Alors que la criminalité organisée gagne du terrain dans plusieurs pays européens, les capitales de l'Union européenne présentent des visages très différents en matière de sécurité face aux armes à feu. Si Bruxelles et Stockholm apparaissent aujourd'hui comme les épicentres de la violence liée aux gangs, d'autres capitales, de Vilnius à Tallinn, demeurent largement épargnées. La Belgique concentre l'attention avec Bruxelles, devenue en 2025 la capitale européenne la plus touchée par les fusillades. Les quartiers d'Anderlecht et de Molenbeek enregistrent une flambée de violences liées au trafic de drogue, avec 57 fusillades depuis janvier. « N'importe quel citoyen peut être touché par une balle perdue », a alerté le procureur du Roi dans un commentaire cité par Euronews. À Stockholm, la situation est tout aussi préoccupante : 55 fusillades ont déjà coûté la vie à neuf personnes cette année, souvent impliquant de jeunes tueurs à gages recrutés par les gangs. La France n'est pas épargnée : Marseille a connu en 2024 vingt-quatre morts liés aux règlements de comptes, un chiffre en baisse mais toujours alarmant. Selon le média européen, Amsterdam connaît moins de fusillades, mais les gangs privilégient désormais les explosifs : près de 200 attaques recensées en 2023. À Paris, les chiffres restent inférieurs à ceux de Marseille ou Bruxelles, mais la tendance est à la hausse, avec au moins quatre meurtres par balle en 2024. Rome connaît une criminalité comparable, dominée par des exécutions mafieuses. D'autres capitales comme Copenhague, Athènes, Lisbonne, Madrid ou encore Vienne font face à des incidents réguliers, souvent liés à la drogue ou aux mafias locales, mais sans atteindre le niveau systémique observé en Belgique ou en Suède. Prague constitue un cas particulier : généralement calme, elle a été marquée par une fusillade meurtrière à l'Université Charles en décembre 2023. À l'autre extrémité du spectre, Euronews rappelle que certaines villes restent largement préservées. Berlin, Dublin et Helsinki apparaissent relativement sûres, malgré quelques incidents isolés. Vilnius, Budapest, Varsovie, Bratislava, Luxembourg, La Valette et surtout Tallinn n'ont enregistré que très peu, voire aucun, cas de fusillade récente. Tallinn, capitale de l'Estonie, se classe même parmi les villes les plus sûres de l'UE en matière de violence armée. L'analyse montre une Europe divisée entre quelques foyers marqués par la criminalité organisée – Bruxelles, Stockholm, Marseille, Amsterdam – et une majorité de capitales où le risque pour la population reste faible. Mais l'essor des trafics, les tensions sociales et la circulation des armes laissent présager que la sécurité publique pourrait devenir un enjeu politique majeur pour plusieurs gouvernements européens dans les prochaines années.