Bien que le taux de remplissage des barrages ait enregistré une amélioration par rapport à l'an dernier, les réserves en eau du Maroc restent insuffisantes face à l'effet de la chaleur et de l'évaporation ainsi qu'à la demande croissante. Le stress hydrique persiste, soulignant l'urgence de solutions durables et concertées. Malgré une hausse annuelle du taux de remplissage, les réserves hydriques des barrages marocains continuent de s'amenuiser, sous l'effet conjugué de la chaleur estivale, de l'évaporation et de l'envasement. Selon les données officielles publiées par le ministère de l'Equipement et de l'Eau, le taux de remplissage global des barrages s'élève à 37,51 % au 5 juillet 2025, contre 30,14 % à la même période l'année précédente, soit une progression de 7,37 points qui, bien qu'encourageante, reste en deçà des seuils de sécurité. Le volume d'eau stocké atteint actuellement 6 286,93 millions de m3, pour une capacité totale estimée à 16 762,51 millions de m3. Cette amélioration ne masque cependant pas la fragilité structurelle du système hydrique national, confronté à des apports en eau limités. À titre d'exemple, les apports hydriques en début d'été n'ont pas dépassé 2,64 millions de m3, alors que les quantités déstockées avoisinent les 14,57 millions de m3. Un déséquilibre préoccupant qui illustre l'intensité du stress hydrique. Lire aussi : Le président comorien met en avant le partenariat stratégique entre son pays et le Maroc Les neuf grands bassins hydrauliques du Royaume présentent des situations contrastées. Certains affichent des niveaux rassurants, comme celui du Bouregreg (64 %) ou du Loukkos (57,13 %). Le bassin du Sebou, le plus vaste en volume, affiche également un bon niveau avec près de 2 777,56 millions de m3 stockés, soit un taux global de 50 %. Le barrage Al Wahda y joue un rôle clé, retenant à lui seul plus de 1 905 millions de m3. D'autres régions sont en revanche en situation critique. Le bassin de l'Oum Er-Rbia, pourtant stratégique, n'atteint que 11,44 %, malgré des précipitations printanières sur le Moyen Atlas. Dans le sud, le Souss-Massa stagne autour de 20 %, et le Drâa-Oued Noun à 34 %, témoignant d'un déséquilibre territorial inquiétant. Face à cette pression, les autorités misent sur une approche intégrée : accélération des projets de dessalement, transfert d'eau entre bassins, recharge des nappes phréatiques, et développement des ressources non conventionnelles. Les experts appellent également à une rationalisation urgente de la consommation, notamment dans le secteur agricole, pour préserver la sécurité hydrique à moyen et long terme.