Le journaliste marocain Mohamed El Bakkali, correspondant d'Al Jazeera, est en danger. Il se trouve actuellement à bord du Handala, un voilier humanitaire en route vers Gaza pour briser le blocus israélien. Or, l'armée israélienne est sur le point d'intercepter l'embarcation. Reporters sans frontières (RSF) appelle à sa protection immédiate. Mohamed El Bakkali couvre cette mission aux côtés du caméraman américain Waad Mohamed Salim Al Taii. Ils sont les seuls journalistes embarqués pour Al Jazeera, dans une opération à haut risque destinée à documenter l'acheminement de l'aide vers Gaza, un territoire enclavé, coupé du monde. Ce samedi 26 juillet, vers 20h15, le Handala naviguait à un peu plus de 100 kilomètres des côtes de Gaza lorsque l'armée israélienne s'est approchée. À bord, des journalistes et des députées françaises. Gabrielle Cathala (La France insoumise) a déclaré sur X : «L'armée israélienne est toute proche. Nous allons jeter nos téléphones dans l'eau. Gloire au peuple palestinien et à celles et ceux qui résistent.» Le Handala fait suite au Madleen, un autre navire arraisonné en juin alors qu'il tentait lui aussi de rejoindre Gaza. À son bord, étaient présentes l'eurodéputée Rima Hassan et la militante activiste Greta Thunberg. Les passagers avaient été expulsés en Jordanie. Rima Hassan avait été détenue trois jours. Depuis mars, Israël impose un blocus humanitaire quasi total à Gaza. La population palestinienne est au dernier stade de la famine. Selon les Nations unies, plus de 1 000 Palestiniens ont été tués depuis fin mai alors qu'ils tentaient simplement de se nourrir. «766 d'entre eux ont été tués à proximité des sites du GHF», a précisé Thameen Al-Kheetan, porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l'homme, à la BBC. Le travail de journalistes comme Mohamed El Bakkali est vital. Leur présence, leur regard, leur parole sont l'un des seuls liens entre Gaza et le reste du monde.