Le ministre allemand des Finances, Lars Klingbeil, a appelé mercredi les Etats-Unis à engager des négociations « sérieuses » avec l'Union européenne (UE) dans le cadre du conflit douanier en cours, sans recourir à des « provocations ni à des menaces ». "Notre main reste tendue, mais nous n'accepterons pas tout", a déclaré le responsable social-démocrate à l'issue d'une rencontre avec son homologue français Eric Lombard, à Genshagen, près de Berlin. Les Européens souhaitent parvenir à un accord équitable avec les Etats-Unis, a affirmé Klingbeil, tout en soulignant la nécessité de préparer dès à présent des contre-mesures fermes pour protéger l'emploi et les entreprises en Europe. "Les droits de douane de Trump ne font que des perdants", a-t-il insisté, estimant que ces mesures menacent autant l'économie américaine que les entreprises européennes. Lire aussi : Donald Trump menace d'imposer des droits de douane de 35% sur les produits canadiens Le président américain Donald Trump avait auparavant évoqué des progrès dans les discussions avec l'UE et annoncé, samedi, l'instauration à partir du 1er août de droits de douane de 30% sur les importations de produits européens. En réponse, l'Union européenne envisage notamment de mettre en place des mesures tarifaires en retour si ces sanctions entrent en vigueur. Par ailleurs, Lars Klingbeil a réaffirmé son attachement à la mise en œuvre de la taxe minimale internationale sur les grandes entreprises, soulignant que le chancelier Friedrich Merz et lui étaient convenus "de tout faire pour que ce projet soit poursuivi". Cette taxation minimale, issue d'un accord initié par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et adopté par environ 140 pays, prévoit un taux d'imposition d'au moins 15% pour les multinationales réalisant plus de 750 millions d'euros de chiffre d'affaires, quel que soit le lieu où sont générés leurs bénéfices. Selon les médias allemands, Lars Klingbeil doit se rendre dans la soirée en Afrique du Sud pour participer à une réunion des ministres des Finances du G20, où la politique douanière des Etats-Unis devrait être abordée en marge des discussions.