Le Gabon détient, en 2024, un triste record sur le continent africain : celui du pays imposant les taxes et redevances les plus élevées sur les vols internationaux. C'est ce que révèle le rapport annuel de l'Association des compagnies aériennes africaines (AFRAA), intitulé « AFRAA Taxes and Charges Study Review 2024 ». Selon l'organisation panafricaine, un passager quittant le territoire gabonais doit s'acquitter en moyenne de 297,70 dollars américains en taxes incluses dans le prix de son billet d'avion, un montant supérieur à la moyenne continentale, et en tête du classement africain. La Sierra Leone suit de très près avec 294 dollars, tandis que le Nigeria complète le podium avec 180 dollars de frais. Parmi les autres pays affichant une forte fiscalité aérienne figurent Djibouti, le Niger, le Sénégal, le Liberia, le Ghana, la République démocratique du Congo et le Tchad, où les montants oscillent entre 168,70 et 105,70 dollars. Une compétitivité fragilisée Cette fiscalité élevée soulève des préoccupations croissantes quant à la compétitivité du secteur aérien africain, déjà confronté à de nombreux défis structurels. L'AFRAA souligne dans son rapport que ces niveaux de taxation représentent un frein majeur à la connectivité intra-africaine, à la croissance du trafic aérien et à l'accessibilité pour les voyageurs. LIRE AUSSI : Inondations meurtrières au Texas : Plus de 100 morts À l'inverse, certains pays adoptent une politique plus souple. La Libye, le Malawi, le Lesotho, la Tunisie, le Botswana, le Maroc, l'Angola et l'Afrique du Sud figurent parmi les pays les moins chers en matière de taxes sur les billets internationaux, contribuant à rendre leurs hubs plus attractifs. Face à ces écarts et à la nécessité de renforcer la compétitivité du ciel africain, l'AFRAA formule plusieurs recommandations stratégiques. L'organisation appelle notamment à renforcer les accords bilatéraux et multilatéraux pour encourager la concurrence entre compagnies aériennes. En plus, il faut stimuler la coopération régionale entre transporteurs africains. Il est impératif aussi de moderniser les infrastructures aéroportuaires, encore souvent vétustes ou sous-dimensionnées. À l'heure où l'Afrique cherche à consolider son intégration économique et à stimuler le tourisme, la réduction des taxes aériennes pourrait constituer un levier clé de développement. Le rapport de l'AFRAA sonne donc comme un appel à l'action pour les autorités gabonaises et plus largement pour l'ensemble des décideurs du continent.