L'Office National des Aéroports lance une étude d'un an sur la faune aux abords de six aéroports marocains. Objectif : mieux évaluer les risques liés aux oiseaux et autres animaux, et former les équipes pour prévenir les incidents et renforcer la sécurité aérienne. Plusieurs incidents récents survenus aux abords des aéroports marocains ont mis en lumière les risques importants liés à la présence d'animaux sauvages, en particulier les oiseaux. Ces collisions, appelées « bird strikes », peuvent entraîner des dommages matériels lourds et compromettre la sécurité des vols. Face à cette problématique, l'Office National des Aéroports (ONDA) a décidé, en juillet 2025, de lancer une étude approfondie portant sur la faune présente aux abords de six aéroports stratégiques du pays : Fès-Saïs, Nador-El Aroui, Oujda-Angad, Tétouan-Saniat R'mel, Al Hoceima-Chérif El Idrissi et Dakhla. Les récents accidents illustrent la gravité du phénomène. En juillet 2025, un vol de Royal Air Maroc en partance de Madrid a dû être annulé après une collision avec une nuée d'oiseaux, soulignant l'impact direct de la faune sur les opérations aériennes. De même, en septembre 2024, un Airbus A320 d'Air Arabia Maroc a subi des dégâts conséquents au décollage de l'aéroport de Tanger à cause d'un impact avec des oiseaux, provoquant l'interruption des vols pour des réparations. Plus récemment, en avril 2025, un avion privé Hawker XP800 a quitté la piste à Fès, occasionnant plusieurs blessés. Bien que la faune n'ait pas été officiellement identifiée comme cause de cet incident, cet événement met en exergue la nécessité d'une surveillance accrue aux abords des pistes. Face à ces enjeux, l'étude confiée par l'ONDA s'inscrit dans une démarche de prévention et de gestion des risques liés à la faune autour des aéroports. L'appel d'offres, réparti en six lots correspondant à chaque aéroport concerné, prévoit un suivi sur une durée d'un an. Le cabinet sélectionné devra réaliser des observations et des enregistrements sonores répartis sur au moins dix jours par saison, pour couvrir les phases critiques de migration et de passage des oiseaux, en coordination avec les autorités aéroportuaires. Lire aussi : La SADC confrontée à des défis de conservation de la faune Le travail du prestataire consistera à établir un inventaire détaillé des espèces présentes, leur nombre, leurs comportements ainsi que leur répartition géographique autour des aéroports. L'étude prendra également en compte les données météorologiques, les types de vols (altitude, mouvements), les cycles biologiques des animaux (nidification, migration, hivernage) et la localisation des zones sensibles, afin de proposer des mesures d'aménagement visant à réduire la présence animale dans les zones à risque selon les saisons. Un autre volet crucial de cette initiative est la formation du personnel aéroportuaire chargé de la prévention et de la gestion du péril animalier. Sur une durée minimale de trois jours, cette formation pratique et théorique renforcera leurs compétences en identification des espèces, en compréhension de leurs comportements et en mise en œuvre de stratégies efficaces pour limiter les risques liés à la faune. Cette consultation traduit une volonté forte de l'ONDA de mieux appréhender les interactions entre la faune et les infrastructures aéroportuaires, dans le souci d'assurer la sécurité des vols et la protection des installations. Elle illustre également une prise en compte accrue des enjeux environnementaux dans la gestion des aéroports, conjuguant sécurité et respect de la biodiversité locale. À travers ce programme, le Maroc s'engage à limiter les incidents causés par la faune et à garantir une meilleure sécurité pour le transport aérien, tout en développant une expertise locale dans la gestion des risques liés aux animaux sauvages dans les zones aéroportuaires.