Pendant plusieurs heures, l'Alaska a retenu son souffle. Un puissant séisme de magnitude 7,3, survenu mercredi au large des côtes, a déclenché une alerte au tsunami sur plus de 1.100 kilomètres de littoral. Une onde de choc tellurique, une onde de peur humaine. L'épicentre du tremblement de terre a été localisé à 87 kilomètres au sud de Sand Point, un village isolé de la péninsule d'Alaska. C'est là, au fond de l'océan, que la terre a libéré son énergie, secouant tout le flanc nord-est de la légendaire Ceinture de feu du Pacifique. Immédiatement, les autorités ont réagi : alerte tsunami, sirènes retentissantes, exode improvisé. Des centaines d'habitants de Kodiak, Cold Bay, King Cove et d'autres bourgades de cette région rude ont quitté leurs maisons, cherchant refuge sur les hauteurs, dans la précipitation, parfois dans le silence anxieux. À Kodiak, cité portuaire de 5.200 âmes, le centre des opérations d'urgence a ordonné l'évacuation partielle du centre-ville, craignant une montée brutale des eaux. Heureusement, la mer s'est montrée plus clémente que redoutée. Quelques heures plus tard, alors que le soleil déclinait sur les fjords et les forêts boréales, l'alerte a été levée. Les scientifiques ont confirmé qu'aucune vague majeure n'avait été générée. Il n'y aura pas de second drame. Pas cette fois. La mémoire du séisme de 1964 En Alaska, les tremblements de terre ne sont jamais anodins. Le territoire, placé sur une faille tectonique majeure, est l'un des plus sismiques de la planète. Les anciens n'ont rien oublié du séisme de 1964, le plus puissant jamais enregistré en Amérique du Nord, avec une magnitude de 9,2. Il avait rasé une partie d'Anchorage, emporté des dizaines de vies, et généré un tsunami meurtrier jusqu'à la Californie et Hawaï. LIRE AUSSI : Alerte au tsunami à Porto Rico à la suite d'un séisme de magnitude 7,6 dans les Caraïbes En juillet 2023 déjà, un autre séisme, de magnitude 7,2, avait frappé la même région. Là encore, aucune victime, mais une angoisse familière. Ce sont les caprices invisibles des plaques tectoniques, en perpétuel affrontement sous la croûte terrestre, qui rythment la vie des Alaskiens. Le séisme de ce mercredi n'a pas fait de morts, n'a pas inondé de villes, n'a pas emporté de vies. Mais il a réveillé les craintes, rappelé la fragilité, montré à nouveau combien ce territoire, beau et sauvage, vit au bord du gouffre tellurique.