Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, s'est indigné de la situation des réseaux sociaux, affirmant qu'ils sont devenus la « calamité de notre époque », critiquant notamment le recours de certaines familles aux règlements de comptes par écrans interposés. Le responsable gouvernemental a critiqué le fait que la liberté d'expression soit « parfois utilisée comme un simple slogan » pour justifier la diffamation. Dans une intervention devant la Chambre des conseillers, le ministre de la Justice a déclaré, en séance hebdomadaire consacrée aux questions orales, que le pouvoir exécutif n'a pas réussi à imposer des textes stricts et des sanctions dissuasives pour éviter « ce qui se passe sur ces réseaux ». Le ministre a critiqué ce qu'il a décrit comme « une mise à mort morale et éthique devant l'opinion publique » et s'est interrogé : « Quelle est la différence avec le fait de tuer quelqu'un physiquement ? Il n'y en a aucune ». Selon lui, l'un des points de faiblesse au sein du gouvernement est de ne pas avoir élaboré une loi à la hauteur réelle des dispositions de la Constitution, laissant certaines pratiques épargnées par la loi et protégées par une sorte de « noblesse perverse » au nom de la liberté d'expression. Le ministre a estimé que la vie des citoyens était en jeu à cause de cette situation, appelant à ne pas traiter les affaires privées dans l'espace public, et jugeant que ces phénomènes, lorsqu'ils se produisent, doivent être traités avec davantage de fermeté. « Si le gouvernement est incapable de proposer une loi, vous, en tant que conseillers, pouvez le faire, et nous la défendrons et l'appliquerons », a déclaré le ministre devant les élus, en ajoutant que la manière dont un certain nombre de crimes sont commis « n'est plus supportable », au point que « le citoyen n'est plus en mesure de s'asseoir sereinement dans les lieux publics ni de s'exprimer librement ». Le ministre de la Justice a par ailleurs souligné « la nécessité d'élargir les textes juridiques afin de protéger la vie privée des citoyens », déclarant que le futur Code pénal contiendra des dispositions en lien avec cette problématique.