Deux ans après la catastrophe d'Al Haouz, les séquelles humaines et sociales restent profondes. Des centaines de familles survivent encore sous des tentes précaires, tandis que l'inaction des autorités alimente frustration et colère. Le 8 septembre, elles comptent porter leurs revendications à Rabat pour obtenir justice et relogement. Deux ans après le séisme meurtrier qui a frappé la région d'Al Haouz, les survivants continuent de subir les conséquences de la tragédie. À l'approche du 8 septembre, date anniversaire de la catastrophe, de nombreuses familles envisagent de manifester à Rabat, devant le Parlement, pour dénoncer l'inaction persistante et l'absence de réponses concrètes aux difficultés qu'elles rencontrent encore aujourd'hui. Selon la Coordination nationale des victimes, plusieurs centaines de foyers vivent toujours sous des tentes en plastique délabrées, dans des conditions précaires. Ces abris, conçus comme temporaires, sont régulièrement menacés de destruction, sans qu'aucune alternative de relogement pérenne ne soit proposée. La coordination dénonce un écart préoccupant entre la communication officielle et la réalité sur le terrain. Des milliers de familles attendent encore le versement de leurs indemnités de reconstruction, tandis que certains dossiers légitimes sont écartés en faveur de personnes privilégiées. De plus, certaines familles ont été contraintes de quitter leurs villages pour s'installer en ville, aggravant leur isolement et leurs difficultés économiques. Les aides existantes ne couvrent souvent que des travaux partiels, obligeant les sinistrés à financer eux-mêmes la finalisation de logements partiellement reconstruits. Lire aussi : « Tariq VTT », des vélos pour aller plus loin dans les montagnes d'Al Haouz Face à ces carences, la coordination appelle à un sit-in le 8 septembre pour réclamer la régularisation des dossiers exclus, le versement complet des indemnités pour toutes les victimes, qu'elles aient perdu leur logement entièrement ou partiellement, et l'ouverture d'une enquête indépendante sur la distribution des aides. La mise à disposition de logements dignes pour les familles toujours sous tente constitue également une exigence centrale. Les organisations civiles estiment que cette mobilisation est le reflet d'une situation qui ne peut plus attendre. La lenteur dans la gestion des aides et le suivi des dossiers accentue le sentiment d'abandon ; de plus la pression exercée pour que les habitants regagnent des maisons endommagées est jugée inadaptée et contre-productive. Depuis deux ans, les appels au gouvernement pour trouver des solutions concrètes restent sans effet. Plusieurs associations appellent désormais à une Intervention Royale afin de débloquer la situation et d'apporter un soulagement durable aux familles toujours en détresse. Deux ans après le drame, la situation des victimes d'Al Haouz souligne les limites des dispositifs d'urgence et la nécessité d'une approche plus transparente et efficace dans la gestion des catastrophes naturelles. Alors que l'anniversaire du séisme approche, des milliers de familles attendent encore des réponses tangibles pour transformer leur souffrance en perspectives concrètes de reconstruction et de stabilité.