À partir de la mi-juillet, Tanger adopte un nouveau système de gestion du stationnement confié à une société privée. Cette réforme, censée moderniser la ville et fluidifier la circulation, suscite déjà la polémique parmi les habitants et commerçants, inquiets de ses impacts sur leur quotidien et leur budget. Dès la mi-juillet, Tanger entamera une nouvelle phase dans l'organisation de ses espaces publics en mettant en œuvre un règlement municipal qui confie la gestion du stationnement automobile à une société privée, dans le cadre d'une délégation de service. Cette initiative, prévue par l'arrêté communal n°1357/2022, vise à moderniser la gestion urbaine à l'heure où la ville se prépare à accueillir d'importants événements internationaux et souhaite offrir des infrastructures répondant aux normes internationales. Cependant, ce projet ne fait pas l'unanimité. Les médias rapportent un mécontentement croissant parmi la population. Si certains y voient une réponse nécessaire à l'encombrement de la voirie et aux problèmes de stationnement désordonné, d'autres y perçoivent une nouvelle forme de privilège concédée à une entreprise privée, au détriment des droits des citoyens. Lire aussi : Le stationnement au cœur de la réforme de la mobilité urbaine Les autorités locales, pour leur part, défendent cette réforme en soulignant ses vertus : transparence, gestion optimisée, amélioration de la circulation et répartition équitable des espaces de stationnement. Le dispositif reposera sur des technologies modernes, incluant des outils numériques, une surveillance intelligente et des normes techniques précises. Des panneaux informatifs précisant les plages horaires et les tarifs sont en cours d'installation, et la signalisation est renforcée afin de mieux délimiter les zones interdites au stationnement et les emplacements réservés aux résidents, accessibles via un abonnement annuel. Malgré ces explications, de nombreux habitants expriment leur inquiétude. Dans certains quartiers, ils redoutent de devoir désormais payer pour stationner devant leur propre domicile, alors que les places de stationnement se font déjà rares. Les riverains dénoncent une mesure jugée injuste et contraignante, estimant qu'elle porte atteinte à leurs droits en tant que résidents. Ils s'interrogent sur la légitimité de devoir verser une contribution financière pour utiliser un espace devant chez eux. Les commerçants partagent ces craintes. Beaucoup considèrent que cette réforme risque d'alourdir les charges supportées par les citoyens et d'affecter négativement leur activité. Ils pointent du doigt la municipalité, qu'ils accusent d'avoir cédé un service public à une entreprise privée sans tenir compte des difficultés économiques des habitants. Tanger se trouve ainsi confrontée à un dilemme : concilier modernisation de l'espace urbain et respect du quotidien des citoyens. Reste à voir si ces nouvelles mesures permettront réellement d'améliorer la qualité de vie et l'accueil des visiteurs, comme l'espèrent les autorités locales.