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Mohand Laenser : « L'autonomie des provinces sahariennes tire les autres régions vers le haut »
Publié dans Maroc Diplomatique le 14 - 11 - 2025

La régionalisation n'est pas une simple réforme administrative, c'est une philosophie de gouvernance, un pacte de confiance entre l'Etat et les territoires, et le ciment de la cohésion nationale. C'est le message puissant qu'a livré M. Mohand Laenser, ancien ministre de l'Intérieur, ancien ministre de l'Urbanisme et de l'Aménagement du territoire national, président d'honneur de l'Association des Régions du Maroc, lors d'une intervention magistrale au Forum MD Sahara, le 14 novembre 2025 à Dakhla. Avec la hauteur de vue que lui confère son expérience, il a retracé la genèse de la régionalisation avancée, démontrant comment les provinces du Sud, loin d'être une exception, en sont devenues le laboratoire et le moteur, tirant l'ensemble du Royaume vers le haut.
M. Laenser a d'abord rappelé une vérité fondamentale, souvent oubliée : la décentralisation et la participation citoyenne sont une constante de la Monarchie marocaine depuis l'indépendance. De Feu Sa Majesté le Roi Mohammed V, qui a posé les jalons de la commune pour dépasser le cadre tribal, à Feu Sa Majesté le Roi Hassan II, qui a renforcé les compétences communales et rêvait déjà, en 1984, d'une organisation régionale forte, la volonté de rapprocher la décision du citoyen a toujours été présente. Feu Sa Majesté le Roi Hassan II, a rappelé M. Laenser, disait que s'il n'avait pas été Roi, il aurait choisi d'être président d'une commune, car c'est là que se tisse le lien direct avec le peuple.
Cependant, la concrétisation de la région en tant que collectivité territoriale dotée d'une réelle autonomie a dû attendre. La question du Sahara, a expliqué l'ancien ministre avec une grande finesse diplomatique, a nécessité de la patience. Il a fallu attendre les révisions constitutionnelles de 1992 et 1996 pour que la région soit enfin reconnue. Mais cette première mouture, bien que novatrice, n'a pas donné tous les résultats escomptés. La frilosité administrative, la peur de confier des budgets importants à des élus jugés pas assez formés, a bridé son potentiel.
C'est sous le règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI que la régionalisation a pris son véritable envol, en lien indissociable avec la proposition d'autonomie pour les provinces du Sud. M. Laenser a souligné avec force que, depuis son accession au Trône, le Souverain a constamment associé les deux concepts. « Il n'y a pas d'année depuis 2005 où, dans les Discours Royaux, il n'y a pas une discussion sur la régionalisation », a-t-il affirmé. La proposition d'autonomie de 2007, si courageuse que même des pays amis la jugeaient « trop haute », a été le catalyseur. Face à l'attente d'une réponse internationale, la Vision Royale a été de ne pas attendre, mais d'agir.
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Le tournant décisif fut le Discours Royal de 2010, qui a fait des provinces du Sud le « creuset » et le « champ d'expérimentation » de la régionalisation avancée. C'est là qu'a été lancé le Nouveau Modèle de Développement des provinces du Sud, un programme d'une ampleur sans précédent. M. Laenser a mis en perspective les chiffres. Alors que les autres régions du Maroc peinaient à mobiliser quelques milliards de dirhams sur plusieurs années, les trois régions du Sud se voyaient dotées d'une enveloppe colossale, passant de 77 à 85 milliards de dirhams, programmée sur une base pluriannuelle. C'était la démonstration par l'exemple : pour que la régionalisation réussisse, il faut des ressources importantes et une vision à long terme.
Ce modèle a eu un effet transformateur. Il a permis de combler les déficits en infrastructures, de lancer des projets structurants et, surtout, de changer la perception des territoires. Les régions, y compris dans le reste du Maroc, se sont emparées de leurs nouvelles compétences pour travailler sur le monde rural, pour qu'il n'y ait plus de « régions abandonnées » ou « injustement traitées ». La régionalisation est ainsi devenue un puissant outil de cohésion nationale et de justice territoriale.
Aujourd'hui, les perspectives sont encore plus prometteuses. Pour M. Laenser, l'avenir de la régionalisation est assuré par deux forces motrices. La première est la « Vision et la Sollicitude » de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui continue de pousser ce projet au plus loin. La seconde est l'application future de l'initiative d'autonomie dans les provinces sahariennes. Loin d'être une menace pour l'unité nationale, cette autonomie agira comme une locomotive, « tirant les autres régions vers le haut ». Non pas en leur imposant le même statut, a précisé l'ancien ministre, mais en leur permettant, grâce à la flexibilité offerte par la loi, d'accéder à davantage de différenciation des compétences, selon leur niveau de maturité et leurs moyens.
L'intervention de M. Mohand Laenser a ainsi offert une lecture éclairée et profondément optimiste de la trajectoire du Maroc. La régionalisation, expérimentée et magnifiée dans les provinces du Sud, n'est pas une simple déconcentration du pouvoir. C'est la construction patiente d'un Etat des régions, un Etat unitaire mais divers, où chaque territoire a les moyens de son développement et contribue, par sa propre force, à la prospérité de l'ensemble de la nation.


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