Le dénouement plus ou moins définitif et prometteur du dossier du Sahara, suite à l'adoption par le Conseil de sécurité vendredi 31 octobre dernier de la Résolution pertinente 27/97 reconnaissant la souveraineté du Maroc sur ce territoire et recommandant l'ouverture de négociations entre le Royaume du Maroc et l'Algérie marque un tournant historique. Il survient en effet cinquante ans après le déclenchement plus ou moins officiel de la crise diplomatique, feutrée dans un premier temps, entre le Maroc et l'Algérie, ouverte et officielle par la suite. Avec cette caractéristique qu'elle est presque devenue le conflit le plus long, le plus éternisé de l'Histoire contemporaine. Tout au long de ces décennies, cinq en tout, le temps de deux générations entières et épuisées entre une paix impossible et une guerre improbable, le sort des deux peuples a presque été scellé aux yeux des observateurs, alternant faux espoirs, déceptions mêmes, enthousiasmes en revanche mais toujours attachement de nos Rois et Souverains à cette pertinence, disons à la foi en notre droit inaliénable et la justice internationale ! Il me semble néanmoins que le discours que Sa Majesté Mohammed VI a prononcé une heure seulement après l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU de la Résolution 27/97 est plus important, plus significatif que le texte de cette dernière. C'est un nouveau serment programmatique, et s'appuyant d'emblée sur un libellé coranique, il a lancé la nouvelle Marche du développement et de la prospérité. La paix revenue ? Oui, mais le chemin d'un autre nouveau combat s'ouvre. Les étoiles s'alignent sur un autre destin aussi. Finalement, dira-t-on, une hirondelle passe ou risque de passer, et nous l'attendons depuis près de cinquante ans ! Le moment serait-il venu de croire à cette hirondelle, image d'Epinal plus que celle d'un Alceste ! Depuis quelques temps, plusieurs jours voire des semaines on assiste à une mobilisation inhabituelle concernant une possible intervention plus ou moins directe du Président américain – Donald Trump – dans le dossier du Sahara marocain. On le savait interventionniste et, depuis de nouveau son entrée en fonction à la Maison Blanche, il est devenu le miraculeux faiseur de paix, en tout cas l'intercesseur dans plusieurs conflits ou des théâtres de tensions qui, ici et là, déchirent la planète. Aujourd'hui, il semble vouloir s'attaquer au dossier du Sahara marocain. Vieux conflit de plus de 50 ans, il oppose quoi qu'on en dise essentiellement l'Algérie et le Maroc. Cinquante ans ont passé d'une guerre larvée, qui n'a jamais dit son nom, mais qui a détruit pour commencer la fraternité maroco-algérienne et l'idéal maghrébin. Plus d'une cinquantaine de Sommets de l'OUA ( Organisation de l'Unité Africaine) et de l'UA , une longue série d'autres sommets et de conférences, des médiations multiples et échouées, des dizaines de Résolutions de l'ONU à n'en plus finir, des renversements d'alliances tout aussi spectaculaires, l'argent en milliards de dollars dépensés à en croire le président Tebboune lui-même pour cette cause perdue, l'animosité du peuple algérien nourrie par Chengriha et inculquée même au peuple algérien, persuadé à tort que le Sahara est une cause algérienne, alors qu'il s'agit d'une cause marocaine, d'un territoire décolonisé depuis novembre 1975 après le retrait négocié avec l'Espagne, conformément aux résolutions des Nations unies. Lire aussi : Sahara marocain : Les habitants de Laâyoune célèbrent la nouvelle résolution de l'ONU Conflit inextricable, on n'arrêtera jamais de le dire, est une création factice de Boumediene en 1973, repris par ses successeurs tout simplement, obéissant à un agenda expansionniste. Aujourd'hui, presque huit présidents algériens se sont succédé au pouvoir après Boumediene, sous la férule de la sempiternelle armée de Gaïd Said, ensuite du général Saïd Chengriha. Abdelmajid Tebboune qui n'en démordait pas il y a peu encore de proclamer son soutien aveugle au polisario, invente une forme de radicalisation , il a rompu les relations diplomatiques avec le Maroc, s'est lancé ensuite dans une politique d'hostilité ouverte, il nourrit la haine de son peuple envers le Maroc, s'efforce de combattre méthodiquement le rôle et la place du Royaume dans la région. Pis : il insulte Donald Trump pour avoir retourné la manivelle de l'Histoire et contribué à mieux asseoir la légitimité historique et juridique du Maroc sur son Sahara. De surcroît, avec son chef des armées, Saïd Chengriha, il consacre à l'armée algérienne le plus gros budget de défense jamais réalisé jusqu'ici, soit un montant vertigineux de plus 27 Milliards de dollars cette année. Le spectre de la guerre n'a jamais quitté l'horizon, ni les frontières entre les deux pays. Il est omniprésent, menaçant la paix régionale voire plus, une possible poudrière en somme. Donald Trump, tout à sa bonne volonté de pacificateur, convaincu aussi du bien-fondé de la légitimité du Royaume du Maroc sur ce dossier, saluant surtout sa volonté de bâtir une région de paix et de prospérité, a vite adhéré au projet d'autonomie élargie au Sahara que le Royaume du Maroc a proposé en avril 2007 devant le Conseil de sécurité qui a reçu le soutien de la quasi majorité des pays qui composent l'ONU et qu'il défend mordicus, soit plus que les deux tiers... Donald Trump a reconnu la marocanité du Sahara au cours de sa première législature en 2020. Aujourd'hui, il poursuit sur sa lancée et exprime sa volonté d'aller jusqu'au bout du règlement de ce vieux conflit artificiel. Son soutien au Maroc est franc, direct et sans aucune ambiguïté, sans détour aucun sur son option du Plan d'autonomie au Sahara. On parle même d'une prochaine et imminente ouverture d'un Consulat américaine à Dakhla. Ainsi, la mission confiée à ses plus proches conseillers, Steve Witkoff et Jared Kushner qui n'est autre que son gendre, et le mari d'Ivanka Trump de réunir dans moins de 60 jours les représentants du Maroc et de l'Algérie semblait à vrai dire difficile, mais jamais impossible. Pourquoi ? Parce que le gouvernement algérien refuse systématiquement toute médiation, rejette toutes les Résolutions du Conseil de sécurité, notamment celles qui exigent sa présence à toute table de négociations, comme celles à deux reprises organisées à Genève. Il me semble difficile à présent, sauf miracle, de voir le gouvernement algérien s'incliner devant l'option de Trump...Mais il y sera d'autant plus obligé qu'au final, il n'a pas d'autre alternative que de l'accepter face à la Realpolitik de Donald Trump, le faiseur de paix...