En marge de la cinquième édition du World Power-to-X Summit, organisée à Marrakech, les responsables marocains et plusieurs acteurs internationaux ont mis en avant le potentiel du Royaume dans le développement de la filière de l'hydrogène vert. Le Maroc ambitionne de transformer ses ressources naturelles et son positionnement géographique en véritables leviers pour attirer les investissements et développer une chaîne de valeur compétitive dans le secteur de l'hydrogène vert. À l'occasion d'un panel, sous le thème « Opportunités d'intégration industrielle dans la chaîne de valeur de l'hydrogène vert » organisé en marge de la 5e édition du World Power-to-X Summit, le ministre de l'Industrie et du Commerce, M. Ryad Mezzour, a rappelé que la priorité du Maroc consiste à convertir les besoins locaux en opportunités industrielles. De même, il a souligné que cette stratégie passe notamment par l'adaptation des véhicules, la valorisation des molécules produites et le captage du CO2 issu de ressources biologiques. En effet, le ministre a affirmé avoir étudié plus de 40 projets liés à l'hydrogène vert au Maroc, et avoir reçu plus de 100 propositions d'investissement dans ce secteur. Il a également indiqué avoir échangé, la semaine précédente, avec près de 60 responsables et leaders d'opinion impliqués dans cette filière, ce qui illustre, selon lui, la dynamique actuelle. Lire aussi : Hydrogène vert : Le Maroc s'impose comme pilier du corridor énergétique euro-méditerranéen En outre, lors de son intervention, il a insisté sur la nécessité d'une gouvernance forte et adaptée afin de soutenir ce mouvement. « Le monde a besoin d'énergie et nous avons un plan pour en fournir », a-t-il déclaré, en soulignant que le Maroc est prêt à répondre à cette demande à condition que les avancées technologiques suivent le rythme des ambitions fixées. De son côté, Alexandre Boonen, vice-président Partenariats de John Cockerill Hydrogen, a affirmé que la stratégie de l'entreprise s'inscrit dans une volonté de soutenir les instituts de recherche, les écoles d'ingénieurs et les institutions publiques intéressées par les technologies de l'hydrogène. Il a insisté sur l'importance de créer des partenariats entre acteurs publics et privés afin d'atteindre les objectifs fixés. Selon lui, « le Maroc dispose de ressources exceptionnelles, d'un espace vaste, du vent et du soleil, mais aussi d'une politique nationale ambitieuse », autant d'éléments qui attirent des projets résilients et en constante progression. De surcroît, les experts présents au sommet ont confirmé ces perspectives. Ils ont rappelé que le Maroc bénéficie de plus de 3 000 heures d'ensoleillement annuel, avec un potentiel solaire supérieur à 5 kilowattheures par mètre carré et par jour, parmi les plus élevés au monde. Parallèlement, les conditions éoliennes, notamment dans les provinces du Sud, permettent d'atteindre des facteurs de charge dépassant 70 %. Cette combinaison rare offre au Royaume la possibilité de produire une électricité renouvelable à coût compétitif, ce qui constitue un élément essentiel pour rendre viable la production d'hydrogène vert. Dans le même esprit, les intervenants ont souligné que la proximité géographique avec l'Europe confère au Maroc un atout décisif, faisant de lui un partenaire naturel dans la quête européenne d'indépendance énergétique et de décarbonation.