Qu'il est pathétique de lire, dans les colonnes d'Algérie Patriotique, cette diatribe enfiévrée contre Moncef Marzouki, ancien président tunisien, désormais devenu le bouc émissaire préféré du régime algérien et de sa presse aux ordres. L'article, dégoulinant de fiel et d'amnésie, en dit davantage sur les obsessions d'Alger que sur l'homme qu'il prétend démolir. Il faut être d'une mauvaise foi abyssale pour qualifier Marzouki de « courtisan honteux » ou de « bouffon du roi », quand son seul tort est d'avoir parlé vrai, d'avoir reconnu que le Maroc, malgré ses défis, avance sur le chemin de la réforme, tandis que l'Algérie, elle, s'enfonce dans les sables mouvants de la répression, de la stagnation et du mensonge d'Etat. Car enfin, qui réprime qui ? Qui bâillonne la presse, emprisonne les opposants, et fait taire les militants pacifiques ? Certainement pas le Maroc. Les chiffres sont têtus : plus de 300 prisonniers d'opinion en Algérie, selon Amnesty International et Human Rights Watch. Des journalistes condamnés pour avoir « insulté les institutions », c'est-à-dire pour avoir fait leur métier. Des militants du Hirak, ces hommes et femmes qui rêvaient simplement d'un Etat civil, condamnés à des peines de prison pour un post Facebook. Voilà la réalité nue, crue, que l'on tente de camoufler derrière une rhétorique anti-marocaine de plus en plus grotesque. LIRE AUSSI : La CGEM salue le nouvel accord Maroc–UE, gage d'un partenariat économique renforcé et inclusif Mais la vérité la plus insupportable pour Alger et la plus occultée par ses relais médiatiques demeure celle des camps de Tindouf. Oui, sur le sol algérien, à Tindouf, des milliers de Sahraouis vivent séquestrés depuis près d'un demi-siècle, sans droit de mouvement, sans enregistrement officiel du HCR, privés des libertés les plus élémentaires. Des enfants y naissent apatrides, grandissent sous la férule du groupe armé, le Polisario, financé, armé et instrumentalisé par Alger. Là-bas, point de « révolution tranquille », point de « démocratie participative », seulement la peur, la faim, et l'ombre des kalachnikovs. Et pendant que ces hommes et femmes attendent, oubliés du monde, les élites algériennes se gargarisent de leçons de morale et d'un anti-marocanisme pavlovien. Mais leur propagande ne trompe plus personne. C'est l'Algérie du silence imposé, celle qui a transformé son appareil médiatique en machine de guerre contre la vérité. Le Maroc, lui, avance par la réforme, la stabilité, et la fidélité à ses engagements envers ses citoyens et ses partenaires africains et arabes. Moncef Marzouki, qu'on le veuille ou non, a simplement dit ce que beaucoup d'intellectuels maghrébins pensent tout bas : que le Maroc a su concilier la légitimité historique et la modernité politique, quand d'autres ont préféré sacraliser la peur. Alors, qu'à Alger on continue de rédiger des pamphlets rageurs contre ceux qui osent parler. Pendant ce temps, l'Histoire, elle, avance et elle avance du côté de la vérité, c'est-à-dire du côté du Maroc.