Dans un geste aux allures de bras de fer géopolitique, Donald Trump a lancé une salve commerciale qui pourrait redessiner les équilibres du commerce mondial. Lundi, le président américain a annoncé une surtaxe douanière d'au moins 25 % sur les produits provenant de 14 pays, parmi lesquels figurent le Japon, la Corée du Sud, la Thaïlande, ainsi que des pays africains tels que l'Afrique du Sud. Une mesure-choc, révélée par une série de lettres standardisées publiées sur sa plateforme Truth Social. Les lettres, quasi identiques, adressées principalement à des pays asiatiques, marquent une nouvelle escalade dans la stratégie de Trump : protéger l'économie américaine, même au prix d'un isolement commercial. À compter du 1er août – date encore « flexible » selon ses propres termes – ces surtaxes s'échelonneront de 25 % (pour le Japon, la Corée du Sud, ou encore la Tunisie) à 40 % (Laos, Birmanie). Le Cambodge et la Thaïlande, eux, écoperont de 36 %. LIRE AUSSI : Inondations meurtrières au Texas : Plus de 100 morts L'Afrique du Sud, seule puissance économique africaine citée explicitement, se verra imposer une taxe de 30 %. Pour l'heure, le Royaume n'est pas directement mentionné, mais les implications pour les chaînes d'approvisionnement globales, notamment dans les secteurs textile et électronique, laissent craindre des répercussions indirectes. Des soupçons sur la Chine, des menaces implicites Si les pays nommés semblent être la cible directe, l'intention réelle de Trump ne fait guère de doute. Il évoque des produits « présentés comme originaires de ces pays, mais qui proviennent d'ailleurs« , laissant entendre qu'il s'agit d'un contournement présumé des sanctions contre la Chine. Aucun nom n'est cité, mais le sous-entendu est limpide : Pékin reste dans le viseur. Plus inquiétant encore, Trump avertit que toute tentative de représailles serait immédiatement contrée par une surtaxe « de même ampleur« . Le message est clair : dans cette nouvelle version de la guerre commerciale, la dissuasion passe par l'intimidation tarifaire. Lorsque les journalistes lui ont demandé si la date du 1er août était définitive, Trump a répondu avec le flou calculé qui le caractérise : « Je dirais qu'elle est ferme, mais pas ferme à 100 % ». Interrogé sur la finalité de ces lettres, il a joué la carte de l'ouverture conditionnelle : « Je dirais finale, mais s'ils appellent avec une autre offre et qu'elle me plaît, alors nous le ferons ». Une économie américaine exposée, une Bourse prudente Ces droits de douane, qui seront en fin de compte payés par les importateurs américains, risquent d'alimenter l'inflation aux Etats-Unis en renchérissant le coût des produits étrangers. La Bourse de New York, bien que secouée par l'annonce, a terminé la séance en baisse mesurée, signe que Wall Street prend acte, sans panique, des soubresauts du trumpisme commercial.