Par Hassan Alaoui Nous sommes le vendredi 10 octobre, il nous reste quelque 20 jours seulement avant de découvrir officiellement le contenu de la Résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara. Si l'on s'en tient à certaines informations qui filtrent ici et là , elle ne sera que positive et confortera encore plus le Maroc. Nous sommes aussi comme chaque année à pareille époque dans l'attente voire l'impatience et l'angoisse. Le processus de la mise en œuvre de cette Résolution est exceptionnellement captivant cette année. L'envoyé spécial de l'ONU, Staffan de Mistura a donc remis son rapport annuel au secrétaire général de l'ONU qui l'examine avant de réunir les membres du Conseil le 30 octobre prochain et procéder au vote. Le Conseil de sécurité de l'ONU est composé de 5 membres permanents depuis sa création à la fin de la Seconde mondiale en 1945. Ils sont les Etats-Unis, la France, l'Angleterre, la Russie et la Chine. Ils possèdent ce qu'on appelle le droit de véto, autrement dit imposer ou bloquer une décision et donc un vote. Chaque année sont cooptés 10 autres pays par rotation qui participent aux travaux du Conseil, ce qui nous donne le chiffre total de 15 membres. Lire aussi : Gaza: Trump se rendra en Egypte pour la signature « officielle » de l'accord sur le cessez-le-feu Cette année l'Algérie fait partie des membres du Conseil et, bien entendu, elle déploie un trésor de mobilisation pour orienter les travaux de ce Conseil, notamment dans le dossier du Sahara. Les pressions, l'argent et la corruption même des fonctionnaires de l'ONU sont la règle de sa diplomatie. Tout en effet pour infléchir les positions des uns et des autres. Et dans cette affaire du Sahara en particulier, son délégué à l'ONU ne chôme pas. Sauf que le dossier du Sahara a été repris en main par les Etats-Unis, suivis par la France, la Grande Bretagne, éventuellement par la Russie dont on pense qu'elle s'abstiendra cette année, avec la Chine aussi. Le débat sur cette question du Sahara est âpre cette année. Les Etats-Unis par la voix de Donald Trump ont annoncé la fin de la récréation. Trump a déclaré vouloir en finir avec ce dossier, le dernier ou l'un des derniers qui représente un conflit . Trump , candidat malheureux a aspiré jusqu'à la dernière seconde à l'obtention du Prix Nobel de la paix. Il était pourtant bien placé et encouragé pour beaucoup. A présent, il s'emploiera à régler, il l'a promis et déclaré, les conflits qui déchirent la planète. Il s'intéresse à la situation en Ukraine, et il a tenté depuis deux ans maintenant à apaiser la situation et obtenir de la Russie un règlement, autrement dit le retrait de ses troupes et l'instauration d'une paix pour les Ukrainiens. Trump vient d'obtenir il y a deux jours un succès inconcevable mais déterminant au Moyen Orient, avec le cessez-le-feu entre le Hamas et Israël. On se dit mieux vaut un semblant d'arrêt de la guerre en Palestine que rien. Apres des mois et des mois de bombardements acharnés de Gaza par l'armée d'Israël, après la destruction totale de ce territoire, la mort de pas moins de 70.000 civils, de femmes et enfants, après un embargo total sur l'aide internationale, la mort lente d'un peuple tout entier qui s'apparente à une épuration ethnique, voilà donc Donald Trump qui réussit le pari d'arrêter la guerre, jusqu'à nouvel ordre. Bien sûr, ce n'est pas la fin de la guerre et des terribles souffrances, ni un accord de paix définitif, encore moins la création hypothétique d'un Etat palestinien mais juste un cessez-le-feu. Comme on dit déjà, « Trump tient sa victoire... », , il écrit que « les vingt otages israéliens encore en vie seront libérés ce week-end tandis qu'Israël retirera ses soldats sur une ligne convenue, première étape vers une paix solide, durable et éternelle » Dans le mouvement prometteur que les Etats-Unis de Donald Trump viennent de créer, la question du Sahara marocain constitue pour sa part une étape cruciale. Les Etats-Unis veulent en finir et se sont engagés à le régler dès le départ. C'est-à-dire pour remonter un peu loin, dès 2020 lorsque le président américain, après son élection et tout à sa puissance, a reconnu solennellement la marocanité du Sahara. Il l'a proclamé avec force et sa diplomatie tout entière s'est mobilisée en ce sens. Encore aujourd'hui, au sein du Conseil de sécurité la diplomatie américaine se fait forte de régler le problème du Sahara, en imposant la seule solution politique qui est le Plan d'autonomie proposé et défendu par le Maroc en avril 2007. Le gouvernement des Etats-Unis, celui de la France, de la Grande Bretagne, mais aussi la quasi-totalité des pays membres de l'ONU, c'est-à-dire sur les 193 Etats , plus des deux tiers estiment que le Plan marocain d'autonomie au Sahara constitue l'unique voie, la seule solution crédible et réaliste. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, comme chaque année saisi du rapport qui vient de lui être soumis sur l'évolution du dossier estime aussi que la solution politique est la seule voie de règlement. Il se félicite de la coopération du Maroc, de son engagement à respecter le calendrier engagé depuis 1991, date à laquelle un cessez-le-feu a été imposé avec la création de la MINURSO, qui assure la sécurité dans la région, financée certes par l'ONU mais aussi par le Royaume du Maroc à hauteur de 50 Millions de dollars chaque année. Donc changement de langage, contenu inédit mais positif de la future Résolution et bien sûr la main, plutôt l'emprise de Donald Trump qui devient un acteur majeur dans le processus de règlement.