIRE AUSSI : Le Qatar déjoue une attaque iranienne Mais là où l'on attendait le feu, c'est le verbe qui a surpris. Trump parle de « très faible riposte » et remercie Téhéran. Puis il enchaîne : « Peut-être que l'Iran peut maintenant avancer vers la paix et l'harmonie ». Un appel aussi lancé à Israël, alors même que ses avions pilonnent encore les faubourgs de Téhéran, ciblant centres de commandement, prison d'Evine et quartiers militaires. Cette soudaine retenue américaine cache-t-elle une tentative de désescalade ? Ou un calcul stratégique face à un engrenage devenu incontrôlable ? Car pendant ce temps, les bilans humains s'alourdissent : plus de 400 morts en Iran, essentiellement civils. En Israël, 24 morts à cause des tirs de représailles. Et la peur d'une extension régionale n'est plus une hypothèse mais une crainte partagée. L'Irak tire la sonnette d'alarme, le Golfe ferme son ciel, et les cours du pétrole font une embardée spectaculaire. Dans cette agitation, une certitude : les lignes rouges ont été franchies. Le détroit d'Ormuz, point névralgique du commerce mondial de pétrole, reste une inquiétude constante. L'ambassade américaine à Doha appelle ses ressortissants à se mettre à l'abri. Les Emirats et l'Arabie saoudite condamnent, sans équivoque, la riposte iranienne.