Longtemps relégué au second plan dans les politiques publiques locales, le stationnement des véhicules en milieu urbain s'impose désormais comme un levier clé dans la réorganisation des déplacements en ville. Face à la montée des enjeux liés à la congestion, à l'occupation désordonnée de l'espace public et à la fluidité de la circulation, le ministère de l'Intérieur a décidé d'agir avec détermination pour accompagner les collectivités territoriales dans une réforme structurelle de la gestion du stationnement. Dans une réponse à une question écrite du député du groupe Haraki, Omar Elbaz, le ministre de l'Intérieur, M. Abdelouafi Laftit, a mis en avant les efforts déployés par son département pour moderniser ce service public. L'objectif affiché est clair : améliorer l'organisation des espaces de stationnement, optimiser leur gestion, et surtout, renforcer la qualité du service offert aux citoyens. Pour atteindre cette ambition, plusieurs leviers sont mobilisés. Le ministère encourage les communes à recourir à des formules de gestion innovantes, à travers la contractualisation avec des opérateurs privés, la création de sociétés de développement local (SDL), ou encore la mise en œuvre de délégations de service public. Ces mécanismes visent à introduire davantage de professionnalisme, de rigueur et d'efficience dans la gestion quotidienne des parkings urbains. Dans plusieurs grandes villes du Royaume, comme Casablanca, Rabat ou Tanger, des initiatives concrètes ont déjà vu le jour. Des conventions ont été signées avec des entreprises spécialisées pour assurer l'exploitation de parkings structurés et encadrés, offrant une alternative plus ordonnée aux stationnements informels. Cette ouverture vers le secteur privé permet non seulement de rationaliser l'offre de stationnement, mais aussi de répondre aux attentes croissantes des usagers en matière de sécurité, de commodité et de digitalisation des services. Lire aussi : Un nouveau parking en ouvrage de 142 places ouvre ses portes à Rabat En parallèle, les communes conservent leurs prérogatives en matière de régulation et de contrôle. Conformément aux dispositions de la loi organique 113.14, elles continuent à édicter les règlements relatifs aux conditions de stationnement sur la voie publique. Elles peuvent également prendre des mesures coercitives relevant de la police administrative, telles que les injonctions, les interdictions de stationner ou encore les autorisations spécifiques dans certaines zones sensibles. Ces mesures visent à fluidifier la circulation, limiter les infractions et garantir une utilisation plus rationnelle de l'espace urbain. Au-delà des aspects techniques de gestion, cette réforme s'inscrit dans une vision plus globale de la mobilité urbaine durable. Le ministre a ainsi rappelé que plusieurs agglomérations sont actuellement engagées dans l'élaboration ou la révision de leurs Plans de Mobilité Urbaine Durable (PMUD), des outils stratégiques visant à réorganiser de manière harmonieuse les déplacements urbains. Ces plans prennent en compte les différentes dimensions de la mobilité : transports publics, circulation routière, modes de déplacement doux, et bien sûr, stationnement. Ils contribuent à une meilleure répartition de l'espace entre les différents usagers, à une réduction de la congestion, à une amélioration de l'accessibilité et à la préservation de l'environnement urbain. Le stationnement y est envisagé comme un élément d'équilibre au service d'un espace public plus fonctionnel, mieux partagé, et plus adapté aux nouveaux modes de vie. La démarche du ministère de l'Intérieur s'inscrit dans une logique de gouvernance renouvelée, où la coopération entre les collectivités, les opérateurs privés et l'administration centrale devient un moteur de transformation. Il s'agit de bâtir un modèle de gestion du stationnement qui ne soit plus seulement une réponse ponctuelle à la rareté de l'espace, mais un véritable outil d'aménagement urbain, contribuant à la qualité de vie et à la modernité des villes marocaines.