Le discours que Sa Majesté le Roi Mohammed VI a prononcé vendredi 31 octobre, même pas une heure suite au vote par le Conseil de sécurité de l'ONU de la Résolution 27/97 sur le Sahara, est ce qu'on peut appeler une véritable leçon de choses. En effet, une leçon de choses, d'humilité et de noble modestie, comme seule une pédagogie politique peut encore nous la livrer. Faite de grandeur d'âme, de courtoisie, de style élevé, de respect et d'engagement d'un Roi qui a choisi le ton courageux pour s'adresser au président Abdelmadjid Tebboune. En l'appelant par son propre nom, en le qualifiant de « Notre frère »... Bien sûr, qu'il s'agit encore une fois d'une main tendue, celle du Roi du Maroc. Du grand Roi du Maroc. Un Souverain d'autant plus serein qu'il n'a pas une seule fois essayé de jouer le victorieux triomphal dans cette affaire de vote du Conseil de sécurité, au succès pourtant plus que justifié, lors même qu'elle marque le plus significatif tournant dans l'histoire de ce conflit fabriqué qui empoisonne les relations intermaghrébines depuis plus de cinquante ans. La grandeur d'un Roi, disons-nous ! Elle est à son comportement ce que son intervention et son rôle dans la gestion et le règlement de cette affaire du Sahara, ce que sa culture et ses propres principes sont à l'éthique. Dans une émission télévisée sur la chaîne 2M, M. Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger vient de nous révéler, avec des arguments presque croustillants comme on dit, comment Sa Majesté le Roi a réussi personnellement à renverser la vapeur avec succès lors des ultimes votes des membres du Conseil. Et surtout comment il a pris le téléphone lui-même pour convaincre les derniers plus ou moins membres récalcitrants et les ramener à participer au vote. Grâce à Sa Majesté le Roi, par lui surtout, la Résolution est passée de 6 membres à 11 membres favorables au projet du Maroc, et si l'on peut dire à l'abstention favorable en vérité, également de deux importants autres membres que sont la Russie et la Chine. Lire aussi : Sahara : L'option Trump conduirait-elle à la paix maroco-algérienne ? Sa Majesté le Roi Mohammed VI s'oppose en effet à tout triomphalisme dans cette affaire. Et dans le Discours prononcé le soir même du vote, il a fait preuve d'une modestie à toute épreuve. Il a invité sur le même ton d'une véritable sincérité le président algérien Abdelmadjid Tebboune à lancer le fameux mécanisme de dialogue bilatéral afin de régler le lourd contentieux maroco-algérien qui paralyse et risque d'enterrer l'espoir d'une réconciliation entre les deux pays, les deux peuples figés dans l'attente. La décision du Conseil de sécurité de reconnaître solennellement que la solution au différend maroco-algérien réside dans le Plan d'autonomie que Sa Majesté le Roi a proposé et défendu depuis avril 2007, voilà 18 ans, est un acte irréversible. Le gouvernement algérien, à commencer par le ministre des Affaires étrangères, le représentant algérien aux Nations unies, la presse algérienne dans toutes ses composantes, ont décidé de mettre en cause le résultat du vote. Ne faut-il pas s'étonner à cette occasion de la non participation au vote du délégué de l'Algérie qui est d'ailleurs membre non permanent parmi les 15 du Conseil de sécurité ? Combien de fois le président Tebboune n'a-t-il pas affirmé qu'avec le Maroc, l'Algérie n'avait pas de problème, ni de contentieux. Pourtant le 24 août 2021, le gouvernement d'Algérie a pris unilatéralement la décision dramatique de rompre ses relations diplomatiques avec le Royaume du Maroc. Quel était le prétexte fallacieux de cette décision violente ? Aucun, à vrai dire. Acculé, il a répondu simplement qu'il existe un contentieux global dans les relations entre les deux pays ! Donc, entre autres dossiers nombreux de conflits, il convient de de noter qu'il s'agit plutôt du contentieux global persistant depuis des décennies ! Il convient de préciser qu'il s'agit des questions des frontières, mal tracées par la colonisation, des territoires annexés par l'Algérie et concédés par la France au détriment du Maroc, des terres grignotées jusqu'il y a trois ou quatre ans encore non loin de Figuig, ses habitants poussés dehors sous la menace de militaires algériens des frontières. Ce qu'il convient de souligner dans cette tragédie du conflit maroco-algérien qui a duré tout de même 50 ans et coûté au régime militaire algérien la bagatelle d'un milliard de dollars par an, ne relève pas uniquement de la question du Sahara, mais de ce projet algérien remontant aux années 60 lorsque les services algériens d'un Kasdi Merbah ou Toufik Meddine avaient donné le ton, et lorsque Boumediene avait franchement affirmé sa volonté de détruire le Maroc, en disant : « Je vais mettre un caillou dans la chaussure du Roi Hassan II » .. Tout cela semble désormais révolu ! Il ne reste que le sérieux et la légalité internationale, affirmée en faveur du Maroc une première fois en octobre 1975 par la Cour internationale de justice ( La Cour de La Haye) . Et ce 31 octobre 2025 du haut du Conseil de sécurité des Nations unies ! Rappelons tout de même que dans le contenu final de la Résolution pertinente 2797 qui a été adoptée ce vendredi 31 octobre 2025, le terme de Projet d'autonomie a été explicitement cité 4 fois... Ce qui constitue de toute évidence un tournant historique.